Niger : Huit tués lors d’une attaque contre des humanitaires français partis en excursion dans la région de Kouré

Depuis les années 2010, le Niger est régulièrement la cible d’attaque jihadistes. Et cela s’est accentué ces derniers mois, avec des assauts particulièrement meurtriers donnés contre des emprises militaires, comme à Inates [décembre 2019] ou à Chinégodar [janvier 2020].

Le pays fait face à une double menace jihadiste : il doit en effet faire face aux Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM] et à l’État islamique au Grand Sahara au nord [EIGS] au nord ainsi qu’à l’État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] et à de Boko Haram au sud.

Ce qui fait que, dans ses conseils aux voyageurs, le ministère français des Affaires étrangères explique que les « actions perpétrées depuis quelques années aux frontières du Niger [enlèvements, attentats, attaques] soulignent la persistance et la diversité de la menace malgré la mobilisation des forces de sécurité et de défense des pays de la région pour les combattre. »

Le nord, l’est ainsi que les territoires frontaliers avec le Burkina Faso sont formellement déconseillés aux voyageurs [zone rouge], le reste du pays étant étant « déconseillé sauf raison impérative » [zone jaune].

La localité de Kouré, située à 60 km à l’est de Niamey et connue connue pour ses girafes, est en zone jaune, c’est à dire que tout ressortissant français devant s’y rendre doit impérativement prendre contact au préalable avec l’ambassade de France.

Or, ce 9 août, 8 personnes y ont été tuées par un groupe armé, dont 6 ressortissants français et deux guides nigériens. L’annonce en a été faite par Tidjani Ibrahim Katiella, le gouverneur de la région de Tillabéri.

« Il y a huit morts : deux Nigériens dont un guide [touristique] et un chauffeur, les six autres sont des Français », a-t-il en effet indiqué à l’AFP. « Nous sommes en train de gérer la situation, on donnera plus d’informations après », a-t-il ajouté.

Selon une source nigérienne citée par l’agence de presse, l’attaque aurait eu lieu à 11h30 [10h30 GMT], à 6 km à l’est de Kouré. « La plupart des victimes ont été abattues par balles et une femme qui a réussi à s’enfuir a été rattrapée et égorgée. Sur place, on a trouvé un chargeur vidé de ses cartouches », a-t-elle précisé.

Et d’ajouter : « On ne connaît pas l’identité des assaillants, mais ils sont venus en motos à travers la brousse et ont attendu l’arrivée des touristes. Le véhicule emprunté par les touristes appartient à l’ONG Acted. »

Par le passé, les intérêts français au Niger ont été visés à plusieurs reprises par les groupes jihadistes, notamment ceux relevant d’al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et d’al-Mourabitoune [commandé par l’algérien Mokthar Belmokhtar, disparu des radars depuis 2016, ndlr].

En 2010, sept employés – dont 5 ressortissants français – d’Areva et de Satom, la filiale du groupe Vinci, avaient pris en otage à Arlit [nord du Niger]. Puis, l’année suivante, deux jeunes français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, perdirent la vie alors qu’ils venaient d’être enlevés par les hommes de Belmokhtar.

MàJ – 10.08.2020 : changement du titre

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