La mise en quarantaine des marins du porte-avions Charles de Gaulle suppose une lourde logistique

Avec 50 cas de Covid-19 confirmés à son bord [sur 66 marins dépistés], le porte-avions Charles de Gaulle fait actuellement route vers Toulon, son port-base, deux semaines avant la date prévue. Et la question est de savoir comment le virus s’y est introduit…

« Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations sur l’origine de la contamination », a dit Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, après une audition en visioconférence de Florence Parly, la ministre des Armées. Des médecins et épidémiologues ont été transportés sur le bateau pour comprendre comment c’est arrivé. Est-ce que c’était pendant la dernière escale à Brest? », a-t-il demandé.

En effet, l’explication la plus plausible serait celle de cette escale à Brest, le 13 mars. Si les familles ne furent pas autorisées à monter à bord du porte-avions, les marins purent mettre pied à terre. Or, visiblement, le renforcement des mesures de nettoyage à bord ainsi que l’application des gestes barrières [toujours compliqué sur un navire militaire] n’auront pas été suffisantes.

Cela étant, selon l’Insitut Pasteur, la période d’incubation du SARS-Cov2 [le virus responsable de la maladie Covid-19] est en « moyenne de 5 jours, avec des extrêmes de 2 à 12 jours ». Et de préciser que « l’installation des symptômes se fait progressivement sur plusieurs jours, contrairement à la grippe qui débute brutalement. »

Or, ce n’est que le 8 avril que la Marine nationale a évoqué une « suspicion » de cas de Covid-19 à bord du porte-avions Charles de Gaulle… Soit bien après les 12 jours d’incubation. À noter que le navire a fait une escale à Copenhague [Danemark], les 29 et 30 mars. Mais aucun marin n’a débarqué, si ce n’est 11 d’entre-eux, pour des raisons médicales [hors Covid-19] ou administratives, a rapporté le quotidien Le Monde. Et l’un d’eux a été testé positif six jours plus tard.

Quoi qu’il en soit, une fois le porte-avions revenu à Toulon, il ne sera pas question de laisser son équipage dans la nature. En clair, ses 1.760 marins devront être mis en quarantaine pendant deux semaines. Voire trois, comme c’est maintenant le cas pour les équipages qui s’apprêtent à appareiller. Or, tous n’habitent pas dans le Var : c’est notamment le cas du personnel du groupe aérien embarqué [GAé], dont les avions sont basés en Bretagne.

« Faute d’avoir suffisamment de tests à disposition dans l’immédiat et de peur de mettre en danger les familles des marins, l’équipage sera mis en quarantaine sur la base navale de Toulon et aux alentours. Ce qui suppose une forte logistique », indique ainsi le quotidien Les Échos.

Quant aux exercices prévus en mai, notamment ceux visant à maintenir les qualifications d’appontage, ils seront reportés.

Photo : Marine nationale

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