Washington approuve la vente potentielle au Japon de 63 F-35A et de 42 F-35B pour 23 milliards de dollars

En décembre 2018, le gouvernement japonais avait confirmé son intention d’acquérir 105 avions de combat F-35, en plus des 42 exemplaires déjà commandés en 2011 pour remplacer les F-4 Phantom de la composante aérienne de ses forces d’autodéfense.

Selon les plans du ministère japonais de la Défense, il était alors question d’un achat de 42 F-35B, c’est à dire la version STOVL [décollage court/atterrissage vertical] de l’appareil développé par le groupe américain Lockheed-Martin, afin de retrouver une capacité aéronavale en modifiant les deux « destroyers porte-hélicoptères » de la classe Izumo, alors récemment entrés en service.

En outre, les 63 autres F-35A [la version classique] devaient donc compléter les 42 appareils en cours de livraison, ces derniers étant par ailleurs assemblés à Nagoya [Japon] par Mitsubishi Heavy Industries [MIH]. Au total, les forces aériennes d’autodéfense japonaise devraient donc disposer de 105 F-35A.

Cependant, il fallait attendre le feu vert de l’administration pour ce contrat potentiel. Une simple formalité… qui vient donc d’être remplie. En effet, le 9 juin, la Defense Cooperation Security Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires, a rendu un avis dans lequel elle recommande au Congrès d’accepter la vente au Japon de 105 F-35, dont 63 F-35A et 42 F-35B, ainsi que celle de 110 moteurs Pratt et Whitney F135 [dont 5 de rechange].

Le montant du contrat, qui prend aussi en compte la livraison de systèmes de guerre électronique, de capteurs, de simulateurs de vol et un soutien logistique, s’éleverait à 23.11 milliards de dollars. Si cette somme est confirmée à l’issue des négociations commerciales, cette vente serait la seconde plus importante de l’histoire récente de l’industrie américaine de l’armement, après celle de 29,4 milliards de dollars signée par l’Arabie Saoudite en 2011 pour, notamment, des avions F-15SA, des hélicoptères AH-64 Apache et UH-60 Black Hawk.

« Il est vital pour l’intérêt national des États-Unis d’aider le Japon à développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide et efficace », fait valoir la DSCA. « La vente proposée de cet équipement […] ne modifiera pas l’équilibre militaire de base dans la région », ajoute-t-elle. Ce qui, pour un avion généralement présenté comme étant un « game changer » est une affirmation pouvant sembler curieuse. Mais il est vrai que la Chine dispose également d’avions de combat de 5e génération, avec le J-20 et le FC-31 [ce dernier étant pressenti pour être l’appareil embarqué de la marine chinoise, ndlr].

Cela étant, ces 105 F-35 A/B ne seront pas assemblés à Nagoya comme les 42 premiers… mais aux États-Unis. L’avis de la DSCA précise en effet qu' »aucun accord de compensation connu n’est proposé dans le cadre de cette vente potentielle ».

Effectivement, au départ, le gouvernement japonais avait estimé préférable de faire venir ces 105 F-35 des États-Unis, les coûts de production de l’usine de Mitsubishi Heavy Industries ayant été jugés trop élevés.

Cependant, en décembre dernier, le Nikkei Asian Review rapporta que Tokyo était sur le point de reconsidérer cette question, après une révision à la baisse des coûts de production dans le cadre d’un nouveau plan élaboré par MIH. Mais la différence entre les deux options n’était pas flagrante, l’assemblage au Japon d’un F-35A devant alors coûter 9,37 milliards de yens [86,3 millions de dollars] contre 9,42 milliards de yens [86,7 millions de dollars] pour un appareil sorti des chaînes d’assemblage de Lockheed-Martin à Fort Worth, au Texas. En outre, la production des F-35B aurait sans doute exigé des investissements supplémentaires à l’usine de Nagoya.

Photo : US AIR FORCE

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