Un avion F-22 Raptor s’est écrasé en Floride

Le 15 mai, un F-22A Raptor, appartenant au 43rd Fighter Squadron [325th Fighter Wing] de l’US Air Force, s’est écrasé lors d’un vol d’entraînement, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la base aérienne d’Eglin, en Floride.

Le pilote de l’appareil a pu s’éjecter à temps. Il a été admis dans une structure médicale de la base d’Eglin pour « observation et évaluation ». Son état est « stable », a précisé l’US Air Force, qui a assuré que l’accident de ce F-22A Raptor n’a causé de « perte en vie humaine, ni aucun dommage aux biens civils ».

Depuis 2004, cinq F-22A Raptor ont été perdus. Le dernier accident avant celui du 15 mai s’était produit en 2012, un appareil du 43rd Fighter Squadron s’étant écrasé à cause d’un problème au niveau d’un générateur, ce qui avait enflammé du fluide hydraulique.

Le souci pour l’US Air Force est que chaque F-22A Raptor compte. Cet avion de supériorité aérienne, dit de 5e génération, n’a été produit qu’à 195 exemplaires par Lockheed-Martin sur les 750 initialement prévus.

En effet, les lignes d’assemblage furent fermées en 2011, Robert Gates, alors secrétaire à la Défense, ayant mis en avant le coût trop élevé du F-22, avion par ailleurs jugé peu adapté à la réalité des engagements des forces américaines à l’époque. En clair, il fallait se débarrasser d’un « vestige » de la Guerre Froide et mettre fin à un « gaspillage d’argent inexcusable » [selon les mots du président Obama] afin de dégager des fonds pour financer le programme F-35.

Seulement, le retour des politiques de puissance et le développement d’avions furtifs en Chine [avec les J-20 et FC-31] et en Russie [Su-57 « Felon »] ont changé la donne. Le F-35 n’étant pas taillé pour des missions de supériorité aérienne, l’idée de relancer la production du F-22 a récemment été avancée… avant d’être vite remisée devant les 50 milliards de dollars qu’il aurait fallu investir à cette fin. D’où, d’ailleurs, la volonté de l’US Air Force de se procurer à nouveau des F-15 [en version EX, plus musclée], 16 ans après avoir cessé ses commandes auprès de Boeing.

Par ailleurs, la production étant terminée, le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces avions est compliquée, la disponibilité des pièces de rechange étant très limitée. Selon un rapport du GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes, il faut parfois attendre 30 semaines pour remplacer un composant défectueux.

Quoi qu’il en soit, dans le détail, 123 F-22 Raptor Block 30/35/40 sont en dotation au de cinq escadrons dits de première ligne. Le 325th Fighter Wing en dispose [ou disposait] de 29 exemplaires [Block 10/20] pour la formation et l’entraînement. Et 16 appareils sont affectés à des unités d’essais basées à Edwards et à Nellis. Enfin, 18 avions sont en réserve, pour remédier aux pertes éventuelles [dont 13 F-22 Block 30/35/40, 3 F-22 Block 10/20 et deux F-22 d’essais].

Selon les calculs de Forbes, si le taux d’attrition se maintient, l’US Air Force pourrait perdre jusqu’à 10 avions de plus jusqu’en 2050/2060. Elle « dispose de suffisamment de F-22 pour maintenir ses escadrons existants en activité. Mais à peine », estime le magazine.

Pour rappel, le F-22 Raptor est en mesure d’abattre simultanément plusieurs cibles au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range], théoriquement sans être détecté par les radars adverses grâce à sa furtivité. Disposant aussi de capacités de frappes au sol, cet appareil a réalisé ses premières missions de combat en 2014, dans le cadre de la coalition anti-jihadiste, en Syrie.

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