Barkhane : Les 3 hélicoptères CH-47D Chinook de la Royal Air Force ont effectué plus de 2.000 heures de vol

« Dites-moi ce que vous avez besoin et je vous expliquerai comment vous en passer! » Une telle réponse a pu être faite à ceux qui estimaient que des hélicoptères de transport lourds [HTL] étaient non seulement utiles mais incontournables.

Alors que plusieurs armées européennes, y compris les plus modestes, disposent d’une telle capacité, les forces françaises en sont dépourvues, alors qu’un tel besoin a été exprimé depuis longtemps. Et même la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a encore fait l’impasse sur ce domaine.

Reste qu’il sera difficile d’expliquer comment se passer de tels hélicoptères après le déploiement de trois CH-47D Chinook britanniques et de deux AW-101 Merlin danois au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Trois mois après leur arrivée à Gao, les deux AW-101 Merlin de la force aérienne danoise intégrés au Groupement tactique désert aérocombat [GTD-A] « Hombori » ont déjà assuré 120 missions et 250 heures de vol pour transporter 1.800 soldats de Barkhane et acheminer 45 tonnes de fret.

Envoyés au Mali durant l’été 2018, les trois CH-47D Chinook britanniques sont intensivement utilisés. Le 6 mai, la Royal Air Force a indiqué que ses hélicoptères mis à la disposition de Barkhane venaient de franchir le seuil des 2.000 heures de vol pour transporter plus de 12.000 soldats et 1.000 tonnes de fret.

Depuis le début de l’année, les hélicoptères de la RAF ont effectué 340 heures de vol et transporté 247 tonnes de fret et 1.850 passagers. Le Wing Commander Si Elsey, qui commande le détachement britannique à Gao, a expliqué que les « Français ont maintenu un rythme élevé » dans leurs opérations. D’où ces chiffres.

Au total, les 3 CH-47D Chinook et les 2 AW-101 Merlin auront donc assuré au moins 590 heures de vols durant le premier trimestre.

Pour le GTD-A « Hombori », l’apport des hélicoptères britanniques et danois lui permet de se concentrer davantage sur ses missions d’aérocombat. Sans eux, « nous serions obligés d’attribuer d’autres hélicoptères ou de revenir à des convois routiers plus lents, forcément plus risqués », fit récemment valoir un officier français auprès de l’AFP

Cela étant, une réflexion pour louer des hélicoptères de transport lourds est en cours au ministère des Armées. Lors de la dernière édition de l’International Military Helicopter, le chef adjoint de la division « plans, programmation et évaluation » à l’État-major de l’armée de l’Air [EMAA], le colonel Bruno Paupy, a indiqué qu’il était envisagé d’obtenir quelques appareils [des MH-47 Chinook, a priori] « par crédit-bail afin de les essayer avant de procéder à leur acquisition », ce qui permettrait de ne pas bouleverser les équilibres de la LPM en cours. Sauf que les conséquences economiques de l’épidémie de Covid-19 pourraient en décider autrement.

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