Les 12 travaux de la Direction générale de l’armement pour doper l’innovation en matière d’aéromobilité

En décembre 2019, à Toulouse, la Direction générale de l’armement [DGA] a mis sur les rails la communauté [ou « cluster »] d’innovation « CI-AILE », réunissant son centre d’expertise et d’essais Techniques Aéronautiques, l’armée de Terre, l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace [ISAE-SUPAERO] et la communauté défense du pôle Aerospace Valley dans les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine.

Les orientations de cette structure sont définies par un comité stratégique, co-président par le directeur du centre DGA Techniques aéronautiques, le sous-chef d’état-major plans et programmes de l’armée de Terre et le directeur général de l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace tandis que l’animation des ateliers « technico-opérationnels » est assurée par un « comité de pilotage » comptant notamment parmi ses membres des personnels de la 11e Brigade Parachutiste et du Commandement des forces spéciales Terre [CFST].

Pour rappel, l’aéromobilité est la capacité de déplacer une force terrestre par aéronef tout en gardant la possibilité d’engager le combat au sol. Et à ce titre, CI-AILE se concentre sur quatre domaines précis : parachutage, embarquement à bord d’aéronefs [voilure fixe et tournante], équipement du combattant débarqué et embarqué, méthodes et moyens d’essais.

Le 28 mai, la DGA a indiqué que CI-AILE venait de lancer un appel à manifestations d’intérêt [AMI] afin de répondre à 12 besoins exprimés par l’armée de Terre en matière d’aéromobilité ainsi que par DGA Techniques aéronautiques.

« Les réponses sont attendues au plus tard pour le 26 juin prochain. Il est demandé à chaque candidat de se positionner sur chacun des thèmes en précisant s’ils sont détenteurs d’une solution ou d’une technologie répondant au besoin ou s’ils sont volontaires pour participer à une séance de créativité. Cela permettra notamment d’identifier les personnes ou sociétés capables d’apporter une solution ou de réfléchir à une solution », précise la DGA.

Les douze thèmes retenus dans le cadre de cet appel donnent une idée de l’orientation que sont susceptibles de prendre les opérations aéroportées et des problèmes pour lesquels l’armée de Terre cherche des solutions innovantes.

Ainsi, il est question d’ouverture automatique de parachute sans liaison mécanique avec l’aéronef, d’augmenter la distance franchissable [supérieure à 50 km] d’un colis largué à haute altitude, de proposer un système de localisation, d’orientation et d’identification d’un parachutiste après un saut opérationnel de nuit et sur une zone inconnue ou encore d’alléger l’armement d’un poste de commandement avec des ordinateurs en évitant « toutes les liaisons filaires entre les postes de travail afin d’obtenir des gains d’encombrement […] et une facilité de déplacement. »

Toujours dans le domaine des opérations aéroportées, CI-AILE cherche des solutions pour facilier le transport des équipements [munitions, batteries, vivres] largués avec les parachutistes lors d’un saut opérationnel.

S’agissant de l’avion de transport A400M « Atlas », l’appel à manifestation d’intérêt évoque la mise au point d’un système d’arrimage d’un véhicule, sans modifier le plancher de l’appareil, afin d’assurer une retenur à « 3G en latéral » tout en « autorisant l’assise de passagers sur les côtés de ce véhicule. »

Dans le même registre, des solutions technologiques visant à assurer un « niveau de sécurité acceptable pour les occupants transportés en soute lisse » [c’est à dire sans banquette ou siège] par hélicoptère sont également recherchées.

Enfin, CI-AILE cherche à développer un système de « maintenance prédictive » des parachutes, avec des capteurs permettant de calculer leur durée de vie en fonction de l’environnement, des paramètres et du nombre de saut, de l’effort à l’ouverture, d’un temps d’exposition aux UV, des températures,de l’hygrométrie, etc. « L’enregistrement des critères doit être réalisé durant tout le cyvle de maintenance du parachute », est-il précisé.

Photo : armée de Terre

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