Barkhane se sépare de son dernier avion de transport Transall C-160R

En  cinquante ans de service, l’avion de transport Transall C-160 a été de toutes les opérations extérieures menées par les forces françaises en Afrique. Et un exemplaire – le dernier! – était encore récemment affecté en permanence sur la base aérienne projetée [BAP] de Niamey. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, ce 17 août, l’État-major des armées [EMA] a annoncé que le Groupement de transport opérationnel [GTO] de Niamey venait de troquer sont Transall par un C-130J Hercules, récemment entré en service au sein de l’armée de l’Air.

« Après plus de 50 ans de bons et loyaux services en opérations extérieures, le Transall a tiré sa révérence et ne sera désormais plus présent de manière permanente au Niger », a ainsi indiqué l’EMA.

Par rapport au C-160R, le C-130J affiche évidemment des performances accrues et offre une capacité de transport plus importante. Il effectuera « les missions accomplies précédemment par le Transall mais aussi offrir de nouvelles possibilités dans les opérations aériennes de la force Barkhane », assure l’État-major des armées.

Les capacités les plus intéressantes seront celles qu’est susceptible d’offrir le KC-130J, cet appareil étant en mesure de ravitailler les hélicoptères en vol [et de les avitailler au sol]. Ce qui donnera, par exemples, plus de latitude aux opérations spéciales.

« Pour l’instant les capacités qui seront exploitées sont l’aérotransport par exemple entre deux plateformes aéronautiques comme Niamey et Gao, et l’aéroportage, c’est-à-dire avec des posés en terrains sommaires, sur latérite, comme Tessalit ou Ménaka. À cela s’ajoute, l’aérolargage de parachutistes en basse altitude, en ouverture automatique, ou haute altitude pour des infiltrations de groupe. Et enfin le largage de fret pour ravitailler les troupes au sol en vivres, munitions ou carburant », détaille le commandant Romain, le chef du GTO de Niamey.

Quoi qu’il en soit, les Transall C-160R auront rendu de bons et loyaux services jusqu’au bout. En 2018, les deux appareils de ce type alors déployés au Sahel réalisèrent 1.700 heures de vol pour transporter plus de 1.700 tonnes de fret et 12.000 passagers ainsi que pour effectuer une cinquantaine de « largages par air » pour ravitailler les bases avancées de Barkhane.

Selon les chiffres de la Défense, il restait encore 12 Transall C-160R en état de vol au 1er juillet 2019. Le nombre va encore diminuer avec la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de transport 2/64 Anjou. Cela étant, cet appareil n’en sans doute pas fini avec les cieux africains, étant donné que les deux C-160G « Gabriel » de l’escadron électronique aéroporté [EEA] 1/54 « Dunkerque » auront très probablement l’occasion de laisser traîner leurs antennes au Sahel, dans l’attente de leur remplacement par des Falcon ARCHANGE. En outre, la Luftwaffe exploite encore quelques dizaines d’avions de ce type [C-160D, ndlr].

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