Covid-19 : Départ imminent du porte-hélicoptères amphibie Dixmude vers la région Antilles-Guyane

Contrairement à son homologue de Basse-Terre [Guadeloupe], le tribunal administratif de Fort-de-France [Martinique] a rejeté, ce 2 avril, une demande émise par plusieurs syndicats et associations exigeant de la part des autorités sanitaires et médicales de mettre en oeuvre un dépistage systématique du Covid-19 et de commander massivement des doses d’hydroxychloroquine et d’azithromycine ainsi que 500 respirateurs pour en doter les établissements de santé de l’île.

S’agissant du dépistage massif, le tribunal a estimé que les tests de dépistage « n’ont vocation à être pratiqués que dans la perspective de la sortie du confinement » et que l’Agence régionale de santé [ARS] avait déjà fait le nécessaire pour s’en procurer en nombre suffisant.

Quant au traitement reposant sur l’hydroxychloroquine et d’azithromycine, dont il a été beaucoup question des derniers jours, le tribunal a rappelé que son application est « strictement encadré » étant donné qu’il doit seulement concerner uniquement les « cas les plus graves » [alors que l’équipe du professeur Raoult, de l’Institut Méditerranée Infection, à Marseille, préconise de prescrire ce traitement le plus tôt possible…].

Enfin, sur la question des respirateurs, les juges ont noté que « le taux d’occupation de ces équipements est encore faible à ce jour » avant de rappeler que les commandes d’appareils supplémentaires ont déjà été passées par l’ARS et que le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude serait bientôt déployé dans « la zone Antilles-Guyane », avec des « lits et du matériel médical ».

Effectivement, et comme l’a indiqué le président Macron lors de l’annonce du lancement de l’opération Résilience, le PHA Dixmude arrivera dans la région Antilles-Guyane dans environ deux semaines. Le navire, alors déployé en Méditerranée orientale, est revenu le 27 mars à Toulon, afin d’y être configuré en vue de sa nouvelle mission.

En effet, selon la préfecture maritime de la Méditerranée, le PHA Dixumde doit appareiller de Toulon le 3 avril, avec, à son bord, un « renfort médical » fourni par le Service de santé des Armées [SSA] [infirmiers, techniciens de laboratoire et anesthésistes-réanimateurs], quatre hélicoptères [deux Puma du 3e Régiment d’hélicoptères de combat de l’armée de Terre, un Écureuil de la Gendarmerie et un EC-145 de la Sécurité civile], un camion de pompier, et 120 tonnes de fret, dont 4,5 tonnes de matériel médical et 58 tonnes de produits alimentaires.

La préfecture maritime de la Méditerranée a insisté sur le fait que le Dixmude ne servirait pas de « navire-hôpital ».

« Il n’aura pas vocation à accueillir des malades du Covid-19 mais pourra, si besoin, délester les hôpitaux de la zone en prenant en charge des patients ‘classiques' », a toutefois précisé une source militaire à l’AFP.

Pour le moment, et selon les derniers chiffres, les départements et territoires français ultra-marins comptent, au total, 720 cas de Covid-19 pour 11 décès. Mais la situation aura très probablement évolué quand le Dixmude arrivera dans la zone Antilles-Guyane. Aussi, « l’idée est de partir avec tout un éventail de capacités permettant au navire de s’adapter le plus possible à la demande sur place », a expliqué la capitaine de frégate Christine Ribbe, la porte-parole de la préfecture maritime de Toulon.

Actuellement engagé dans la mission « Jeanne d’Arc », le PHA Mistral est quant à lui attendu à La Réunion. Le navire vient de quitter la Combined Task Force 150 [CTF-150] dans laquelle il venait d’être engagé pour lutter contre les trafics en mer d’Arabie et dans le golfe d’Aden.

Pour rappel, les trois porte-hélicoptères amphibie de la Marine nationale abritent chacun un hôpital de rôle 3, équivalent à celui d’une ville de 20.000 habituant. Il dispose de deux blocs opératoires, d’un plateau technique, d’un scanner, d’installations de télémédecine et de 69 lits médicalisés, dont 50 dédiés aux soins intensifs.

Photo : Marine nationale

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