Le sous-marin nucléaire d’attaque « Suffren » entre dans le vif du sujet avec des plongées en haute mer

Depuis son lancement, en juillet 2019, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Suffren », premier d’une série qui comptera en total six unités, monte graduellement en puissance avant son entrée en service, attendue en 2021.

La divergence de son réacteur nucléaire, dérivé des chaufferies K-15, a ainsi eu lieu en décembre. Puis, après le contrôle de son étanchéité et les tests de ses systèmes embarqués, le Suffren a entamé ses essais en mer au large de Cherbourg, le 28 avril. Cette première phase a consisté à apporter des corrections à sa flottabilité, à optimiser sa manoeuvrabilité et à lui intégrer de nouveaux équipements.

Après une première plongées de 36 heures, le sous-marin a ainsi enchaîné les sorties de durées variables. Au cours de l’une d’entre-elles, le Suffren a connu son premier hélitreuillage. Le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck, s’en était d’ailleurs félicité via Twitter.

Un peu plus d’un mois après le début de cette première campagne au large de la Normandie, laquelle a donné satisfaction, le Suffren va désormais entrer dans le vif du sujet, avec des essais de plongée en haute mer. L’annonce du début de cette seconde phase a été faite par la Direction générale de l’armement, le 7 juin.

« Nouvelle étape pour le programme Barracuda : après la réussite des premiers essais conduits par la DGA avec la Marine nationale, le CEA et ses partenaires industriels à Cherbourg, la deuxième phase se poursuit pour les essais en plongée du Suffren en haute mer, au large de Brest », a en effet indiqué la DGA.

Selon les données disponibles, le Suffren peut rester en plongée à plus de 300 mètres de profondeur. Probablement que sa présence au large de la Bretagne va attirer des curieux qui tenteront de capturer sa signature acoustique. Ce qui sera compliqué… étant donné qu’il a été dit que le nouveau SNA français sera moins bruyant « qu’un banc de crevettes [soit dix fois plus silencieux que les SNA de la classe Rubis] , grâce à un système de « pompe hélice ».

À l’issue de cette phase bretonne, le SNA Suffren prendra ensuite la direction de la Méditerranée, où il rejoindra Toulon, son futur port-base. Là, il s’agira de vérifier les performances de son système de combat.

Pour rappel, tant que dureront les essais en mer, le Suffren reste la propriété de son constructeur, à savoir Naval Group. Cependant, il est placé sous la responsabilité de la Marine nationale pour son commandement opérationnel et en qualité d’exploitant nucléaire délégué.

Photo : Marine nationale

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