Les forces iraniennes ont arraisonné un pétrolier dans les eaux internationales

Jusqu’à présent, la situation aux abords du détroit d’Ormuz paraissait plus calme par rapport à celle de l’an passé, alors marquée par des sabotages de navires et l’arraisonnement, par l’Iran, de plusieurs pétroliers, dont le Stena Impero, un navire battant pavillon britannique et appartenant à un armateur suédois.

Cela avait conduit à la mise en place de deux missions navales de surveillance : l’une sous commandement américain [avec notamment la participation du Royaume-Uni, de Bahreïn, de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis], l’autre, appelée Agenor, lancée à l’initiative de la France, avec le soutien de plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas et le Danemark.

Mais ce calme était relatif… En effet, ce 13 août, vidéo à l’appui, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale [US Centcom], a accusé les forces spéciales et navales iraniennes d’avoir arraisonné le M/T Wila, un pétrolier-chimiquier battant pavillon du Libéria et appartenant à la société grecque IMS SA.

Sur les images diffusées par l’US Centcom, on voit [ou plutôt on devine… la vidéo étant floutée] un hélicoptère ASH-3D Sea King de la marine iranienne déposer des commandos à bord du M/T Wila, alors que ce dernier se trouvait dans les eaux internationales et naviguait vers Khor Fakkan, aux Émirats arabes unis. Deux autres navires iraniens ont pris part à cette opération, selon la même source.

« Aujourd’hui, dans les eaux internationales, les forces iraniennes, avec deux navires et un hélicoptère « Sea King », ont doublé et arraisonné un navire nommé ‘Wila' », a en effet indiqué l’US Centcom.

Cela étant, le M/T Wila, qui n’a a priori pas lancé d’appel de détresse, n’a pas été détourné : immobilisé pendant 4 ou 5 heures, il se trouve actuellement à Khor Fakkan, selon les données fournies par MarineTraffic. Mais il n’en reste pas moins que la marine iranienne n’avait pas à l’arraisonner, même temporairement, les eaux internationales n’étant par définition sous la juridiction d’aucun État.

D’après une analyse de la société de sécurité maritime Dryad Global, le M/T Wila a « peut-être été ciblé en raison d’un lien antérieur avec des entreprises grecques qui ont été sanctionnées par la justice américaine en juin pour leur implication dans un envoi de pétrole iranien vers le Venezuela ». En outre, poursuit-elle, le fait que le navire soit « assuré par l’American Steamship Owner P&I Association » pourrait ête une raison supplémentaire.

Et d’ajouter : « En ciblant ce navire, l’Iran a probablement voulu envoyer un message clair aux navires qui décident de renoncer participer ou à faciliter des activités économiques iraniennes. »

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