La Chine réaffirme son intention d’adhérer au Traité sur le commerce des armes

Entré en vigueur en décembre 2014 après avoir été ratifié par au moins 50 pays [dont la France], le Traité sur le commerce des armes [TCA] est le « premier instrument juridiquement contraignant de réglementation du commerce international des armes classiques ».

Ce traité impose aux États qui l’ont adopté de vérifier si les armes qu’ils s’apprêtent à vendre ne risquent pas d’être acquises pour contourner des embargos, d’être détournées par des organisations terroristes ou criminelles ou d’être utiliées en contravention avec le droit international et humanitaire. Toutes les armes sont concernées, du simple pistolet à l’avion de combat en passant par le navire de guerre et les missiles.

Les États-Unis ont signé le TCA en septembre 2013,… Mais le Congrès a « oublié » de le ratifier [et Donald Trump, l’actuel locataire de la Maison Blanche, n’en dit que du mal]. La Turquie et les Émirats arabes unis, pour ne citer que ces deux pays, sont dans le même cas. La Russie ne l’a jamais signé, comme la Chine, l’Inde, le Pakistan et l’Arabie Saoudite.

Parmi ces derniers pays, la Chine a confirmé son intention d’adhérer au TCA. L’annonce en a été faite ce 22 juin, par Zhao Lijian, le porte-parole de la diplomatie chinoise. C’est une mesure importante « pour soutenir le multilatéralisme » a-t-il justifié, devant la presse.

Et, a-t-il ajouté, Pékin « poursuivra ses efforts pour maintenir et renforcer la paix et la stabilité dans le monde et dans la région », avant d’assurer que les autorités chinoises avaient « strictement contrôlé l’exportation de produits militaires. » Ce qui reste à démontrer, au regard, par exemple, de l’usage de drones MALE Wing Loong de facture chinoise repéré en Libye, en violation de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de M. Zhao n’est pas nouvelle. En septembre 2019, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait en effet indiqué que Pékin venait de lancer « les procédures juridiques nationales pour adhérer au TCA. »

« Ces mesures sont des actions importantes prises par la Chine pour participer à la gouvernance internationale du commerce des armes et sauvegarder la paix et la stabilité internationales et régionales. Elles illustrent la détermination de la Chine à soutenir le multilatéralisme et à bâtir une communauté de destin », avait alors souligné Geng Shuang, un autre porte-parole de la diplomatie chinoise.

« La Chine attache depuis toujours une importance particulière à tous les problèmes causés par le transfert illégal et l’abus des armes conventionnelles, soutient les objectifs du TCA et apprécie les mesures nécessaires pour réguler le commerce international des armes et lutter contre les transferts illicites d’armes », avait encore fait valoir M. Geng.

Pour rappel, et selon une évalution faite par l’Institut international de recherche sur la paix [Sipri], basé à Stockholm, la Chine serait devenue le second producteur mondial d’armement, derrière les États-Unis mais devant la Russie. Et il est estimé qu’elle le cinquième exportateur de matériels militaires.

Photo : Drone MALE Wing Loong II

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