Environ 40% des effectifs du Commandement de la cyberdéfense sont tournés vers les actions offensives
En septembre 2015, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, avait admis que les armées françaises disposaient de « capacités offensives encore limitées » dans le cyberespace, qui venait d’être considéré comme un domaine militaire à part entière. Cependant, avait-il ajouté, la « voie est tracé pour leur développement ».
Un an plus tard, M. Le Drian dévoilé les grandes lignes de la stratégie militaire française dans le cyberespace et précisa trois types de missions auxquelles les forces françaises devaient se préparer, à savoir le renseignement, la protection/défense et la « riposte/neutralisation », encore appelée « Lutte informatique offensive » [LIO].
Un nouveau palier fut franchi en janvier 2019, quand la ministre des Armées, Florence Parly, dévoila la doctrine des armées en matière de cyberdéfense. « La guerre cyber a commencé et la France doit être prête à y combattre », avait-elle justifié. Et d’ajouter :  » Aujourd’hui, la France choisit de se doter pleinement de l’arme cyber pour ses opérations militaires. Nous considérons l’arme cyber comme une arme opérationnelle à part entière. C’est un choix nécessaire, en responsabilité. Nous en ferons un usage proportionné, mais que ceux qui sont tentés de s’attaquer à nos forces armées le sachent : nous n’aurons pas peur de l’utiliser. »
À la tête du Commandement de la cyberdéfense [COMCYBER] depuis 2019, le général [air] Didier Tisseyre n’a pas dit autre chose lors d’une audition à l’Assemblée nationale [et dont le compte-rendu vient d’être publié].
« On distingue parfois les temps de paix, de crise et de guerre. Je vous assure que, dans le cyberespace, […] nous ne sommes pas dans un temps de paix : il y a de nombreuses crises, et, d’une certaine manière, la guerre cyber a déjà commencé. Certains déploient leurs outils et se prépositionnent pour pouvoir le jour J, au moment où ils appuieront sur la touche ‘Enter’, déclencher immédiatement les éléments. Or une fois qu’on est paralysé, il est trop tard pour réagir », a souligné le général Tisseyre.
Or, « celui qui maîtrisera le cyberespace aura un avantage, non seulement pour se protéger, mais aussi pour assurer sa supériorité opérationnelle », a-t-il fait observer.
Parmi les acteurs très actifs dans ce domaine, le général Tisseyre a cité, sans surprise, la Russie et la Chine.
Les Russes « sont présents dans toute la palette de ce que l’on peut faire dans le cyber, des cyberattaques très ciblées jusqu’à l’influence au travers des réseaux sociaux : ils sont très forts » tandis que les Chinois « sont plutôt actifs dans l’espionnage économique », a relevé le chef du COMCYBER. « Mais dès lors qu’on entre dans un système pour voler de l’information économique ou industrielle, on peut faire autre chose, en entrant dans d’autres systèmes plus essentiels et mener d’autres actions. Nous y sommes très attentifs, comme nous sommes très attentifs à l’égard de pays comme l’Iran », a-t-il poursuivi.
« Nous nous intéressons aux capacités américaines qui sont vraiment très développées, dans tous les domaines. Le Royaume-Uni et Israël sont aussi très pointus. En ce qui nous concerne, j’aurais tendance à dire, en particulier depuis le Brexit, que la France est la nation la plus forte dans l’Union Européenne en matière de cyberdéfense », a encore affirmé le général Tisseyre.
En matière de Lutte informatique défensive [LID], le COMCYBER a visiblement des résultats. « En 2017, le ministère des armées a subi environ 700 tentatives d’attaque. Il s’agissait de cybercriminalité dans 90 % des cas et nous n’étions donc pas ciblés. Dans les 10 % restants, nous étions ciblés par un groupe élaboré, évolué. En 2018, on a compté environ 830 événements, avec ces mêmes pourcentages. En 2019, le total est monté à 850 mais on ne voit pratiquement plus d’attaques de groupes très élaborés, avec des signatures caractéristiques », a indiqué le général Tisseyre.
