Covid-19 : Sites sensibles, des hôpitaux sont placés sous surveillance militaire

Le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, s’est récemment insurgé contre l’attitude de certains de ses administrés, qui ne respectent pas les mesures de confinement prises par les autorités pour limiter la propagation de l’épidémie de Covid-19.

« Nous avons de multiples infractions » et « les polices municipales et nationales sont au maximum de leur capacité. Nous devons donc franchir un pas supplémentaire pour assurer un contrôle efficace de ce confinement », a confié l’élu à France Bleu Champagne-Ardenne, le 7 avril. Et d’en appeler aux militaires pour épauler les forces de sécurité intérieure, afin de mettre en place des patrouilles mixtes [les militaires n’ayant pas de pouvoir de police, ndlr].

Pour le moment, M. Ravignon a vu son voeu être en partie exaucé. En effet, à la demande de la préfecture des Ardennes, le 3e Régiment du Génie [RG] a été sollicité pour protéger l’hôpital Manchester de Charleville-Mézières, devenu un site « sensible » dans ce contexte marqué par l’épidémie de Covid-19. Une section de sa 3e compagnie de combat patrouille désormais à pied et en véhicule aux abords de l’établissement.

« En coordination étroite avec les forces de sécurité intérieure et le service de sécurité de l’hôpital, une trentaine de militaires est mobilisée afin de participer à la protection de l’établissement. En effet, principal hôpital des Ardennes, le centre hospitalier Manchester accueille les patients atteints du covid-19 et en réanimation provenant de tout le département. L’hôpital détient également un stock important de masques et de matériel médical », explique en effet l’État-major des armées.

Cela « permet de mieux répartir les rôles et de concentrer policiers et gendarmes, qui sont les seuls à pouvoir verbaliser, sur les missions de contrôle des déplacements », a fait valoir Jean-Sébastien Lamontagne, le préfet des Ardennes, auprès de France Bleu.

En outre, la présence des sapeurs du 3e RG permet également d’épauler les agents de sécurité, lesquels sont « très mobilisés sur la surveillance des points d’accès », a souligné Vincent Belviso, directeur des services techniques des hôpitaux du Nord-Ardennes.

Fin mars, l’hôpital Manchester avait été victime d’un vol de masques et de gel hydro-alcoolique, commis par un individu en situation irrégulière âgé d’une trentaine d’années. Interpellé, il purge une peine de 6 mois de prison. Est-ce à dire que, depuis, d’autres ont tenté de l’imiter?

Quoi qu’il en soit, cette mission de surveillance confiée au 3e RG doit durer jusqu’au 19 avril. Mais elle pourrait être reconduite, en fonction de la situation.

Reste que l’hôpital Manchester n’est pas le seul à bénéficier d’une telle protection militaire. Ainsi, dans son compte-rendu des actions menées au titre de l’opération Résilience, l’armée de Terre indique que des légionnaires du 1er Régiment Étranger de Cavalerie [REC] ont été dépoyés à Nîmes pour effectuer des patrouilles dans le centre-ville, et « plus particulièrement autour du centre hospitalier ». Le 2 avril, la presse locale a rapporté qu’un individu y avait menacé et agressé du personnel soignant ainsi que des agents de surveillance.

Enfin, des sapeurs du 31e Régiment du Génie assurent également « des patrouilles régulières autour du centre hospitalier de Bordeaux », précise le Sirpa Terre.

Photo : 3e RG

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