En 2019, l’armée de l’Air a tiré presque autant de munitions au Levant qu’au Sahel

Avec un peu de retard cette année, le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes [CDAOA] a présenté son traditionnel bilan des activités opérationnelles de l’armée de l’Air dans un document plus étoffé que d’habitude.

Ainsi, en 2019, il apparaît que les avions de combat de l’armée de l’Air [et, désormais, les drones MQ-9 Reaper] ont tiré 167 munitions au total.

Le théâtre extérieur le plus exigeant reste le Sahel où, dans le cadre de l’opération Barkhane, les Mirage 2000 C/D ont assuré 1.620 sorties aériennes pour 4.400 heures de vol. Au cours de ces missions, 83 munitions ont été tirées.

Certaines l’ont été par les drones MQ-9 Reaper, qui ont désormais une capacité de frappe depuis le 19 décembre dernier. Les trois appareils affectés à la base aérienne projetée [BAP] de Niamey ont assuré 60% des heures de vol dédiées aux missions de renseignement et de surveillance [10.000 heures au total, assurées par d’autres aéronefs].

On notera que, à ce propos, le CDAOA mentionne explicitement la présence au Sahel d’au moins un avion léger de surveillance et de reconnaissance [ALSR], alors que le premier exemplaire attendu par l’armée de l’Air n’a toujours pas été livré. A priori, il s’agit d’un Beechcraft 350 Super King Air, loué auprès d’un prestataire privé.

Quoi qu’il en soit, le niveau de la consommation de munitions au Sahel est supérieur à celui de 2018. Cette année-là, les Mirage 2000C/D avaient largué 64 bombes lors de 1.650 sorties aériennes [et 5.471 heures de vol]. Par ailleurs, le CDAOA ne précise pas si les frappes effectuées en février 2019 pour arrêter des colonnes de rebelles tchadiens dans la région du Tibesti ont été prises en compte.

Avec l’intensification des opérations depuis le sommet de Pau [13 janvier] dans le Liptako-Gourma, il est plus que probable que la consommation de munitions va augmenter significativement, les Mirage 2000D et les Reaper étant sollicités très régulièrement.

Autre théâtre extérieur de premier plan : le Levant. Dans le cadre de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR], les Rafale déployés en Jordanie [base H5]et aux Émirats arabes unis [BA 104 à al-Dhafra], ont effectué 840 sorties aériennes, pour un total de 4.100 heures de vol. Cette activité est presque égale à celle de 2018 [922 missions pour 4.470 heures de vol].

Au total, les Rafale ont tiré 84 munitions, soit autant, à quelques unités près, que les Mirage 2000C/D au Sahel. En 2018, les avions de l’armée de l’Air avait consommé 132 munitions [contre 424 en 2017]. Cette moindre consommation s’explique par la fin du califat autoproclamé par Daesh [État islamique ou EI] avec la victoire remportées par les Forces démocratiques syriennes à Baghouz [Syrie]. Les occasions de frappe ont évidemment été plus rares par la suite.

Une autre explication, avancée par le général Stéphane Dupont, « Senior National Representative Chammal » [le représentant français auprès de la coalition], est que les forces aériennes irakiennes sont désormais en mesure de mener « leurs propres frappes aériennes contre Daesh ». Cependant, ce mois-ci, les Rafale français ont conduit deux raids aériens dans le nord de l’Irak, contre des positions de Daesh [l’un à l’ouest de Kirkouk, l’autre au sud-est de Mossoul].

S’agissant plus particulièrement de la Syrie, le CDAOA souligne que ce pays reste « la scène des compétitions stratégiques des puissances régionales et des grandes puissances mondiales », ce qui en fait un environnement rendu « de plus en plus complexe » avec les derniers développements que l’on a connus.

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