Cependant, il ne faut sans doute pas se réjouir trop vite. On « peut penser que nos attaquants sont en train d’utiliser des outils beaucoup plus discrets, ou qu’ils utilisent des outils de cybercriminalité pour nous induire en erreur alors qu’ils ont une stratégie d’action cachée. […] Peut-être parce que certains ont été pointés du doigt ou parce qu’on a publié beaucoup sur la connaissance des modes opératoires de tel et tel groupe rattaché potentiellement à des acteurs étatiques, les attaquants sont aujourd’hui de plus en plus discrets : les attaques sont de plus en plus sophistiquées et on les voit moins. Il faut donc être encore plus vigilant », a averti le chef du COMCYBER.
Justement, s’agissant des auteurs d’attaques informatiques, les spécialistes de la cyberdéfense analysent les modes opératoires suivis et les signatures des logiciels malveillants utilisés, ce qui permet d’identifier les groupes APT [Advanced Persistent Threat, menace persistante avancée] dont ils font partie.
« Les programmeurs ont des habitudes, certains passent par la fenêtre, d’autres par la porte, et cela oriente leur identification. Des adresses IP spécifiques à certains modes d’action, avec leurs rebonds au plan international, nous permettent de caractériser l’attaquant et, forts de ces éléments et avec l’action complémentaire des services de renseignement, de proposer une attribution. Nous prévenons que c’est tel pays ou tel groupe qui nous attaque, avec un certain degré de certitude ; ensuite, le politique décide ou non de le révéler publiquement », a expliqué le général Tisseyre.
Au sein du COMCYBER, la Lutte informatique défensive est assurée par les 3/5 de son effectif. Ce qui veut dire que les 40% restants se consacrent aux opérations offensives. Et cette proportion est appelée à augmenter dans les prochaines années.
« Peut-être que dans quelques années, avec la maturité de nos capacités offensives et les mises à disposition par chaque armée, pour soutenir leurs manœuvres, de capacités offensives, le rapport s’inversera », a en effet estimé le général Tisseyre.
La possibilité de mener des opérations offensives dans le cyberespace, comme cela a pu être fait dans le cadre de la lutte contre Daesh, est un levier pour recruter et fidéliser les spécialistes du COMCYBER, ce dernier ne pouvant évidemment pas s’aligner sur les salaires proposés par le secteur privé.
« Nous donnons du sens à l’action de ces spécialistes de la cyberdéfense : tout d’abord par la protection du ministère, de la nation, mais aussi par la possibilité de mener des actions fortes sur les théâtres d’opérations pour aller au cÅ“ur de la menace terroriste. Les sociétés privées ne mènent pas ces opérations offensives. Dans un cadre légal strict, nous offrons la possibilité de faire des choses qui ne sont possibles nulle part ailleurs, sauf de manière illégale et répréhensible », a fait valoir le général Tisseyre.
Cependant, a-t-il poursuivi, si « l’offensif attire le plus », le « défensif est plus fort et réunit les vrais experts dans un périmètre plus large. » Et d’insister : « Bien sûr, ils doivent connaître l’offensif pour faire du défensif mais il ne faut surtout pas lever le pied sur la défense : si une attaque systémique ennemie passe, tous nos systèmes seront bloqués. On ne doit jamais négliger le défensif, la protection, qui est une sorte d’hygiène de base. »
Dans une société interconnectée, le risque est la désintégration et le retour à l’âge de pierre, si par exemple cela touche nos réacteurs nucléaires. Le progrès est qu’avec les cyberattaques, il est même difficile de savoir d’où viennent les coups.
https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/5g-cyberattaques-education-les-enjeux-de-la-cybersecurite-en-2020-a146643.html
Par pudeur, le COMCYBER n’a pas mentionné nos amis américains qui sont pour une bonne moitié des attaques visant nos entreprises stratégiques.
La politesse se perd.
Les USA « sont pour une bonne moitié des attaques visant nos entreprises stratégiques »…Euh la source ?
Et en quoi est-ce spécifique aux centrales NUCLÉAIRES ? Si ça touche une centrale thermique, ça fait pareil. Si vous voulez dire qu’en attaquant informatiquement une centrale nucléaire, vous risque une explosion ou un truc du même genre, vous vous fourrez le doigt jusqu’à l’Å“il.
