Grâce au P3TS, l’armée de Terre aura accès simultanément aux signaux des systèmes GPS, Galileo et Glonass

À chaque problème d’ordre opérationnel, il y a [presque] toujours une solution. L’épidémie de Covid-19 a été l’occasion de le démontrer, à en juger par les projets soutenus par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans le cadre de l’initiative qu’elle a lancée en mars dernier.

Ainsi, le Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille [BMPM] a conçu le laboratoire mobile pour « diagnostics viraux en environnement » pouvant être « projeté » sur des sites sensibles. Autre exemple : le masque filtrant pour équipages et plongeurs d’hélicoptères, imaginé par le lieutenant de vaisseau Gaetan, du Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S] et pouvant être utilisé lors d’une évacuation sanitaire d’un patient contagieux.

Enfin, deux autres officiers du CEPA/10S ont développé le dispositif Civiance, c’est à dire une enveloppe fixée sur des civières embarquées à bord d’aéronefs pour le transfert de patients non intubés, grâce à trois arceaux servant de support à un film plastique transparent. « Le dispositif ne cherche pas à confiner de façon étanche le patient mais à limiter les risques de contamination vers l’équipage et l’appareil », explique l’AID.

Si ces projets ont répondu à un besoin ponctuel, il n’est pas exclu qu’ils puissent avoir d’autres applications opérationnelles à l’avenir.

Mais en temps normal, les innovations qui viennent du « terrain » sont du ressort de la « Cellule Innovation Participative » [CIP], qui a remplacé la MIP [Mission Innovation Participative] au moment de la création de l’AID. Et nombreux [plus de 600] sont les projets qui ont été soutenus depuis la mise en place de telles structures au sein du ministère des Armées, à l’initiative de l’amiral Le Pichon, en 1989.

L’un d’eux a récemment été mis en avant par l’AID. Imaginé par un lieutenant-colonel de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] et conçu par un ingénieur de la Direction générale de l’armement [DGA], le P3TS [pour Plug and Play Positionning & Timming System] est le premier récepteur de signaux de géolocalisation par satellite « multi-constellations » et « compatible » avec les postes radio tactiques [PR4G] ainsi qu’avec les systèmes d’information de l’armée de Terre, dont le système d’information SICS du programme SCORPION.

Il existe plusieurs systèmes de géolocalisation par satellite, le plus connu étant le GPS américain. Mais il faut aussi compter sur l’européen Galileo, le chinois Beidu ou encore le russe Glonass.

Ainsi, dans le cas d’un brouillage des signaux du système de géolocalisation utilisé, il serait intéressant de basculer vers une autre constellation de satellites [ou d’en revenir à la boussole, ce qui peut ne pas être pratique quand il s’agit de localiser et de suivre avec une précision une unité sur le terrain]. D’où l’un des intérêts du P3TS, qui regroupe et synchronise les informations fournies par Galileao, GPS et Glonass.

« P3TS contribue à la géolocalisation des véhicules alliés, ce qui permet d’éviter les tirs fratricides et de bénéficier d’une meilleure coordination des opérations », explique l’AID, qui précisé que ce système est « totalement paramétrable et peut s’adapter à de multiples emplois militaires. » En outre, ajoute l’agence, il a « l’avantage de répondre au besoin opérationnel avec des solutions matérielles et logicielles souveraines tout en maîtrisant les coûts. »

Photo : Satellite GPS / NASA

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