L’Ukraine a finalisé la commande de 20 patrouilleurs FPB 98 auprès du français Ocea

En novembre 2019, Kiev avait annoncé la signature d’un accord-cadre avec Paris sur la commande de 20 patrouilleurs de type FPB 98 [dotés d’un canon de 30mm, ndlr] auprès du chantier naval vendéen Ocea, pour les besoins du Service national des gardes-frontières d’Ukraine [SBGSU], lequel relève du ministère des Affaires intérieures.

« Les frontières maritimes de l’Ukraine sont vulnérables, avait justifié Arsen Avakov, le ministre ukrainien des Affaires intérieures. Et cela d’autant plus que le pays avait perdu une grande partie de ses navires, saisis par la Russie lors de l’annexion de la Crimée, en 2014. Et ceux qui avaient pu échapper à cette razzia n’étaient pas les plus récents.

Cela étant, avant que la commande soit effective, il fallait attendre le feu vert de la Rada, c’est à dire le Parlement ukrainien. Ce qui a été fait en mars dernier. Finalement, le contrat a pu être signé le 24 juillet.

Dans le détail, Ocea va construire, en France, 15 patrouilleurs FPV 98 tandis que les 5 derniers seront fabriqués, sous licence, par le chantier naval ukrainien Nibulon, qui a été jugé comme étant le seul industriel du secteur à disposer de suffisamment d’expérience et de compétences pour s’acquitter de cette tâche.

Le Pdg de Nibulon, Oleksiy Vadatursky, a expliqué que ce projet permettrait à son entreprise d’accéder à une « technologie moderne pour travailler avec des alliages en aluminium » et « d’élargir sa capacité de production de navires de différentes classes, qu’ils soient civils ou militaires. »

Le montant de ce contrat qui, outre la livraison des 20 patrouilleurs, comprend également la fourniture de pièces détachées, cinq ans d’assistance technique et des prestatations de formation, est de 136,5 millions d’euros. Il sera financé par des crédits budgétaires à hauteur de 15%, les restant faisant l’objet de prêts. La France a consenti un prêt de 40 millions d’euros et un crédit à l’exportation a été accordé par Bpifrance pour 76 millions.

« Les premières discussions ont commencé il y a deux ans et nous espérons que les premiers bateaux seront livrés en 2021 », a commenté Étienne de Poncins. « Entièrement réalisés en aluminium, ces navires de 32 mètres viendront équiper les gardes-frontières ukrainiens, pour l’exercice de leurs missions en Mer Noire et Mer d’Azov », a-t-il ajouté.

« Ce projet emblématique vient à la suite d’autres [en particulier les contrats portant sur la fourniture d’hélicoptères Airbus]. La France contribue ainsi concrètement et directement au renforcement de la souveraineté et de la sécurité ukrainiennes, ainsi que du respect de l’État de droit. D’autres projets de coopération viendront compléter ces efforts », a encore fait valoir le diplomate.

À noter que l’Ukraine a également l’intention de se procurer 16 autres patrouilleurs Mk VI auprès de l’industriel américain SAFE Boats International, pour environ 600 millions de dollars [livraison de capteurs et de moyens de communications comprise].

Selon l’avis rendu par la Defense Security Coooperation Agency, l’agence chargée des exportations américaine d’équipements militaires, cette vente « proposée améliorera la capacité de l’Ukraine à faire face aux menaces actuelles et futures en fournissant un navire moderne, rapide et à courte portée. L’Ukraine utilisera les navires pour mieux défendre ses eaux territoriales et protéger d’autres intérêts maritimes. »

Photo : Ocea 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]