Oui PLUSDEPOGNON, tu n’as pas pu t’empêcher de nous coller le mot « américain » quelque part de ton intervention … Certains diront de ce tic (idéologique) coutumier que cela relève d’une pathologie !!!
 » le COMCYBER n’a pas mentionné nos amis américains qui sont pour une bonne moitié des attaques » : vous semblez bien renseigné. Vous avez des sources ?
Que vous etes drole, vous avez oublie les ecoutes jusqu’au president de la republique Snowden ? C’etait il n’y a pas longtemps pourtant et aucune raison de croire que cela a changé depuis.
Mais non les usa oseraient jamais nous espionner, sutout pas à 50%…
Avec le chomage, les prêteurs qui refusent les bons du trésor comme caution ils ont d’autres soucis.
Et puis aussi espionné quoi ?
@ Berger
Mon dieu, protégez moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge…
https://qwanturank1er.fr/cables-sous-marins-pourquoi-internet-est-avant-tout-un-instrument-geopolitique/
https://www.challenges.fr/high-tech/telecoms/la-guerre-des-cables-sous-marins_701609
D’autant plus que la neutralité du net a été enterrée par les USA en 2018 :
https://www.laquadrature.net/neutralite_du_net/
@ Anaxagore
« Le canard enchaîné » en a parlé au sujet des grandes entreprises françaises: USA et Russie.
La Chine n’était bizarrement pas mentionnée…
Les USA ont en la matière une sacrée puissance de feu :
https://theconversation.com/la-guerre-froide-2-0-entre-chine-et-etats-unis-est-tout-sauf-virtuelle-124137
Un moyen accessible et relativement discret de faire très mal :
https://www.cairn.info/revue-securite-globale-2019-3-page-75.html
Un gros marché pour des secrets qui en valent encore plus :
https://infoguerre.fr/2019/06/enjeux-marchands-de-cyber-securite/
Cit ; [ Dans une société interconnectée, le risque est la désintégration et le retour à l’âge de pierre, si par exemple cela touche nos réacteurs nucléaires. Le progrès est qu’avec les cyberattaques, il est même difficile de savoir d’où viennent les coups.]
Si vous suivez l’actualité de ces derniers jours vous verrez combien  » Unabomber  » avait raison avec l’attaque contre les infrastructures d’ Orangeâ„¢
En 2011 le colonel Vladimir Kvachkov appelait les  » djeunes  » de nos quartiers à s’attaquer au réseau des pipelines de l’OTAN pour aider la Libye du colonel Kadhafi . Outre qu’il s’était complétement gourré sur la mentalité de ces djeunes qui soutenaient avec Mélenchon , nos chefs politiques et notre hiérarchie militaire les islamistes Libyens , il s’était complétement gourré sur la nature de la cible . Ce ne sont plus aux pipelines de carburant qu’il faut s’attaquer mais aux pipelines de données …
Nos amis ( qui viennent de condamner la France pour le soi-disant massacre de Setif et saluer la lutte pour indépendance du peuple algérien ) n’ont pas besoin de faire de cyberattaques.
Vu que Windows est plein de  » trous « .
Mieux, la France leur offre gratuitement toutes les données individuelles concernant la santé des français collectées par les hôpitaux pour les héberger sur un cloud Microsoft.
« Par pudeur, le COMCYBER n’a pas mentionné nos amis américains qui sont pour une bonne moitié des attaques visant nos entreprises stratégiques.
La politesse se perd. » et une autre moitié des attaques viennent de Russie et la dernière moitié de Chine! Merde ça fait 3 moitié!!
Vous oubliez l’Allemagne, qui a truandé avec les USA une entreprise Suisse qui fournissait des outils de cryptage de haute sécurité, et cela pendant 50ans…
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/comment-en-achetant-une-societe-de-cryptage-la-cia-et-les-allemands-ont-pu-espionner-pendant-50-ans-le-monde-entier-839513.html
donc 4 moitiés 😉 .
Cela dit, personne ne conteste les capacités américaines en la matière, d’autant qu’elles sont additionnées de GAFA. il nous reste l’action ciblée; pour l’espionnage de masse, on ne fait pas le poids.
Dans un monde de concurrence, nous sommes tous à des degrés plus ou moins avancés des ennemis d’où l’espionnage à grande échelle, il n’y donc que des alliances relatives, les antagonismes restent toujours présent.
