Les Rafale de la force Chammal frappent à nouveau l’État islamique dans le nord de l’Irak

Mis à part l’engagement du groupe aéronaval en Méditerranée orientale en janvier/février, l’activité aérienne de la force Chammal se limite à une quinzaine de sorties hebdomadaires, les Rafale de la base aérienne projetée [BAP] en Jordanie [ou base H5] et ceux déployés aux Émirats arabes unis assurant surtout des missions de reconnaissance au-dessus de la Syrie et de l’Irak.

L’un de derniers raids aériens menés par les moyens aériens de Chammal [Rafale, Atlantique 2 et avion-ravitailleur] remonte au 31 octobre dernier. Ce jour-là, des frappes avaient permis de détruire plusieurs « caches » utiliées par l’État islamique [EI ou Daesh] dans le nord-est de l’Irak. Cette mission avait été réalisée « de manière conjointe et coordonnée avec d’autres éléments de la Coalition international », selon l’État-major des armées [EMA].

Depuis, et malgré la fin de son califat et la mort d’Abu Bakr al-Baghdadi, son chef, tué par une opération spéciale américaine, l’EI cherche à renforcer les conditions propices à sa résurgence [dixit un rapport des Nations unies]. Et les récents développements en Irak et en Syrie, avec les attaques de la base de la coalition, l’élimination du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad ou encore l’offensive turque contre les milices kurdes syriennes, n’ont pu que favoriser ses desseins. De même que l’épidémie de Covid-19…

Résultat : depuis le début du ramadan, l’organisation jihadiste a de nouveau multiplié ses attaques à un niveau qui n’avait plus été vu depuis bien 2017.

Fin avril, l’état-major de l’opération Inherent Resolve [OIR, coalition anti-jihadiste] a indiqué avoir planifié – en coordination avec les autorités irakiennes – un raid aérien contre un réseau de tunnels et de grottes utilisé par Daesh dans le nord de l’Irak, précisément dans les montages de Hamrin. Les frappes, effectués par des Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force [RAF] et des avions américains non précisés, ont permis de mettre hors de combat une dizaine de jihadistes et de récupérer « des documents de l’Etat islamique, des appareils électroniques et des fragments d’armes et d’autres équipements. »

Les Rafale français n’avaient pas été sollicités pour ce raid. Mais il en est allé autrement le 10 mai.

En effet, indique l’EMA, ce 12 mai, deux Rafale ayant décollé de la base H5 ont procédé « au tir d’une bombe AASM [Armement Air Sol Modulaire, ndlr] qui a totalement détruit un bâtiment utilisé par les combattants de Daesh comme bed down location [lieu de repli], à l’ouest de Kirkouk, dans une zone identifiée comme sanctuaire pour le groupe terroriste. » Au cours de cette mission, les deux avions français ont été ravitaillés en vol par un KC-10 de l’US Air Force.

L’EMA n’a pas donné le bilan de cette frappe [comme c’est désormais l’usage], si ce n’est qu’il a souligné que cette mission réalisée par les deux Rafale « participe directement à la réduction du potentiel militaire de l’organisation terroriste afin de prévenir toute résurgence de sa part et permet d’appuyer les forces irakiennes engagées au sol. »

Généralement, l’EMA conclut ses points de situation et ses brèves en rappelant que les « aéronefs français basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis poursuivent leurs actions contre Daesh, au sein de la Coalition. »

Dans le communiqué annonçant cette nouvelle frappe contre l’organisation jihadiste, on note une référence à des missions de « supériorité aérienne ». Référence dont – sauf erreur – il n’était pas question jusqu’alors.

Photo : État-major des armées

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