Il est possible pour un militaire du rang de se réengager plus de 8 ans après avoir quitté l’armée de Terre

En 2017, il manquait à l’armée de Terre environ 3.000 sous-officiers supérieurs pour lui permettre de gagner la « bataille des compétences » après celle des effectifs.

« La remontée en puissance nous a également confrontés à des seuils critiques en matière de compétences. Nous avons des effectifs suffisants en nombre mais du fait du temps de latence de la formation, nous avons un fort déficit sur les hauts de pyramide », avait expliqué, à l’époque, le général Jean-Pierre Bosser, alors chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT].

En clair, et comme il faut du temps pour former un sous-officier expérimenté, l’armée de Terre a offert à la possibilité à ceux qui avaient récemment quitté ses rangs de « rempiler » en signant un nouveau contrat de cinq, sous réserve, cependant, de réunir plusieurs conditions. Conditions qu’elle a d’ailleurs précisé l’an passé.

Jusqu’alors, l’armée de Terre n’avait pas précisé qu’une telle perspective concernait également les militaires du rang expérimentés. Or, la rubrique « Ressources Humaines » du dernier numéro de Terre Information Magazine [TIM], uniquement disponible sous sous format numérique, évoque le cas d’un caporal-chef qui a pu « rempiler » au moins huit ans après être revenu à la vie civile.

Engagé en février 1999 au sein du 1er Régiment d’Infanterie en tant que radio-tireur, ce militaire du rang a quitté l’armée de Terre en 2010, après trois opérations extérieures et voir obtenu un certificat de qualification technique – administration [CQT ADM].

Mais comme l’explique TIM, « ne retrouvant pas dans le milieu civil l’esprit de corps qu’il appréciait tant dans son régiment », ce caporal-chef a renoué avec l’armée de Terre en qualité de réserviste au Centre d’entraînement au combat/1er Bataillon de chasseurs à pieds [CENTAC/1er BCP], implanté à Mailly-le-Camp. Puis il s’est finalement ré-engagé en tant que militaire d’active.

« C’est lors d’une mission en 2018 que j’ai découvert la possibilité de revenir dans l’institution, après huit ans de vie civile. Les seules conditions de mon réengagement ont été l’aptitude physique et l’obtention du certificat de qualification technique supérieur [CQTS] pour continuer à servir au-delà de 19 ans et demi », explique ce caporal-chef dans les colonnes de TIM.

Pour « rempiler », et outre les conditions exigées, ce militaire du rang a fait un « compte-rendu au chef de corps » en y joignant son état signalétique des services et sa fiche Concerto. La procédure a été très rapide puisqu’il a signé son nouveau contrat deux mois plus tard. « Aujourd’hui j’ai retrouvé l’environnement dans lequel j’aime travailler et en plus d’être président des engagés volontaires de l’armée de Terre [PEVAT] au CENTAC, j’exerce le métier de secrétaire au bureau Simulation », se réjouit-il.

Le magazine ne précise pas le nombre de militaires du rang ayant fait une telle démarche après avoir été rendus à la vie civile. Quoi qu’il en soit, les questions portant sur un réengagement reviennent assez régulièrement sur les forums militaires, y compris celui dédié au recrutement de l’armée de Terre.

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