La Russie proteste contre l’espionnage de son attaché militaire en poste aux Pays-Bas

Les relations entre les Pays-Bas et la Russie ont connu des jours meilleurs… En effet, elles se surtout dégradées depuis l’affaire du Boeing B-777 du vol MH-17, abattu en juillet 2014 avec 196 ressortissants néerlandais à son bord, alors qu’il survolait le sud-est de l’Ukraine. L’équipe d’enquête internationale [JIT] a en effet déterminé que l’appareil avait été détruit par un système de défense aérienne Buk M1, fournie aux séparatistes ukrainiens par la 53e brigade antiaérienne de l’armée russe.

Le 10 juillet, La Haye a fait connaître son intention de traduire Moscou devant la Cour européenne des droits de l’homme [CEDH] pour sa responsabilité dans ce drame. « Rendre justice aux 298 victimes de l’explosion du vol MH17 est et restera la plus haute priorité du gouvernement », a alors soutenu Stef Blok, le ministre néerlandais des Affaires étrangères. « En franchissant cette étape aujourd’hui […] nous nous rapprochons de cet objectif », a-t-il ajouté, soulignant que cette procédure allait donner un « soutien maximal » aux proches des victimes.

À cette affaire est venue s’ajouter, en octobre 2018, celle relative aux quatre agents du renseignement militaire russe [GRU], expulsés des Pays-Bas pour avoir tenté d’espionner l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC], dont le siège est La Haye.

« Habituellement, nous ne divulguons pas ce type d’opération de contre-espionnage. Mais le gouvernement néerlandais juge extrêmement inquiétante l’implication de ces agents de renseignement », avait expliqué, à l’époque, Ank Bijleveld, la ministre néerlandaise de la Défense.

Mais, ce 17 août, une autre affaire d’espionnage est venu troubler davantage les relations entre les Pays-Bas et la Russie. Cette fois, c’est le renseignement néerlandais qui se retrouve accusé par Moscou.

En effet, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué Dominique Kuhling, la numéro deux de l’ambassade des Pays-Bas à Moscou pour lui faire part de sa ferme protestation après la découverte d’un dispositif d’espionnage dans le véhicule utilisé par l’attaché militaire russe en poste au Pays-Bas.

La Russie « a protesté fermement » auprès de la diplomate « en raison de la découverte d’équipement d’espionnage dans la voiture de service de l’attaché militaire russe aux Pays-Bas », a en effet indiqué la diplomatie russe. « Ces actes inamicaux compliquent davantage les relations déjà difficiles entre les deux pays », a-t-elle ajouté, appelant les autorités neérlandaises à « prendre immédiatement des mesures exhaustives visant à empêcher des incidents similaires » à l’avenir.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire.

Cela étant, les Pays-Bas semblent intéresser particulièrement le renseignement russe. Car ce n’est évidemment pas le premier « accrochage » du genre entre les deux pays. Ainsi, en 2012, un fonctionnaire du ministère néerlandais des Affaires étrangères avait été arrêté par le contre-espionnage pour avoir livré à la Russie, et pendant plusieurs années, des centaines de documents sensibles, ayant notamment trait à l’Otan. Et cela, en échange de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Photo : Par EFF — CC BY 3.0

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