Destiné à épauler les avions de combat, le Loyal Wingman australien est prêt à commencer ses essais
Lors du salon aéronautique d’Avalon, en février 2019, la filiale australienne de Boeing présenta un concept reposant sur un drone de combat capable d’évoluer au sein d’une formation de chasseurs-bombardiers « classiques », c’est à dire avec équipage. En clair, l’idée était de faire de tenir à cet appareil le rôle d’un ailier [Loyal Wingman].
Faire cohabiter des avions de combat « habités » et des drones autoriserait une prise de risque « plus élevée », fit valoir Shane Arnott, le directeur de la division « Phantom Works International » de Boeing.
Selon les précisions livrées à l’époque, ce « Loyal Wingman » devait présenter des caractéristiques similaires à celles d’un avion de combat « classique » et être en mesure d’assurer des missions de guerre électronique, de renseignement et de surveillance aux côtés d’avions de patrouille maritime P-8 Poseidon, voir d’appareils de type AWACS, comme les E-7 Wedgtail de la Royal Australian Air Force [RAAF].
Bien que conduit par Boeing, ce programme a fait l’objet d’un financement d’environ 25 millions d’euros de la part du gouvernement australien, étant entendu que ce « Loyal Wingman » devait être développé et produit en Australie. Au moins 35 entreprises locales sont impliquées dans ce projet.
Évidemment, faire évoluer un drone de façon autonome parmi des avions de combat « classique » suppose de relever plusieurs défis technologiques… et d’avoir largement recours à l’intelligence artificielle.
Depuis, le projet a visiblement bien avancé. En effet, le 5 mai, Boeing Australia a présenté le premier des trois prototypes que doit compter ce programme. À cette occasion, l’industriel a indiqué que les essais au sol allaient bientôt commencer qu’un premier vol était attendu d’ici la fin de cette année.
« Nous sommes fiers de franchir cette étape importante avec la Royal Australian Air Force et de montrer le potentiel d’un appareil sans pilote intelligent pouvant servir de multiplicateur de force », a déclaré Kristin Robertson, la directrice générale des systèmes autonomes chez Boeing Defence, Space & Sécurité. « Nous sommes impatients de tester l’avion en vol et de prouver le concept de Loyal Wingman », a-t-elle continué.
« Il s’agit d’un moment véritablement historique pour notre pays et pour l’innovation de la défense australienne », a commenté Scott Morrisson, le Premier ministre australien. « Le Loyal Wingman sera essentiel pour explorer les capacités cruciales dont notre force aérienne a besoin pour protéger notre nation et ses alliées à l’avenir », a-t-il ajouté.
Selon les explications données par Boeing, ce prototype a été conçu à l’aide d’un « jumeau numérique » afin de modéliser ses systèmes, sa structure et son cycle de vie.
Cela étant, un tel appareil ne manque pas d’intérêt, à l’heure où il est question de redonner de la « masse » aux forces aériennes occidentales, lesquelle ont réduit le nombre de leurs avions de combat au tournant des années 2000. C’est, en tout cas, une piste de réflexion évoquée par le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA]
En effet, au regard de ce coûte un chasseur-bombardier de nouvelle génération, le général Lavigne avait expliqué, dans les colonnes de DSI, que la solution passait par les « drones, l’intelligence artificielle et une connectivité accrue entre les plateformes. »
« Cela ouvre la voie au déploiement prochain de nouvelles plates-formes non pilotées [remote carriers, loyal wingman] qui, tout en fournissant de la masse facilitant la pénétration, permettront de multiplier les senseurs et les effecteurs » ainsi que de « réduire les risques encourus par les équipages dans certaines phases de vol particulièrement exposées », avait affirmé le CEMAA.
Boeing sort là un drone qui semble en cousinage direct de son autre drone MQ25 pour l’US Navy (voué à devenir la nounou des F18SH, F35C et Hawkeye E2-D) : https://www.boeing.com/defense/mq25/
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Boeing pourrait donc essayer de communaliser certaines choses, et pourtant là, le Loyal Wingman a des entrées d’air latérales, alors que le MQ25 a une entrée d’air unique en partie haute du fuselage.
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Ils ont vraiment du budget aux US pour démultiplier autant les plateformes …
Les railleurs du F35, plateforme hautement innovante et véritable Hub volant, vont vites déchanter ! Seul un avion type AWACS ou bien le F35 peut voler et faire voler tout en analysant en temps réel autant d’informations.
@Toff
Oui, en théorie, et dans le futur…
Pour l’instant, ce Loyal Wingman n’a pas encore débuté ses essais, et le F-35 (le pauvre…) n’est pas prêt d’être qualifié pour voler avec… Il a déjà beaucoup, beaucoup de soucis à régler…
Mais vous avez raison : Soyez optimiste ! 😉
@Toff
Alors vous n’avez pas compris les railleurs du F35, ni le sens du standard F4 pour le Rafale !
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(bon on est un peur hors sujet là, mais c pas grave).
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Ceux qui critiquent abondamment le F35 – dont je suis – ne critiquent jamais et en aucun cas l’aspect Hub et Mini Awacs du F35 … ce n’est jamais un sujet de critique.
Et vous noterez que le programme F4 du Rafale vise justement à combler en grande partie le retard du Rafale à ce sujet. C’est le coeur essentiel de ce nouveau standard.
