Iran : Le chef des Gardiens de la révolution menace à son tour la marine américaine

Le cours du pétrole a connu une embellie, ces dernières heures, après avoir connu une déroute historique à Wall Street, le prix du baril de brut américain étant tombé à -37 dollars, le 20 avril. Mais il aura suffi d’un « tweet » du président Trump pour redresser – temporairement – la situation.

En effet, le 22 avril, et alors que l’Iran venait d’annoncer la mise en orbite de son satellite militaire Noor-1, le chef de la Maison Blanche a dit avoir ordonné à l’US Navy de « détruire » tout embarcation iranienne qui s’aviserait à harceler des navires américains, comme cela a été encore le cas la semaine passée. Cela étant, l’effet de tels propos sur les cours du brut ne peut qu’être éphémère étant donné que la demande est au point mort, que personne n’a les moyens de stocker ce pétrole et qu’arrêter la production coûterait encore plus cher.

Quoi qu’il en soit, le président Trump a confirmé, plus tard, la teneur de son message posté sur Twitter. « Nous ne voulons pas que leurs canonnières entourent nos bateaux et passent un bon moment. Nous n’allons plus l’accepter », a-t-il dit à des journalistes.

Pour rappel, le 15 avril, 11 embarcations rapides appartenant aux Gardiens de la révolution iraniens ont perturbé la navigation d’une formation de l’US Navy et de l’US Coast Guard, allant jusqu’à s’en approcher d’une dizaine de mètre. Cet incident s’est produit dans les eaux internationales du Golfe arabo-persique, selon la relation qui en a été faite par la marine américaine.

Le message de Donald Trump a été reçu fort et clair par le Pentagone. « Le président a lancé un avertissement important aux Iraniens. Ce qu’il a souligné, c’est que tous nos navires ont un droit de légitime défense », a relévé David Norquist, le secrétaire américain adjoint à la Défense.

« Cela envoie un grand message à l’Iran. C’est parfait. Nous savons comment traduire cela en règles d’engagement », a commenté le général John Hyten, le chef d’état-major interarmées adjoint. « Nous ne parlons pas de règles d’engagement en public, mais elles sont basées sur le droit inhérent à la légitime défense, en réponse à une intention hostile ou un acte hostile. C’est tout ce dont nous avons besoin pour prendre les bonnes mesures », a-t-il ajouté.

L’avertissement de M. Trump ne pouvait pas rester sans réaction de la part de Téhéran. « Au lieu d’intimider les autres, les Américains doivent faire de leur mieux pour sauver leurs troupes infectées par le coronavirus » et « sauver leur peuple de la grande crise qui a frappé ce pays », a répondu le général Abdolfazl Shékarchi, le porte-parole des forces armées iraniennes, en évoquant l’épidémie de Covid-19.

Puis, ce 23 avril, le chef du Corps des gardiens de la révolution [IRGC], le général Hossein Salami, y est allé de son couplet. Ainsi, il a promis une « réponse décisive » à la marine américaine si cette dernière mettait les menaces de M. Trump à exécution.

« Nous déclarons aux Américains que nous sommes absolument déterminés et sérieux… et que toute action sera accueillie avec une réponse décisive qui sera efficace et rapide », a en effet affirmé le général Salami. « Nous avons également ordonné à nos unités navales de viser les [bateaux et les unités de la] force navale américaine s’ils tentent de mettre en danger la sécurité de nos navires commericiaux ou de guerre », a-t-il ajouté.

Justement, selon l’IRGC, l’action menée le 15 avril contre la flottille américaine était une réponse à la tentative de l’US Navy de bloquer le Shahid Siavoshi, un navire iranien, quelques jours plus tôt. Et d’ajouter, déjà, que l’Iran répondrait d’une « manière décisive » à « toute erreur de calcul ».

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