Donc, ils vont faire ou font déjà ce que font les autres depuis un moment?
C’est plutôt rassurant et pour tout dire j’espère qu’ils pratiquent activement et efficacement ce qu’ils reprochent à d’autres de nous faire.
Je l’espère également. Ils ont quand-même laissé la France edentée en cette matière pendant un moment. Et j’espère qu’ils travaillent d’une manière beaucoup plus intense pour rattraper le retard et faire comprendre aux autres que la France est de retour.
Robert.
Rassurant ? 40% des effectifs font des cyber attaques… Sympa sur combien ? Quel effectif ? Quel budget ? Non, parce que ça permettrait de comparer avec les autres…
Là Mr Lagneau nous fait un article qui est plus une compilation de déclarations de notre Ministère de la Défense sans faits précis pour prouver…Le message du service de com de l’armée est le suivant « attention nous sommes très fort et nous pouvons attaquer ». OK le message du Ministère est bien compris en espérant que ce n’est pas du même genre que « le Covid n’est qu’une petite grippe et nous sommes le pays le mieux préparé au Monde ».
Je pense qu’il est important de maîtriser toutes les armes, quitte à ne pas les utiliser. Ce n’est pas parce qu’on a une bombe atomique qu’on la balance sur le premier venu.
Disons qu’on était très pudique sur la question du « cyber » offensif. Officiellement on prônait une approche « défensive », mais en cybersécurité les deux sont encore plus liés que dans le monde physique.
En ce qui concerne l’activité cyber hostile sur ce site, il suffirait de renvoyer en Chine communiste quelques étudiants/agents d’indluence, supprimer la CAF à quelques franco-turcs et couper l’accès à internet à un certain résident d’un asyle psychiatrique.
Stoltenberg
ça dépend de ce qu’on appelle « hostile », il me semble que les post à caractère antisémites en France sont punis légalement, c’est aussi considéré comme de la cyber hostilité ?
La « cyber délinquance » et la « cyber criminalité » ne sont que les transpositions des délits et crimes dans le monde numérique. Du harcèlement sur Internet, des agressions verbales, c’est déjà de la « cyber délinquance ». En théorie si faire ou dire une chose à quelqu’un (ou publiquement) en vrai est répréhensible, ça l’est aussi sur Internet. Après il y a un écart entre la théorie et la pratique.
Puisque l’on parle de censure. Si on veut rester cohérent, il faudrait traiter la diffusion des propos à caractère communiste sur un pied d’égalité (voire même pire) avec les propos nazis. Les communistes ont assassiné beaucoup plus de personnes qu’Hitler et ils le faisaient partout où ils prenaient le pouvoir. Ceci permettrait sans doute d’assainir le débat politique en France.
Ça c’est la thèse du « Livre noir du communisme », mais elle est largement battu en brèche par historiographie. On parle des crimes du Nazisme, il faudrait donc parler également des crimes du Stalinisme, de ceux du Maoïsme, de ceux des Khmers, etc …
Si j’ouvre Mein Kampf j’y trouve des appels à la haine et la supériorité raciale. Si j’ouvre Das Kapital j’y trouve seulement des analyses économiques.
Les doctrine philosophiques, que ce soit le communisme, le nationalisme ou le libéralisme ne peuvent être tenus responsables des crimes des idéologies politiques (le nazisme, le stalinisme, …).
Surtout que votre raisonnement ne tiens pas compte de la temporalité.
Oui, on peut parler des crimes du léninisme, stalinisme, maoïsme, juche, guévarisme, des khmers rouges…. Bref, de TOUS les systèmes qui s’inspiraient du marxisme. J’avoue ne pas avoir lu Mein Kampf mais, à ce que je sache, Hitler n’y parlait pas explicitement de lancer des actions d’extermination en masse ou commencer une nouvelle guerre mondiale. Simplement, c’est le corollaire logique de tout ce qu’il dit et cela a été exécuté oar les Allemands suite à son arrivée au pouvoir. C’est pareil pour Marx et son Das Kapital et c’est ce qu’ont très vite remarqué les révolutionnaires bolcheviques, maoïstes, khmers rouges ou autres.
