La Géorgie veut relancer la production d’avions d’attaque Su-25 « Frogfoot »

Entré en service au sein des forces soviétiques au début des années 1980, l’avion d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot », conçu par Sukhoï, est rapidement devenu incontournable. Considéré comme l’héritier du Il-2 Sturmovik de la Seconde Guerre Mondiale, cet appareil est aussi rustique que redoutable, avec son canon de 30 mm GSh-30-2 et sa capacité à emporté plus de 4 tonnes de munitions [missiles antichar, bombes, roquettes].

Un tel avion peut difficilement être remplacé. Ainsi, les forces aérospatiales russes de moderniser ceux qu’elles utilisent encore [près de 200 appareils] en les portant au standard SM3, afin de prolonger leur durée de vie opérationnelle d’au moins dix ans de plus.

Cela étant, la production des Su-25 avait été confiée au groupe JSC Tbilaviamsheni [Tbilisi Aircraft Manufacturing – TAM], la Géorgie faisant partie, à l’époque, de l’Union soviétique. Et, visiblement, l’industriel a gardé les plans, si l’on en croit les propos d’Irakli Gharibashvili, le ministre géorgien de la Défense. Propos qui risquent fort de déplaire à Moscou…

En effet, le 8 juin, ce dernier a fait part de sa volonté de relancer la production de Su-25 en Géorgie. « Nous avons absolument toutes les ressources – techniques, intellectuelles et humaines – pour produire et vendre des Su-25 avec nos propres moyens », a-t-il déclaré à l’antenne de la chaîne de télévision Palitranius.

L’objectif, a priori, est d’augmenter le nombre de Su-25 en service au sein des forces aériennes géorgiennes. « L’un de mes principaux soucis est l’aviation, sur laquelle j’ai commencé à travailler dès le jour de mon arrivée » [au ministère], a expliqué M. Gharibashvili. Mais pas seulement étant donné qu’il aussi parlé d’exporter les appareils produits par TAM. Un « certain nombre de pays manifestent un grand intérêt pour ce type d’avions à des fins de défense », a-t-il relevé.

Cette déclaration marque un changement de cap à 180° pour la force aérienne géorgienne. En 2017, cette dernière avait annoncé son intention de retirer la petite douzaine de Su-25 encore en service par des drones. La raison? La difficulté de s’approvisionner en pièces détachées, après l’embargo décrété par la Russie après la guerre d’août 2008.

Pourtant, deux ans plus tôt, il avait été rapporté que Tbilissi avait lancé un programme visant à créer une variante du Su-25, appelée Ge-31 [ou « Bora »], sans aucune pièce fabriquée en Russie. En outre, en 2001, TAM et l’israélien Elbit Systems s’étaient associés pour développer une version modernisée du Su-25, qui, appelée « Scorpion », intégrait des équipements compatible Otan. Mais cette initiative ne rencontra pas le succès espéré.

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