La police allemande a démantelé une cellule de Daesh qui planifiait des attaques contre des bases américaines

Comme l’a expliqué Jean-Charles Brisard, le président du Centre d’Analyse du Terrorisme, au quoditien Le Figaro, après l’attaque terroriste de Romans-sur-Isère, les jihadistes voient dans la crise liée à l’épidémie de Covid-19 un « châtiment divin » contre leurs ennemis. Aussi, l’État islamique [EI ou Daesh] entend profiter de l’occasion pour « reconstituer des capacités opérationnelles sur zone » et « inciter ses partisans à planifier et préparer des attentats dans les pays occidentaux. »

D’autant plus que, toujours selon M. Brisard, la « vulnérabilité des États, dont les forces de sécurité sont très mobilisées par la lutte contre la propagation de la pandémie de Covid-19, est propice à de nouveaux projets terroristes. » Et d’ajouter que la menace la plus probable est celle d’attaques « endogènes », c’est à dire « inspirée par la propagande des organisations jihadistes » à des individus installés dans les pays occidentaux.

L’opération que vient de conduire la police allemande dans en Rhénanie du Nord-Westphalie [ouest] illustre cette menace. Ce 15 avril, a annoncé le Parquet fédéral de Karlsruhe, compétent pour les affaires de terrorisme outre-Rhin, une cellule soupçonnée de préparer des attaques au nom de l’EI a en effet été démantelée et plusieurs perquisitions ont été conduites.

Cette cellule de l’EI étaient animée par cinq ressortissants tadjik. Selon le Parquet fédéral, quatre ont été interpellés ce 15 avril. Quant au cinquième, il était déjà en détention préventive depuis mars 2019, soit quelques semaines après avoir fait allégeance à l’organisation jihadiste. Ce dernier, Ravsan B, était le chef de cette cellule.

Toujours d’après la même source, ces cinq hommes avaient initialement prévu de se rendre au Tadjikistan pour prendre part aux combats contre les forces gouvernementales. Finalement, ils se détournèrent de ce projet, à la demande, à priori, de deux hauts responsables de Daesh, dont un se trouve en Syrie et l’autre en Afghanistan.

Ces « chefs » jihadistes leur fournissaient en effet des instructions, a indiqué le Parquet fédéral. Cette cellule terroriste, a ajouté la même source, projetait d’attaquer des bases de l’US Air Force en Allemagne. Elle aurait d’ailleurs effectué des repérages à cette fin. Les policiers allemands la soupçonnent également d’avoir planifié l’assassinat d’une « personne » ayant fait des « déclaration publiques critiques à l’égard de l’Islam ». Selon la Süddeutsche Zeitung, il s’agirait d’un « dissident tadjik » vivant en Rhénanie du Nord-Westphalie et qui fut déjà inquiété par le passé pour ses opinions.

Il n’est pas clair si ces membres de l’EI étaient sur le point de passer à l’action. Quoi qu’il en soit, ils avaient réussi à se procurer des armes, reçu des instructions pour fabriquer des engins explosifs et commandé les « composants nécessaires » via Internet.

Ces cinq ressortissants tadjiks ont également financé l’EI. En effet, ils sont aussi soupçonnés d’avoir collecté de l’argent en Allemagne pour ensuite l’envoyer à l’organisation, via des « agents financiers » installés en Turquie. Enfin, le Parquet fédéral indique également que, pour obtenir des fonds supplémentaires, deux d’entre-eux se sont rendus en Albanie avec l’intention d’y commettre un meurtre sur commande. Finalement, cette opération, qui devait leur rapporter 40.000 dollars, a été annulée.

Photo : ARCHIVE

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