L’héroïsme d’un légionnaire du 2e Régiment Étranger de Parachutistes au Mali

Les points de situation sur les opérations que l’État-major des armées [EMA] diffuse chaque semaine ne traduisent pas toujours l’intensité et la dureté des combats que les militaires français ont à livrer, en particulier au Sahel. Ce n’est que des mois plus tard, que, parfois, que des récits sont confirmés ou que des détails émergent, à la faveur d’une remise de décoration.

Ainsi, par exemple, en juin 2019, RFI avait relaté le sauvetage audacieux [et risqué] d’un équipage d’hélicoptère Gazelle, touché par des tirs d’une mitrailleuse de 7,62 mm, dans le Liptako malien. Les trois occupants de l’appareil avaient été en effet récupérés par un hélicoptère d’attaque et de reconnaissance Tigre [qui est biplace, ndlr]. Il aura fallu attendre le dernier 14-Juillet pour avoir une confirmation de cet épisode, via le récit des protagonistes et des images inédites diffusés à l’occasion d’un reportage de France2.

Dans un autre registre, les faits d’armes du caporal-chef Radu-Mihai viennent juste d’être mis en avant par la Légion étrangère. Et ils sont une parfaite illustration de l’article 6 du code d’honneur du légionnaire [« La mission est sacrée, tu l’exécutes jusqu’au bout et, s’il le faut, en opérations, au péril de ta vie »]

Équipier au sein du Groupement des commandos parachutistes [GCP] du 2e Régiment Étranger de Parachutistes [GCP], ce légionnaire était au Mali, en novembre 2019, au titre de l’opération Barkhane, soit cinq ans après avoir signé son premier engagement « Légion ».

Selon le court texte publié par la Légion étrangère sur les réseaux sociaux, le caporal-chef Radu-Mihai s’est « particulièrement distingué lors d’une opération de reconnaissance d’un campement de terroristes. » Et pour cause!

Après avoir été déposés par un hélicoptère, les légionnaires du GCP s’engagent dans une infiltration de 8 kilomètres. Aux abords d’un campement occupé par un groupe armé terroriste [GAT], ils sont pris à partie par des jihadistes visiblement fortement armés, dissimulés dans un bosquet. Le caporal-chef Radu-Mihai riposte et neutralise l’un d’entre-eux. Mais l’engagement ne fait que commencer…

En effet, explique la Légion étrangère, après trois heures de combat intense, le caporal-chef « monte à l’assaut d’une position tenue par l’ennemi » et « met hors de combat plusieurs terroristes ». Mais il est malheureusement fauché par une rafale d’arme automatique.

Touché par cinq balles, il s’est lui lui-même pose un garrot en attendant l’équipe médicale. Mais ses blessures sont importantes : son pronostic vital engagé, il est d’abord évacué par un hélicoptère vers Gao, puis, par avion médicalisé, vers l’hôpital d’instruction des armées [HIA] Percy, à Clamart, où il restera deux semaines dans le coma.

Mais grâce a son action, souligne la Légion étrangères, le caporal-chef Radu-Mihai « a permis la neutralisation de plusieurs terroristes, la récupération d’armes, de téléphones et de renseignements, permettant à la force de poursuivre la lutte antiterroriste dans la bande sahélo-saharienne. »

Durant son hospitalisation, le légionnaire a pu compter sur le soutien de son régiment, de l’Amicale des Anciens Légionnaires Parachutistes [AALP] et de la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère [FSALE].

En tout cas, le caporal-chef Radu-Mihai s’est vu remettre la Croix de la Valeur militaire avec citation à l’ordre de l’Armée, huit mois après son action décisive au Sahel.

Photo : Légion étrangère

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