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Pour que vous ne vous mépreniez plus : le critiques du F35 le plus souvent mises en avant ici reposent sur 2 aspects bien autres :
1- les compromis « tellement malheureux » qu’a du imposer l’optimisation maximale de la furtivité passive, en association avec la communalisation de le plateforme technique des F35 A & C avec celle de la version hyper contraignante du F35 B (STOVL) … Cela génère plein de problèmes, de surcoûts et de lacunes …. dont la dernière en date (Cf les posts et très nombreux articles de la semaine dernière) les US Marines et l’US Navy (mais aussi la RAF et l’AA italienne) vont devoir faire un trait sur toute mission « supersonique » des F35B & C … et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
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2/ la destruction de la BITD aéronautique européenne pour les avions de combat par « aspiration » de tous les budgets dans l’achat et la MCO de ses si coûteux appareils F35 … coupant l’herbe sous le pied à une grande partie des vélléités de R&D et industrialisations européens.
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la vassalisation totale des AA européennes dans leur actions « au quotidien » via cette plateforme F35 qui ne peut en aucun cas fonctionner sans l’aval américain (notamment via ALIS).
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Le sujet est complexe. Il faut alors rester précis pour éviter les erreurs de compréhension.
(et ici, je suis déjà trop schématique).
Le neuron a volé avec le rafale et le falcon il y a déjà plusieurs années….
Ce qu’il y a de bien dans cette configuration, c’est que le F 35, n’a plus besoin de décoller, ce qui règle un grand nombre de problèmes… Il reste au parking, gère, mouline et re-réparti les infos une fois qu’elles ont été agrégées…
Ca fait quand même cher la caravane de supervision! :_))
@toff
Le F-35 ne pourra pas faire cela. La quasi-totalité de ses espaces internes sont déjà utilisés. Du coup installer de nouveaux logiciels et calculateurs pour gérer les drones sera assez difficile. Au contraire un Rafale a encore de l’espace et peut donc mieux évoluer.
https://www.youtube.com/watch?v=uaqL_dSVnOU de rien
Parfait : cela va permettre de renflouer Boeing via des crédits de recherche militaires, des précommandes, etc … Le complexe militaro industriel a toujours la version n+1 disponible pour pomper l’argent public.
Raymond75, tu fais dans le constructif toi en matière de critique militaire ??? Car quand on te lis, on a plus l’impression à du « bashing » permanent …Histoire de se sentir plus léger après ???
Eisenhower lui-même a dit qu’il fallait se méfier du complexe militaro-industriel, et qu’il fallait le tenir à distance. Cette course effrénée à l’obsolescence militaire permanente a une finalité financière et non militaire.
On doit disposer d’une défense efficace (ex : la force de dissuasion française, au seuil dit de la ‘suffisance’), mais cela n’a de sens que pour négocier des relations de paix. Cette menace constante est stérile.
Et les Talibans n’ont pas eu besoin de ces armes hyper sophistiquées pour chasser les Anglais au 19ème siècle, les Russe puis une coalition occidentale suréquipée.
Ces tarés d’Américains (civils) qui possèdent chez eux plusieurs armes, jusqu’à des fusils d’assaut, sont des malades, et leur pays est un des plus dangereux du monde, tout comme sa police. Il sont moins en sécurité que moi qui n’ait aucune arme et n’en aura jamais.
@ Souvenir d’Asie Centrale Soviétique
Il est évident que le budget militaire (et spatial) américain permet un dumping inattaquable devant l’OMC.
C’est le concept aéronautique phare du XXIe siècle. Des drones semi-controles à distance, semi IA sur des phases ops (air/air ou air/sol) demultipieront les potentiels def et off des formations :
– protection aérienne rapprochée avec +15G de facteur de charge, pour babysitter des awacs, ravitailleurs, patrouilleurs marins.
– dogfight défensif mais surtout ciblage de structures défendues, pour que le pilote de chasseur prenne moins de risques rapprochés.
Je dis ces bêtises en tenant compte des coûts de production des avions futurs. Développer des IA sur des drones étoffés pourrait réduire largement les dépenses militaires, par réduction des coûts de production des chasseurs gen5 complets.
Le neuron pourrait correspondre à ce genre de concept. Relié à un rafale leader, l’IA laisserait le pilote de rafale s’occuper de sa propre nav.
Le neuron a déjà volé en formation avec un rafale et un falcon ce qui illustre parfaitement ce concept, qui est introduit dans le SCAF sous le nom obscur de remote carrier
Moins chère, moins technologique et pour le combat urbain terrestre, il y a la munition vagabonde :
https://www.meta-defense.fr/2020/05/06/israel-fait-lacquisition-de-munitions-vagabondes-firefly-pour-soutenir-ses-forces-speciales-et-son-infanterie/
Excellent, il me tarde toutefois de voir les strategies et tactiques qui y seront associés.
Même problème qu’avec les drones actuels : comment lutter contre la guerre électronique/brouillage ennemi ? la sécurité des transmissions est le gros problème de ce type d’appareil avec la conception d’une intelligence artificielle capable de mener des opérations complexes tout en se coordonnant avec un appareil piloté.
C’est aussi la porte ouverte à la suppression pure et simple, à terme, des appareils pilotés.
Un appareil piloté (pour les prises de décisions) réduit la distance et la puissance des signaux échangés entre le contrôle et l’IA. Les drones vont à terme réduire le nombre d’hommes nécessaires sur zone à risque, mais peut-être pas les ramener à 0.
Je ne suis pas compétent pour déterminer si une connexion précise est plus efficace (satellite, avion piloté, navire…) ou si une complémentarité limiterait les brouillages envisagés.
Je retiens qu’une capacité IA avancée autoriserait des solutions possibles au drone, quand la connexion avec le contrôle est instable ou nulle.
De plus, l’autonomie éventuelle pour la navigation réduirait le flux de données controle/drone. Ce que j’écris est très hypothétique et contestable.