La France et l’Italie confient un contrat de recherche sur les technologies navales à Naviris

Opérationnelle depuis janvier, Naviris, la co-entreprise créée par le français Naval Group et l’italien Fincantieri dans le cadre du projet Poseidon, a sans doute connu des débuts difficiles à cause de la pandémie de Covid-19… Quoi qu’il en soit, cette structure vient de se voir attribuer son premier contrat de recherche et technologie [R&T] de 40 millions d’euros par la France et l’Italie, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le 4 juin.

« Nous sommes heureux que l’OCCAr nous fasse confiance pour participer au programme franco-italien de R&T. Ce contrat est le premier d’une série de projets européens à venir, concernant non seulement des activités de recherche commune mais aussi des activités de conception et de production pour les navires destinés à la France, à l’Italie et à l’international », s’est félicité Claude Centofanti, le Pdg de Naviris.

Ce contrat de R&T sera valable pendant trois ans et demi. Il « contribuera à l’avantage technologique de long terme de nos navires » et cette « dynamique soutiendra la reprise économique de nos deux pays, l’Italie et la France, au lendemain du Covid-19 et contribuera à accroître la supériorité de nos marines », a commenté Pierre Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group.

« Je tiens à remercier la France et l’Italie pour leur confiance continue dans l’Organisation. Je suis sûr que ce contrat avec NAVIRIS est la première étape d’une coopération réussie et durable », s’est réjoui Matteo Bisceglia, le directeur de l’OCCAr-EA.

Dans le détail, cinq axes de recherche ont été retenus dans ce programme. En premier lieu, le projet de « navire numérique » doit permettre le développement de « capacités de simulation de navires de guerre tout au long de leur cycle de vie », tout en réduisant la nécessité de conduire des « essais réels ». Ce qui passera par l’optimisation de « l’ingénierie assistée par ordinateur » pour améliorer la conception et les opérations quotidiennes à bord, via le concept de jumeau numérique.

Un autre axe concernera l’optimisation de la consommation d’énergie, en idendifiant « de nouvelles architectures et de nouveaux équipements permettant d’améliorer l’efficacité globale du réseau électrique et le suivi de la consommation électrique à bord des navires de surface. »

En outre, dans ce domaine, un effort visera à « développer un système modulaire de piles à combustible [FCS] adapté aux applications marines, capable d’être entièrement intégré à bord des navires de surface. »

Un quatrième projet portera sur la logistique. Il « stimulera la compétitivité de la construction navale en développant des solutions capables d’accroître l’efficacité et l’efficience de la production et de réduire les coûts tout au long du cycle de vie du produit, en fournissant de nouveaux outils à des fins d’inspection et de maintenance ainsi que de gestion à bord des composants dans un environnement de travail des navires », explique Naviris.

Enfin, le dernier axe de recherche, appelé « Gagner à la mer », se concentrera sur les méthodes, les outils et les solutions d’ingénierie devant permettre aux navires de surface « d’effectuer en toute sécurité des opérations quotidiennes [comme le lancement et la récupération d’unités] dans des conditions environnementales dégradées par rapport à celles rencontrées actuellement. »

Côté français, trois sites seront impliqués dans ces projets de recherche, dont Nantes-Indret, Ollioules et Lorient. Pour Fincantieri, les sites des Gênes et de Trieste seront mobilisés, via ses filiales Cetena et Seastema.

Le prochain contrat que s’attend à obtenir Naviris sera celui relatif à la modernisation à mi-vie des frégates de défense aérienne [FDA] Horizon, issues d’un programme franco-italien. En tout cas, c’est ce qu’a déclaré M. Pommellet.

Mais Naviris a aussi dans sa ligne de mire le programme européen « European Patrol Corvette » [EPC], lequel fait partie de ceux retenus au titre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO]. Ce projet est soutenu par la France, l’Italie, la Grèce et l’Espagne.

Photo : Naviris

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