La coalition anti-jihadiste a conduit un raid aérien contre Daesh dans le nord de l’Irak

La fin du califat autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], l’offensive turque contre les Forces démocratiques syriennes [FDS] dans le nord de la Syrie, les tensions entre les États-Unis et l’Iran, l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, la crise politique en Irak et l’épidémie de Covid-19 ont fait que les activités de la coalition anti-jihadiste Inherent Resolve [OIR] ont été considérablement réduites au cours de ces derniers mois.

Ainsi, le volet « formation » des forces de sécurité irakienne a été suspendu et nul ne sait quand il pourra reprendre. Dans le même temps, les opérations aériennes se limitent le plus souvent à des vols de reconnaissance et de collecte du renseignement, les frappes contre les positions que Daesh s’est ménagé dans le nord de l’Irak étant désormais très rares.

Justement, s’agissant des missions de reconnaissances, les Rafale de l’armée de l’Air déployées sur la base aérienne projeté en Jordanie [BAP H5] ont désormais la possibilité d’être dotés d’une nacelle RECO NG, qui permet de prendre des photographies, quelles que soient les conditions. « Ce sont ainsi des caches d’armes, des tunnels, des véhicules, des camps d’entraînement des combattants de Daesh qui peuvent être ainsi identifiés », souligne l’État-major des armées [EMA]

« Les missions flex signifient flexibles. Les deux avions patrouillent avec la capacité de réaliser trois effets complémentaires : appui-sol, défense aérienne, renseignement », explique ainsi le colonel Benjamin, le commandant de la BAP H5. « La nouveauté consiste en l’utilisation de ce capteur quasi quotidiennement au-dessus du théâtre, tout en réalisant nos habituelles missions de défense aérienne et d’appui au sol », poursuit-il.

Et quand on cherche, on finit souvent par trouver… Surtout que Daesh profite du contexte actuel pour reprendre de la vigueur. Ainsi, le 1er mai, l’organisation jihadiste a lancé un assaut coordonné d’une ampleur qui n’avait été plus vue depuis longtemps contre les milices chiites irakiennes du Hach al-Chaabi [unités de la Mobilisation populaire], dans la région de Samarra, à 100 kilomètres au nord de Bagdad.

Plus généralement, et depuis le début du ramadan, les cellules de Daesh ont multiplié les attaques, à un niveau qui avait été jusqu’ici rarement constaté depuis 2017. « Il y a un changement qualitatif dans les actions que le groupe mène, avec des attaques plus directes et agressives, certaines étant même menées de jour », décrit Sam Heller, de l’International Crisis Group [ICG], dans les colonnes du journal Le Monde.

Quoi qu’il en soit, ce regain d’activité a motivé un raid aérien mené le 28 avril par la coalition anti-jihadiste dans le nord de l’Irak, précisément contre un « système complexes de tunnels et de grottes » utilisés oar Daesh dans les montages de Hamrin.

Le commandement de l’opération Inherent Resolve a évoqué ce raid dans un communiqué publié le 2 mai, assurant qu’il avait été conduit en « coordination avec le gouvernement irakien. » Et d’ajouter que des « des documents de l’Etat islamique, des appareils électroniques et des fragments d’armes et d’autres équipements », avaient été récupérés par les soldats de la 14e division de l’armée irakienne. « Selon les premières estimations, 5 à 10 combattants de Daesh ont été tués », a-t-il précisé.

La Royal Air Force [RAF] a donné des détails supplémentaires. Ainsi, a-t-elle expliqué, le 6 mai, ce raid a mobilisé deux Eurofighter Typhoon et un un avion ravitailleur Vogager [A330 MRTT, nldr] opérant depuis la base d’Akrotiri, à Chypre. Ces appareils ont rejoint une formation américaine à proximité de l’objectif.

« Le raid a été effectué à la suite de renseignements ayant permis d’identifier l’emplacement de cellule de Daesh qui opéraient dans les montagnes de Hamrin » et les « Typhoon ont largué des bombes Paveway IV guidées » sur six grottes », a détaillé la RAF, assurant que toutes ont atteint leurs cibles. « Une dizaine de combattants de Daesh ont été tués », a-t-elle ajouté.

« Les frappes se poursuivent parce que la menace de Daesh est implacable et nous le serons aussi », a commenté Ben Wallace, le secrétaire britannique à la Défense.

« La Royal Air Force continue d’effectuer des missions de reconnaissance armées quotidiennes au-dessus de l’Irak et de l’est de la Syrie dans le cadre de la coalition mondiale contre le mouvement terroriste de Daesh », a encore fait valoir la RAF.

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