La Grèce et Israël vont produire conjointement une nouvelle classe de corvettes, appelée « Themistocles »

Ses relations avec la Turquie s’étant détériorées, notamment à partir de 2007, Israël a renforcé sa coopération avec la Grèce, en particulier dans le domaine militaire. Ce qui s’est récemment illustré par l’annonce faite par Athènes au sujet de l’acquisition par crédit-bail de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] auprès du groupe israélien IAI pour des missions de surveillance et de patrouille maritime.

Ce rapprochement s’explique d’autant plus que ces deux pays ont des intérêts communs, à commencer par le projet de gazoduc EastMed, que la Turquie cherche à torpiller. Un sujet qui a été évoqué le 16 juin par le Premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, lors d’un déplacement [son premier à l’étranger depuis la crise liée à la Covid-19] en Israël.

Mais ce voyage aura également été l’occasion de signer un accord portant sur la construction d’une nouvelle classe de corvette, appelée « Themistocles ». Ce projet est porté par le grec ONEX Neorion et l’israélien Israel Shipyards, avec l’appui des États-Unis.

Dans un premier temps, il s’agira de construire un navire. Puis six autres devraient ultérieurement faire l’objet d’une commande séparée pour les besoins de la marine grecque. Les deux industriels concernés ont en outre évoqué un effort commun pour promouvoir ce nouveau navire à l’exportation.

À noter que cette coopération avait été annoncée en février dernier. Quelques semaines auparavant, et évoquant une « renaissance miraculeuse », l’ambassadeur des États-Unis en Grèce, Geoffrey Pyatt, avait salué l’investissement qui, effectué par le groupe américain ONEX, venait de permettre la réouverture du chantier naval Neorion, sur l’île de Syros. « Nous considérons [le secteur maritime grec] comme une priorité pour des raisons stratégiques », avait-il dit à cette occasion.

Dans le détail, cette corvette de type Themistocles affichera un déplacement de 800 tonnes, ce qui fait un peu léger pour un bâtiment de cette catégorie.

D’une longueur de 72 mètres, ce navire pourra naviguer à la vitesse maximale de 30 noeuds et emporter un hélicoptère moyen. Il sera doté de mitrailleuses, de missiles de défense aérienne et anti-surface, ainsi que d’un canon de 76 mm et d’un autre, téléopéré, de 30 mm. Son autonomie devrait être de l’ordre de 5.000 nautiques. Enfin, il sera mis en oeuvre par 45 marins, auxquels s’ajouteront éventuellement 20 membres des forces spéciales.

Quant aux missions que cette corvette Themistocles sera appelée à mener, elles vont de la protection des zone économiques exclusives [ZEE] à la police des pêche, en passant par la lutte contre les activités illégales et les opérations de recherche et de sauvetage.

« La corvette Themistocles est un navire de pointe qui vise à répondre aux besoins en matière de surveillance en Méditerranée orientale. Sa conception combine le savoir-faire des industries grecque, israélienne et américaine », résume le site grec Business Daily.

Un site Internet dédié à cette nouvelle corvette insiste par ailleurs sur la nécessité de protéger le gazoduc EastMed. Le premier exemplaire pourrait être livré dès l’été 2021, ONEX Neorion Shipyards ayant assuré pouvoir construire un bateau en 250 jours.

Photos : ONEX Neorion Shipyards

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