Covid-19 : Touché par l’épidémie, le porte-avions USS Theodore Roosevelt contraint de faire escale à Guam

Étant donné leurs espaces restreints, les navires sont des terrains favorables pour les virus. D’où les précautions prises à leur bord pour tenter d’éviter qu’une épidémie se développe au sein des équipages. Mais le risque n’est jamais nul, comme le montre le cas de la frégate belge Leopold 1, qui a été obligée de quitter l’escorte du porte-avions Charles de Gaulle pour regagner son port d’attache, un de ses marins ayant été contaminé par le SARS-Cov-2, le coranavirus responsable de la maladie Covid-19.

« Malgré toutes les mesures prises par la Défense, un cas de contamination a été confirmé au sein de l’équipage de la frégate Léopold 1 […]. Il a été débarqué il y a quelques jours à Den Helder [Pays-Bas]. Sa famille a été prévenue », a en effet indiqué l’état-major belge. « Un screening et des mesures de contrôle sont prévus à bord par l’équipe médicale », a-t-il ajouté.

Aussi, la frégate était attendue à Zeebruges, ce 27 mars, en fin de matinée. « Toutes les mesures et précautions sanitaires nécessaires seront prises pour son arrivée au port et ce, tant pour le personnel que pour le navire », a assuré la Défense belge.

A priori, le marin tombé malade n’a pu être contaminé que durant une escale. Or, le Leopold I n’en a fait que deux au cours de ces dernières semaines : la première à Malaga [fin février], la seconde à Brest [13/16 mars], avec le porte-avions Charles de Gaulle, des frégates Chevalier-Paul, Corte-Real [de la marine portugaine], Lübeck [de la Deutsche Marine] et du destroyer espagnol Blas-de-Lezo.

Le cas de la frégate belge n’est pas unique. En effet, le porte-avions américain USS Theodore Roosevelt a dû également revoir son programme, alors qu’il était en mission dans la région Indo-Pacifique. Le 25 mars, il a été annoncé que trois de ses marins avaient été testés positifs au SRAS-Cov-2. Bien que ces derniers aient été évacués rapidement, cinq cas supplémentaires ont été constatés le lendemain.

Dans un communiqué publié ce 27 mars, l’US Navy a indiqué que, parmi les 34 nouveaux cas de Covid-19 constatés la veille dans ses rangs, 17 provenaient d’un navire « en mission dans le Pacifique ». Or, il s’avère que le bâtiment en question est l’USS Theodore Roosevelt. Le Wall Street Journal avait d’ailleurs révélé, quelques heures plus tôt, que le nombre de marins affectés par la maladie venait d’augmenter significativement à bord du porte-avions.

Aussi, cette situation a conduit la marine américaine a interrompre la mission de l’USS Theodore Roosevelt, ce dernier devant en effet rejoindre l’Île de Guam dans les plus brefs délais, afin de tester les 5.000 marins qui constituent son équipage.

« Alors que les tests se poursuivent, d’autres cas positifs de COVID-19 ont été découverts à bord du USS Theodore Roosevelt. Nous prenons cette menace très au sérieux et nous travaillons rapidement pour identifier et isoler les cas positifs tout en empêchant la propagation du virus à bord du navire. Aucun marin n’a été hospitalisé ou n’est gravement malade », a expliqué l’amiral Mike Gilday, le chef de l’US Navy, dans un communiqué.

« Notre équipe médicale à bord du USS Theodore Roosevelt effectue des tests pour l’équipage conformément aux directives du CDC [Centres pour le contrôle et la prévention des maladies], et nous travaillons à augmenter le taux de tests autant que possible », a continué l’amiral Gilday.

Dans un premier temps, et fort logiquement d’ailleurs, la priorité est donnée aux marins présentant des symptômes du Covid-19 ainsi qu’à ceux qui ont été en « contact étroit » avec les cas testés positifs. « Les tests se poursuivront si nécessaire pour assurer la santé de l’équipage du navire tout entier » et « un nettoyage en profondeur des espaces du navire est également en cours », a assuré le chef de l’US Navy.

« Nous nous attendons à des tests positifs supplémentaires, et les marins dont le test est positif seront transportés à l’hôpital naval américain de Guam pour une évaluation plus approfondie et, si nécessaire, pour y recevoir un traitement », a indiqué l’amiral Gilday.

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