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Après tout, si vous sortez aujourd’hui dans la rue en disant que vous adorez le criminel Lénine ou Staline en brandissant leurs symboles, vous ne serez pas traité de la même manière que si vous disiez que vous adorez le criminel national-socialiste Hitler. Il y a décidément quelque chose qui cloche dans notre système de censure étatique. Il y a certaines victimes qui valent visiblement moins que d’autres et certains criminels qui sont moins coupables que d’autres.
@Clément
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Sauf que toutes les expériences du marxisme se sont déroulées dans le sang et les larmes. Y a pas de marxisme heureux, y a que du marxisme très douloureux. D’où le titre du bouquin : livre noir du communisme, et non du stalinisme. Quand vous faites n expériences et que vous obtenez n résultats identiques, vous en déduisez une loi.
Parlons d’abord des crimes de Lénine et Trotsky qui trouvent dans Marx les thèses qui leur permettent de réduire en esclavage la Russie.
Pourquoi oublier Lénine et Trotsky dans votre liste, Clément?
Sans eux, il n’y aurait jamais eu de Staline ni Mao.
Toujours cette tentative d’excuser le communisme de ses centaines de millions de morts.
On n’a pas réellement fait le procès des thèses criminelles du national socialisme, parce qu’elles n’appartenaient pas en propre à Hitler qui n’a pas inventé le racisme eugénique, qui continue de prospérer sous nos yeux, et que sa part de socialisme étatique reste pertinente aux yeux des économistes marxistes simplement parce qu’il n’a fait que la reprendre aux théories déjà existantes avant lui en l’intégrant à son pangermanisme raciste.
Lénine était un admirateur de la Terreur de 1793, mais Hitler aussi.
Par contre, il a toujours été interdit de commencer le procès du communisme parce que l’université française est en 2020, toujours tenue par des sympathisants de ce régime mortifère, dont certains paraissent être revenus mais rejetaient avec horreur le livre noir du communisme qui n’est pas une thèse, il a plusieurs rédacteurs très différents voire divergents, mais un état des lieux détaillé de l’expérience communiste.
Le seul régime politique qui tue et réduit en esclavage des peuples depuis 1917, c’est le communisme. Sans le coup de bluff de Lénine pas de prise du pouvoir des bolcheviks démocrates sociaux minoritaires.
Et à ce jour, on a jugé quelques dictateurs comme Pol Pot mais jamais la maison mère et ce régime criminel continue d’être enseigné à l’université française comme positif, des partis peuvent se réclamer de lui et vanter ses mérites, et le remettre en cause radicalement est impossible en France.
Les théories de Marx permettent d’installer un régime idéologique messianiste par la contrainte, puis la terreur. Les premières thèses communistes sont en France, Baboeuf le révolutionnaire.
Hannah Arendt a bien fait le rapprochement, évident, entre le totalitarisme communiste et national socialiste.
Pour elle, ce sont l’abolition des privilèges d’ancien régime, autrement dit des droits des communes, provinces, paroisses, corporations, puis la négation de la personne et du réel par la philosophie idéaliste et Rousseau, qui ont déconstruit une philosophie réaliste et raisonnable et préparés l’avènement d’un individu sans racines ni attachement en face d’un Etat comme seul interlocuteur donc à vocation omnipotente.
Elle dit « , c’est l’atomisation sociale et l’individualisation extrême qui ont précédé et ont permis les mouvements de masse. Ceux-ci attirèrent en effet avant tout les gens complètement désorganisés, les individus qui avaient toujours refusé de reconnaître les attaches et les obligations sociales. »
En fait, elle parle du résultat de générations sans héritage ni racines qu’ont produit les philosophies idéalistes et les idéologies auxquels des déracinés par vocation sont venus s’ajouter qui ont pris la tête des mouvements révolutionnaires parce que n’ayant même pas d’anciens souvenirs d’attachements et de fidélités.
Le fameux « enfant trouvé qui mourra célibataire » du code Napoléon critiqué par Renan.
