Berlin a notifié le premier contrat pour les études d’architecture du futur char franco-allemand

Le projet de char franco-allemand, appelé MGCS [pour Main Ground Combat System / Système de Combat Terrestre Principal], a pris du temps pour démarrer, notamment en raison de difficultés pour trouver un accord sur le partage industriel rendues plus aiguës par la volonté du groupe allemand Rheinmetall de mettre la main sur Wegmann & Co Gmbh, le partenaire de Nexter Group au sein de la co-entreprise KNDS.

En outre, le sort du MGCS est en partie lié avec celui du Système de combat aérien du futur [SCAF], un autre projet conduit en coopération par la France, l’Allemagne et l’Espagne. Du moins, les députés allemands ont fait en sorte que cela le soit. Enfin, le dossier a également souffert des divergences entre Paris et Berlin au sujet des pratiques en matière d’exportation de matériels militaires.

Quoi qu’il en soit, et après de longues discussions, une solution pour garantir un partage industriel à 50-50 entre la France et l’Allemagne a fini par être trouvé [en divisant l’étude d’architecture en 9 lots, ndlr] et le Bundestag a débloqué l’enveloppe de 15 millions d’euros nécessaires pour entrer dans le vif du sujet, la France ayant déjà mis sur la table une somme équivalente.

Pour rappel, la conduite du programme MGCS a été confiée à l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw] tandis que celle du SCAF est assurée par la Direction générale de l’armement [DGA]

En avril, la ministre française des Armées, Florence Parly, et son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, ont signé l’accord-cadre définissant l’organisation du programme ainsi qu’un accord de mise en œuvre [Implementing Arrangement 1], constituant la base d’une étude de définition de l’architecture du MGCS.

Moins d’un mois après, soit le 20 mai, le ministère allemand de la Défense a indiqué que le BAAINBw venait de notifier au groupement industrel ARGE [Arbeitsgemeinschaft], formé par Nexter, Krauss Maffei Wegmann et Rheinmetall, le contrat relatif à « l’étude de définition de l’architecture du système – Partie 1 » [SADS Part 1]. La procédure n’a pu se faire que par échange de courrier, la cérémonie devant marquer cette étape n’ayant pas pu être organisée en raison de l’épidémie de Covid-19.

« Des concepts sélectionnés au niveau national sont en cours d’harmonisation pour développer une architecture de système multi-plateforme commune. La première partie de l’étude doit être achevée dans les 20 mois », a par ailleurs expliqué le ministère allemand de la Défense.

Il s’agira notamment d’évaluer la faisabilité technique des concepts envisagés pour ce programme, de vérifier qu’ils répondent bien aux besoins opérationnels exprimés par les forces terrestres françaises et allemandes et de faire en sorte qu’ils soient compatibles avec les systèmes SCORPION et D-LBO [Digitalisierung Landbasierter Operationen].  Le MGCS doit remplacer les chars Leclerc et Leopard 2, à l’horizon 2035. Le potentiel économique de ce projet est important dans la mesure où de nombreux pays européens devraient également moderniser leurs forces terrestres d’ici une quinzaine d’années.

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