Décès d’un militaire français en Centrafrique

Ce 6 avril, l’armée de Terre a annoncé le décès de l’un de ses sous-officiers, à Bangui [République centrafricaine], sans en préciser les circonstances, si ce n’est qu’il a été « découvert mort au sein du camp M’Poko », la veille.

« L’armée de Terre déplore le décès de l’adjudant Jean-Bernard Russon de l’Établissement principal des munitions Champagne-Lorraine, engagé au sein du détachement opérationnel en République centrafricaine. Toutes nos pensées sont tournées vers lui, sa famille, sa famille, ses frères d’armes et ses proches », a-t-elle indiqué.

« Grande tristesse à l’annonce du décès de l’ADJ Jean-Bernard RUSSON, mort dans l’accomplissement de sa mission en RCA. Tout mon soutien à sa famille et ses camarades de l’EPMu Champagne-Lorraine », a commenté le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre, via Twitter.

« Toutes mes pensées vont vers la famille, les proches et les frères d’armes de l’adjudant Jean-Bernard Russon, décédé au sein du camp de M’Poko, en République Centrafricaine », a dit le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA].

Selon l’État-major des armées [EMA], les causes du décès de ce sous-officier ne sont pas connues et une enquête de gendarmerie, menée par la prévôté, a été ouverte pour en établir les circonstances.

L’adjudant Russon était un sous-officier expérimenté. Ayant intégré l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maixent en 2007, il poursuit sa formation technique de pyrotechnicien à Bourges, avant d’être affecté au détachement du 4e Régiment du Matériel de Miramas, un an plus tard.

« Durant sa scolarité, son investissement et son sens de l’engagement sont déjà remarqués. Il se classe ainsi parmi les meilleurs éléments de sa cohorte », souligne l’armée de Terre.

Par la suite, le sous-officier enchaîne les opérations extérieures. D’abord au Tchad [Épervier], d’août à septembre 2009, en qualité de chef du dépôt de munitions de N’Djamena. Puis, en octobre 2010, à Pol-E-Charki en Afghanistan, où il « participe avec une remarquable efficacité, durant plus de six mois, à la gestion des munitions des OMLT de l’opération Pamir. »

L’année suivante, il est affecté au groupe logistique des forces spéciales de la Task Force Sabre au Burkina Faso en tant qu’artificier munitionnaire, avant de rejoindre le Liban [mandat Daman XVIII], et plus précisément Dayr Kifa, entre septembre 2012 et avril 2013. À l’issue de cette mission, il est promu des logis-chef, puis il obtient son brevet supérieur de technicien de l’armée de Terre deux ans plus tard.

Muté à l’établissement principal des munitions de Champagne-Lorraine à Brienne-le-Chateau, ce sous-officier renoue avec les missions extérieures avec un déploiement à Djibouti, où il renforce le dépôt de munitions de la Doudah, puis au Tchad, au titre de l’opération Barkhane, où il sert en tant que chef du groupe maintenance du dépôt de munitions de N’Djamena.

En février 2017, il est envoyé au fort de Madama [nord du Niger], toujours dans le cadre de Barkhane. « Irréprochable, il réalise un mandat exceptionnel de quatre mois », souligne sa hiérarchie. Promu adjudant, il est admis le corps des sous-officiers de carrière.

En 2018, l’adjudant Russon met sa riche expérience au service des forces spéciales engagées en Irak dans le cadre de l’opération Chammal. Selon sa hiérarchie, il offre alors « une nouvelle fois un service inestimable, dans un contexte complexe et très particulier lié à ce cadre opérationnel international ». Enfin, le sous-officier rejoint Bangui en tant du dépôt de munitions du Détachement d’appui opérationnel [DETAO] au camp M’Poko en novembre 2019.

L’adjudant Russon était titulaire de la croix du combattant, de la médaille outre-mer [avec les agrafes « Moyen-Orient », « Sahel », « Liban » et « Tchad »], de la médaille de la Défense nationale échelon or, de la médaille de la reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan » et de la médaille de la protection militaire du territoire avec l’agrafe « Egide ».

« À chaque poste tenu, ses chefs reconnaissent les mérites considérables d’un sous-officier exemplaire, totalement tourné vers la réussite de la mission et caractérisé par un attachement profond aux valeurs de l’institution militaire », assure l’armée de Terre, pour qui ce sous-officier « nous quitte prématurément en laissant l’image d’un soldat humble, unanimement apprécié et respecté de tous. »

La mort de l’adjudant Russon rappelle celle du sergent-chef Morgan Henry, du 54e Régiment de Transmissions, survenue en février dernier, au Burkina Faso. Le corps sans vie de ce sous-officier avait été découvert « sans vie, au sein de son campement ». L’État-major des armées avait alors précisé qu’une enquête de gendarmerie, conduite par la prévôté, était en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce décès.

Pour rappel, en lien avec les éléments français au Gabon, le DETAO a la mission de compléter les formations réalisées par la Mission de formation de l’Union européenne en République centrafricaine [EUTM-RCA], via des détachements d’instruction technique au profit des forces armées centrafricaines. Il soutient aussi militaires français servant au sein de l’EUTM-RCA et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique [MINUSCA].

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]