Le porte-avions HMS Queen Elizabeth passe ses dernières évaluations avant d’être déclaré opérationnel

Premier des deux porte-avions commandés par la Royal Navy, le HMS Queen Elizabeth a entamé ses essais en mer il y a maintenant trois ans. Et, au-delà les soucis inhérents à la mise au point d’un tel navire [comme un problème d’étanchéité ayant provoqué une voie d’eau en décembre 2017], le fleuron de la marine britannique monte progressivement en puissance.

En octobre 2019, le navire est entré dans le vif du sujet en menant pas moins de 500 manoeuvres d’appontage et de lancement de 7 F-35B aux couleurs britanniques [jusqu’alors, seuls des F-35B américains avaient pu y être testés] au cours d’une campagne de 11 semaines.

Mais pour être déclaré pleinement opérationnel, le HMS Queen Elizabeth doit encore franchir une ultime étape, consistant en une évalution de ses capacités par le Flag Officer Sea Training [FOST], un organisme relevant de la Royal Navy, chargé de veiller à ce que tous les navires britanniques soient aptes à rejoindre une flotte opérationnelle.

Là, le FOST aura à s’assurer que « le Royaume-Uni aura la capacité à de déployer un groupe aéronaval d’ici la fin de cette année », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué publié le 30 avril. En clair, cette évaluation est un élément clé en vue du premier déploiement opérationnel de ce porte-avions.

Aussi, à cette fin, le navire a appareillé de Plymouth pour une campagne devant durer au moins huit semaines. « L’entraînement avec des avions de chasse F-35, des simulations de dégâts de combat ainsi que des répétitions de mission feront partie du processus », a indiqué la Royal Navy.

Un ultime exercice aura lieu vers la fin de cette année afin de s’assurer qu’une formation formée autour du porte-avions sera « prête à être déployée en tant que groupe aéronaval ».

Cela étant, l’épidémie de Covid-19 a contraint la Royal Navy a prendre des mesures particulières. L’ensemble de l’équipage du porte-avions a été testé… Et cette précaution a été utile puisque deux marins ont été testés positifs. Ils ont depuis été mis à l’isolement.

Lors d’une audition parlementaire, le 23 avril, le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a indiqué que les commandants de la Royal Navy sont autorisés à retourner au port dès lors qu’ils estiment que c’est la meilleure décision à prendre en cas d’épidémie à bord de leur navire. « Je ne les forcerai pas à partir en mer avec un équipage infecté », a-t-il dit.

Et cela vaut pour le HMS Queen Elizabeth. Le navire « sera dans les eaux britanniques, donc pas très loin. Il sera à distance d’hélicoptère si nous devons y récupérer quelqu’un », a souligné M. Wallace.

Pour rappel, avec ses 62.000 tonnes [pour 280 mètres de long et 70 mètres de large], le HMS Queen Elizabeth est actuellement le navire le plus imposant d’Europe. Devant être rejoint par le HMS Prince of Wales [son « sister ship »], il pourra emporter jusqu’à 36 F-35B et 4 hélicoptères AW-101 Merlin « ASaC » [Crowsnest airborne surveillance and control, c’est à dire l’alerte avancée]. À la différence des porte-avions américains et français, il ne dispose pas de catapultes pour lancer ses aéronefs… mais d’un plan incliné. Ce qui limite grandement l’interopérabilité avec l’US Navy et la Marine nationale.

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