Arendt ajoute  » Tandis que les despotismes et les tyrannies se sont toujours souciés de l’égalité de condition parmi leurs sujets, la domination totalitaire ne se satisfait pas d’une telle égalisation, car celle-ci laisse subsister entre les sujets certains liens communautaires, non politiques, comme les liens familiaux et les intérêts culturels communs. Il va s’agir pour le totalitarisme de faire disparaître même ces derniers liens. »
Lénine comme Trotsky se disaient prêts à faire disparaître 90% de la population russe pour le succès de la révolution et d’une certaine manière ils y sont parvenus par le citoyen soviétique sans mémoire ni héritage, sans aucun attachement autre que le parti qui remplace Dieu, tsar, père et mère, famille et patrie.
Aucun roi tyrannique n’aurait même imaginé cela, le déracinement, l’idéologie hors sol, l’individualisation de la lutte des classes et du capitalisme sans racines ni âme l’ont rendu possible.
L’escroquerie sur laquelle est fondé le socialisme, qu’il soit réformiste, étatique, libertaire, c’est que l’être humain n’est pas lié par un héritage, des obligations.
Maurras a un magnifique passage dans « la politique naturelle » ou il développe contre Rousseau et son beau sauvage en parlant de débiteur insolvable.
« Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.
Peu de choses lui manque pour crier : « Je suis libre … » Mais le petit homme ?
Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui.
Il est né. Sa volonté n’est pas née, ni son action proprement dite. Il na pas dit « Je » ni « Moi », et il en est fort loin, qu’un cercle de rapides actions prévenantes s’est dessiné autours de lui. Le petit homme presque inerte, qui périrait sil affrontait la nature brute, est reçu dans l’enceinte dune autre nature empressée, clémente et humaine : il ne vit que parce qu’il en est le petit citoyen.
Son existence a commencé par cet afflux de services extérieurs gratuits. Son compte s’ouvre par des libéralités dont il a le profit sans avoir pu les mériter, ni même y aider par une prière, il n’en a rien pu demander ni désirer, ses besoins ne lui sont pas révélés encore. Des années passeront avant que la mémoire et la raison acquises viennent lui proposer aucun débit compensateur. Cependant, à la première minute du premier jour, quand toute vie personnelle est fort étrangère à son corps, qui ressemble à celui dune petite bête, il attire et concentre les fatigues d’un groupe dont il dépend autant que de sa mère lorsqu’il était enfermé dans son sein.
Cette activité sociale a donc pour premier caractère de ne comporter aucun degré de réciprocité. Elle est de sens unique, elle provient d’un même terme. Quand au terme que l’enfant figure, il est muet, (infans) et dénué de liberté comme de pouvoir ; le groupe auquel il participe est parfaitement pur de toute égalité : aucun pacte possible, rien qui ressemble à un contrat. Ces accords moraux veulent que l’on soit deux. Le moral de l’un n’existe pas encore. »
Toute l’erreur des idéalistes et des utopistes qui fondent la pensée contemporaine est de réduire l’être humain à un individu sans racine ni lien qui doit décider lui-même de ses choix, en réalité il n’en fera rien et subira la domination de ceux qui le formateront et de l’Etat qui sera tout pour lui.
Autrement dit, de quel être humain parlons-nous, de celui des Philosophes et des penseurs idéalistes ou de celui de la pensée raisonnable, de la philosophie réaliste? Le premier peut être l’objet de toutes les manipulations car il n’existe pas, le second ne sera jamais formatable et nécessitera endoctrinement, prison et camp, culpabilisation ou mort pour le faire entrer dans le moule.
https://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=950
C’est beaucoup d’effort pour pas grand chose. Les trolls turcs et chinois sont tellement caricaturaux qu’ils desservent largement leur cause. Quant à votre aliéné, il suffit de ne pas le lire (ce n’est pas le seul que je zape quand je lis son nom : il y a en qui ont tellement d’obsessions qu’ils pourraient lui tenir compagnie dans son asile).
Ici, c’est un forum que Laurent Lagneau laisse ouvert (enfin, je pense qu’il filtre pas mal tout de même, d’après ce qu’il dit… et quand on voit ce qu’il laisse passer, on se dit que ça doit être coton ce qui est retenu) et c’est très intéressant d’avoir des avis croisés.
Ça change de la soupe Macronienne politiquement correcte de tous les médias. Bravo donc à Laurent pour son courage (et ses efforts).
