Malgré la crise sanitaire en Guyane, les militaires continuent leurs opérations contre l’orpaillage illégal

Pendant que la France métropolitaine était confinée en raison de la Covid-19, la Guyane était relativement épargnée par le SARS-Cov-2, le coronavirus à l’origine de la maladie. Désormais, ce n’est plus le cas, l’Amérique du Sud étant devenue l’épicentre de la pandémie, avec près de 80.000 morts chez le voisin brésilien.

Pour autant, l’opération Harpie, menée par les Forces armées en Guyane [FAG] et la Gendarmerie contre les orpailleurs clandestins généralement originaires du Brésil [Garimpeiros] continue.

Ainsi, les militaires du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], de l’Escadron de Transport 68 « Antilles-Guyane » et de la Gendarmerie ont été sollicités pour l’opération « Piya 20.1 », conduite entre le 25 juin et le 5 juillet, dans la région d’Eau Claire. L’objectif était de porter un coup d’arrêt à l’orpaillage illégal dans la région de l’Inini.

Cette opération a commencé par la descente, en corde lisse depuis un hélicoptère Puma, des commandes de recherche et d’action en jungle du 9e RIMa sur le site d’orpaillage illégal. Ce mode opératoire est désormais bien rôdée, les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] l’ayant suivi il y a quelques semaines, avec des membres de l’antenne locale du GIGN, dans le secteur de la Crique Nationale.

Une fois à terre, les commandos du 9e RIMa ont retiré les perches que les Garimperos installent dans les zones dégagées pouvant accueillir des hélicoptères, l’idée étant d’empêcher l’atterrissage de ces derniers. Une fois le « déperchage » achevé, le poste de commandement du sous-groupement tactique interarmes [SGTIA2] et de la gendarmerie a pu être mis au sol.

Par la suite, les 60 fantassins et sapeurs du SGTIA2 ont bouclé la zone d’orpaillage clandestin. Après l’avoir ratissée méticuleusement avec les gendarmes, ils ont procédé à sa destruction. Au total, 79 carbets, 1 concasseur, 2 tables de levés, 9 moteurs et motopompes ainsi que 430 litres de carburant et un pirogue ont ainsi été saisis ou détruits.

« De nombreux matériels nécessaires à l’extraction de l’or du sol guyanais ou à la logistique clandestine viennent s’ajouter au bilan : des axes de concasseurs, des moteurs de quads, des lances et corps de lance, plusieurs dizaines de kg de vivres et produits divers, de nombreux moyens de communication adverses ou encore de l’outillage », précise par ailleurs l’État-major des armées [EMA], qui fait aussi état de la saisie de 39,9 grammes d’or et de 6,3 grammes de mercure.

En outre, 12 puits et 4 galeries ont été « neutralisés ». Pour cela, les sapeurs ont utilisé des explosifs, ce qui n’avait été plus le cas depuis la mort de trois d’entre-eux en juillet 2019.

« Depuis, les procédures ont évolué. […] Les FAG détruisent à présent les puits et galeries de manière surfacique, sans reconnaissance préalable de l’intérieur de ceux-ci. Cette technique permet de faire s’effondrer les structures mises en place par les garimpeiros et neutralise temporairement l’utilisation des puits et galeries ainsi que le matériel dissimulé à l’intérieur », explique l’EMA.

Par ailleurs, la lutte contre l’orpaillage illégal se joue aussi… en mer. En effet, le 8 juillet, dans le secteur sud de la Fausse Montagne d’Argent, les gendarmes maritimes, assistés par un hélicopère Fennec de l’ET 68 « Antilles-Guyane » en mission de surveillance maritime, ont intercepté une pirogue suspectée de transporter des équipements destinés aux garimpeiros.

Et la « pêche » a été bonne : à bord de l’embarcation, les gendarmes ont trouvé moteurs diesel neufs, trois corps de pompe, des centaines de litres de carburant, des ballots de vivres et 20 kg de vessies natatoires pêchées illégalement.

Photo : archive / armée de l’Air

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