Nouvel incident entre un avion de patrouille P-8 Poseidon de l’US Navy et un chasseur russe Su-35

Depuis 2014, les incidents aériens impliquant des avions américains et russes ont été relativement fréquents dans les régions de la Baltique, de la mer Noire, voire au-dessus de la Syrie, où la Russie dispose de facilités militaires.

Mais, pour la seconde fois en moins de dix mois en Méditerranée, la mission d’un avion de patrouille maritime américain P-8 Poseidon en a été perturbée par l’intervention d’un chasseur russe de type Su-35. Et, à en juger par le compte-rendu qu’en a fait l’US Navy, la rencontre a été mouvementée.

En effet, le Su-35 a effectué une « manoeuvre inverse » à 25 pieds [7,62 mètres] du P-8 Poseidon, ce qui a généré des turbulences qui ont « mis notre équipage en danger », a dénoncé la marine américaine qui, dans un bref communiqué, a parlé d’une action « irresponsable ».

Selon ce texte, l’interception de l’avion américain, qui évoluait dans l’espace aérien international, par ce Su-35 russe a duré environ « 42 minutes ».

Soulignant que le P-8 Posedon volait conformément au droit international et qu’il n’avait « pas provoqué » cette réaction russe, l’US Navy a dit s’attendre à ce que l’aviation russe se « comporte conformément aux normes internationales établies pour garantir et prévenir les incidents », comme l’accord INCSEA, lequel avait été négocié entre les États-Unis et l’Union soviétique en 1972, après l’accident d’un Tu-16 Badger qui avait enchaîné les passes à basse altitude au-dessus du porte-avions américain USS Essex, en mer de Norvège.

Pour rappel, le P-8 Poseidon est un appareil à long rayon d’action dédié principalement à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il est doté d’un radar de surveillance maritime AN/APY-10 ainsi que d’une suite de guerre électronique. Il dispose de bouées acoustiques, de torpilles et de missiles anti-navires.

En juin 2019, un appareil de ce type avait également été intercepté par un Su-35 dans les mêmes conditions. Mais à trois reprises… Au cours de l’une d’elles, il avait effectué un passage à grande vitesse devant le P-8A Poseidon, ce qui avait, là encore, provoqué des turbulences.

À l’époque, Moscou avait expliqué que le Su-35 avait décollé de la base de Hmeimim, en Syrie, pour intercepter le P-8A Poseidon américain car ce dernier s’approchaint de « l’installation navale russe de Tartous ».

Photos : ARCHIVES

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