Oui, je le salue également pour ce forum avec des débats intéressants.
Une chose est certaine si l’on veut vraiment développer une indrustrie de cyberdéfense ou de cybersécurité alors il faut accroitre la production énergétique française.
Car pour faire fonctionner les supercaculateur ( très énergievore) je ne pense pas que les énergies dites écologiques soient appropriées.
J’espère au moins qu’ils ont un bouton on/off pour qu’en cas de crise cela scinde les réseaux.
Diagnostiquer le problème, isoler la zone du réseau atteinte, traiter quitte à un énorme reformatage. Méthode universelle validée depuis 5000ans.
Rappelons que le chef des armées Jacques Chirac, découvrit le « mulot  » ou plutôt la sourie en 1996 pendant la visite d’un salon, l’on revient de loin…
Pourquoi les salaires de ces experts indispensables ne pourraient-ils pas être alignés sur ceux du privé? à moins que cela arrange bien quelque uns d’avoir une France pas trop efficace dans certain domaines, et du coup pas trop dérangeante?
Pareil que pour le reste des spécialistes militaires, les pilotes … memes aux us
Le budget permet pas d’avoir qualité et quantité alors on joue sur le patriotisme pour garder les bons et les payer comme des petits (ca fonctionne pas tout les jours)
Ce genre de spécialité, les salaires peuvent s’envoler…
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Ce n’est pas vraiment « à la portée » des financements publiques, pas pour une quantité non négligeable d’agents.
a mon avis, c’est moins un probleme de niveau de salaire que « d’environnement favorable », pour prendre l’exemple sur l’aeronautique, l’etat a aide les industries, a travers des financements, en leur donnant des marches, creant in fine des debouches pour les jeunes diplomés.
Vous avez une bonne part des diplomes en science dont les choix sont plus guides par en quoi consiste le job, que par le niveau de remuneration. Si vous avez trop peu de « projet excitant », les gens iront voir ailleurs, la ou ca « bouge ».
on a fait des economies de bout de chandelle en confiant tout a microsoft, on aurait fait le pari d’un OS souverain, ca nous aurait permis de creer cette environnement, de developper/conserver un vivier de competence qui aurait irrigue autant le civil que le militaire.
Aujourd’hui qu’est ce qu’on a d’excitant a proposer, pas grand chose pour trop peu de monde, la ou ca bouge, ou c’est en pointe, c’est ailleurs…
Pour Chirac et la » souris » , c’est volontaire de sa part, afin d’attendrir l’atmosphère…comme les oeufs brouillés pour Giscard ou la queue de boeuf pour De Gaulle, histoire de bien passer auprès des masses populaires.
40% de la cyberdéfense tournée vers l’offensive ? Plus que 11% et on pourra l’appeler cyberattaque.
Blague à part, la France fabrique t-elle des équipements électroniques (smartphones, ordinateurs, serveurs …) avec ses propres micro-processeurs ? Est-on souverain dans ce domaine ? A t-on résolu cette histoire de micro-puces Américaines sur le missile SCALP et leur foutu loi ITAR ? La 5G en France sera t-elle d’origine Chinoise (Huawei)?
Parler de cyberdéfense tout en dépendant de matériel fabriqué à l’étranger (et bourré de portes dérobées), c’est de la démagogie pure. Et si l’on en croit nos décideurs politiques actuels, le populisme et/ou le patriotisme serait du « fascisme rampant » donc la souveraineté nationale, je crois que l’on peut définitivement faire une croix dessus, cocoricouic.
Pour répondre à la question : oui, on a le technologie et les capacités pour être indépendant sur le plan des microprocesseurs et ce qui tournent autour. Mais non, il n’y a aucun plan politique pour le mettre en Å“uvre.
« En même temps », ça ne vous étonne pas ?
« on a le technologie et les capacités pour être indépendant sur le plan des microprocesseurs »
Non.
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On sait en faire, mais c’est plutôt de l’embarqué, à petite échelle/moyenne puissance, mais on est loin d’avoir les capacités des leaders du marché, tout simplement parce que la R&D dans ce domaine coûte extrêmement cher et qu’on a juste pas de marché suffisamment important pour amortir.
