Les futures frégates de l’US Navy seront basées sur les FREMM italiennes

En 2015, la marine américaine a lancé le projet FFG(X) afin de se doter de nouvelles frégates, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] devant alors être réduit d’une vingtaine d’unités sur les 52 prévues. Et, ces dernières semaines, ce dossier s’est accéléré, conformément aux instructions données en février par Thomas Modly, l’ex-secrétaire par intérim à l’US Navy.

Dans le détail, pour un coût 50% inférieur à celui d’un destroyer de la classe Arleigh-Burke, ces frégates devront être multi-missions et donc disposer d’une capacité anti-aérienne, anti-surface, anti-sous-marine et de guerre électronique. Pouvant aussi opérer près du littoral, elle seront équipées du radar de surveillance aérienne AN/SPY-6 (V) 3 fourni par Raytheon et du système de gestion de combat COMBATSS-21 de Lockheed-Martin, dérivé du système AEGIS. Côté armement, il est question de les doter d’un canon de 57 mm , de 32 cellules de lancement vertical Mk 41 et d’un assortiment de différents types de missiles.

Une appel à propositions [RFP] pour la conception et la construction des dix premiers navires fut ainsi lancé. Sur les six industriels intéressés par ce marché, cinq furent retenus, Atlas North America, qui avait proposé un navire basé sur la frégate MEKO A-200, ayant été éliminé. Un contrat de 15 millions de dollars pour réaliser une étude de concept fut ensuite attribué aux concurrents encore en lice par le Naval Sea Systems Command [NAVSEA].

Parmi ces derniers, Austal USA proposait une variante de son LCS de la classe Independence [LCS 2], tout comme d’ailleurs Lockheed-Martin, qui misait sur une évolution du LCS de la classe Liberty. Mystérieux sur ses intentions, Huntington Ingalls Industries était supposé travailler sur une évolution d’un navire initialement destiné à l’US Coast Guard appelé « Patrol Frigate ».

Enfin, General Dynamics Bath Iron Works s’était associé avec l’espagnol Navantia pour soumettre un navire basé sur la frégate F-100 quand Fincantieri Marinette Marine [FMM] misait sur un modèle inspiré [et plus lourd de 700 tonnes] de la version italienne de la FRégate Européenne Multi-Missions [FREMM].

En mai 2019, Lockheed-Martin fit part de sa décision de se retirer de cette compétition, afin de ses concentrer sur le développement du COMBATSS-21.

Finalement, le 30 avril, c’est à dire trois mois avant la date prévue, l’US Navy a annoncé avoir retenu Fincantieri Marinette Marine et, donc, le modèle de frégate inspiré de la FREMM italienne.

Le contrat obtenu par FMM a une valeur de 795,1 millions de dollars, ce qui couvre les travaux de conception et la construction de la première frégate ainsi qu’une option pour les 9 autres. Si cette dernière est levée, alors le montant total s’élevera à 5,58 milliards de dollars. Le contrat devrait être renouvelé pour les 10 derniers navires.

Pour rappel, Fincantieri Marinette Marine est proche de Lockheed-Martin, dans la mesure où son chantier naval, établi dans le Wisconsin, est impliqué dans la construction des LCS de la classe Liberty et dans celle des frégates qui en sont dérivées destinées à l’Arabie Saoudite.

Si elles sont issus d’un même programme, les FREMM italiennes et françaises sont différentes, les premières étant ainsi plus imposantes que les secondes.

« La vitesse maximale des FREMM françaises et italiennes est différente, ce qui a des conséquences sur la puissance des navires et sur leurs chaînes de propulsion. Les FREMM françaises sont très automatisées – elles embarquent un équipage de 108 marins, détachement hélicoptère compris […] alors que les frégates italiennes ont besoin de 145 marins. Les radars sont différents, de même que les armements choisis. De plus, les frégates italiennes sont équipées d’un canon à l’arrière, contrairement aux nôtres », avait résumé Patrick Boissier, alors Pdg de DCNS [Naval Group aujourd’hui], en 2013, lors d’une audition parlementaire.

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