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Ce n’est pas pour rien si ca fait partie des secteurs où la Chine a des problèmes à rattraper son retard, alors qu’elle en produit pour le monde entier depuis des décennies…
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Après, ce domaine est assez vaste…
Non, vous vous trompez. Vous parlez d’argent, je parle de capacités. Vous pouvez avoir l’argent, sans les capacités, ça n’avance pas (cf. l’Inde ou la Chine).
On a les équipes et le savoir-faire. Mais pas l’argent, car les seules boites qui peuvent faire ça (comme ST) n’ont pas envie de mettre des milliards de dollars sur un marché saturé.
Pour info, ST avait mis au point à la fin des années 90 le chameleon, un processeur RISC 64 bits concurrents des DEC (les plus puissants d’alors, qui écrasaient les Intel… et qui doivent toujours le faire sur certains secteurs d’ailleurs).
On ne peut pas être à la pointe sans argent.
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Donc non, on a pas les capacités, on pourrait les avoir si les investissements suivent, mais ce n’est pas le cas.
Tout est toujours question de pognon… Si la Chine est capable de se relever aujourd’hui c’est par l’argent (et par sa masse de gélatine à bas coût).
A contrario si la Russie (Ou l’Europe dans une moindre mesure) n’arrive pas à suivre, c’est par manque d’argent, certainement pas de compétences..
@ PK
Non, ça, ça ne m’étonne pas 🙂
Ce qui m’étonne en revanche, ce sont les militaires qui râlent sur les baisses constantes du budget de l’armée mais qui « en même temps », continuent à défendre les politiciens.
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » (Bossuet)
Les puces, il y a des entreprises. Très, très petites face à Intel, Nvidia, ou dans des domaines bien moins médiatisés. Mais elle existent.
Et ça dépend du type de puces.
Sur les cartes bancaires on a un champion avec Gemalto
Pour d’autres types de puces: Primo 1d, Kalray, Biolog ID. ST et Thalès en conçoivent aussi.
Serveurs et ordinateurs : Bull
Pas à connaissance d’ordi ou de téléphones portables grand public produit en France.
Bref, il ne faut pas négliger les talents français. Mais je n’ai pas une vision assez claire des différents domaines pour savoir à quel point on dépend de matériel américain (ou autres). Je dirai qu’on en dépend probablement très fortement.
j’allais oublier soitec. Probablement beaucoup d’autres… je ne suis pas du domaine.
SOITEC ne fait pas de puce… Mais le substrat (le waffer).
Ils fournissent d’ailleurs la planète entière (Intel compris…)
Pas de téléphone grand public made in France, par contre on produit des téléphones sécurisés pour le gouvernement et les armées. C’est par contre un marché de niche et des appareils hors de prix hyper spécifiques.
Stratégiquement ce n’est pas une bonne idée, mais ne vous inquiétez pas : quand on prend du matos informatique étranger, on le passe au crible.
Le plus drôle serait de taxer de troll chinois un bon petit français désigné pour s’amuser à agacer les bons français sur opex 360.
Au mieux le commentaire de Royaliste pose de réelles questions… à revoir, bien entendu….
Cependant, aller, une bonne connaissance de l’histoire de l’évolution de l’architecture système, informatique, accompagnée d’une approche de la connaissance de la puissance de l’architecture des puces aujourd’hui ainsi que de leurs perspectives … et le cyber associé …. risqueraient de rendre bientôt possible, l’inutilité de tous les commentaires, voire l’article lui-même…
Mais bon, allons ainsi
Il me semble que la cyberdéfense doit commencer par la protection de nos réseaux, et là on peut s’inquiéter après les récents sabotages. Fait on ce qu’il faut pour contrôler les entreprises et personnels travaillant sur ces réseaux ?
Il y a une polémique avec les auditions devant l’assemblée nationale :
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/23/a-l-assemblee-les-auditions-de-chefs-militaires-ne-font-pas-bon-menage-avec-zoom_6037501_823448.html
40 % d’opérations offensives dans le cyberespace ? contre Daesh par exemple ? on n’attaque pas des réseaux autres ? on ne peut pas se douter quels sont les pays qu’on attaque ? les français sont-ils au courant qu’on attaque des réseaux informatiques de certains pays, on peut se douter lesquels ?