Le choix du futur hélicoptère d’attaque de l’US Army se fera entre le Raider X de Sikorsky et le Bell 360 Invictus

En avril 2019, l’US Army avait indiqué avoir retenu cinq industriels dans le cadre de son programme Future Attack Reconnaissance Aircraft [FARA], destiné à mettre au point son futur hélicoptère d’attaque.

Ainsi, Karem Aircraft [associé à Raytheon et Northrop Grumman], Boeing, AVX Aircraft [avec L3], Sikorsky [groupe Lockheed-Martin] et Bell [filiale de Textron] étaient appelés à soumettre le concept d’un appareil devant être avancé technologiquement tout en ayant un coût abordable.

Selon le cahier des charges, ce nouvel hélicoptère doit pouvoir loger dans la soute d’un avion de transport C-17 Globemaster III, voler à la vitesse de 180/200 noeuds, présenter une architecture modulaire afin d’être en mesure de lui intégrer des technologies nouvelles et avoir la capacité de mettre en oeuvre des drones et d’évoluer en mode autonome [c’est à dire sans équipage] pour les missions dans les environnements fortement contestés.

Après avoir gardé longtemps le silence sur ses intentions, Boeing avait fini par dévoiler, il y a quelques semaines, son concept, appelé simplement « Boeing FARA » et imaginé par sa division Phantom Works. Seulement, l’industriel n’avait pas parlé de faire voler un prototype dans l’immédiat, estimant que les nouvelles méthodes dans le domaine de l’ingéniérie permettraient d’y remédier.

« Nous n’inventons pas de nouvelles technologies pour cet appareil. Nous améliorons et intégrons des technologies matures » et « Compte tenu des défis que nous devons tous relever pour fournir cette capacité de prochaine génération, du point de vue des risques et du calendrier et, en fin de compte, du point de vue des coûts, nous pensons que c’est la bonne voie à suivre. Aucune invention n’est requise », avait expliqué Shane Openshaw, responsable du programme FARA chez Boeing.

Mais l’US Army n’a visiblement pas été convaincue par cette approche. En effet, le 26 mars, elle a annoncé que le Bell 360 Invictus [dont un prototype est attendu cette année] et le Raider X de Sikorsky [issu du prototype S-97 Raider qui a déjà volé] seront les deux finalistes du programme FARA.

À noter que ces deux industriels ont aussi été récemment retenus pour le programme FLRAA [Future Longe Range Assault Aircraft], qui vise à remplacer les hélicoptères de manoeuvre UH-60 « Black Hawk » actuellement en service. Pour rappel, Sirkorsky s’est associé avec Boeing pour proposer le SB>1 Defiant tandis que Bell défend la candidature de son V-280 « Valor ».

Quant au programme FARA, il doit permettre de remédier à un déficit capacitaire créé par le retrait des OH-58D Kiowa Warrior. Vide partiellement compensé par des AH-64 Apache.

Le programme FARA est « la priorité numéro un de la modernisation de l’aviation de l’US Army pour pénétrer et désintégrer efficacement les systèmes intégrés de défense aérienne des adversaires », a commenté le Dr Bruce D. Jette, secrétaire adjoint de l’Army pour les acquisitions, la logistique et La technologie. « Il permettra […] de disposer de plus grandes capacités tactiques, opérationnelles et stratégiques grâce à une vitesse, une portée, une endurance, une capacité de survie et une létalité considérablement accrues », a-t-il rappelé.

Le concept du Raider X va capitaliser sur l’expérience acquise avec le S-97 Raider et le Sikorsky X2. Muni d’un rotor contrarotatif, complété par une hélice propulsive, il devrair voler à des vitesses pouvant aller jusqu’à 220 noeuds grâce à son moteur GE Aviation YT706 de 2.600 chevaux. Il sera mis en oeuvre par un équipage de deux pilotes en tandem et doté d’un canon de 20 mm et de missiles air-sol fixés sur les portes internes d’une soute [voir photo d’illustration n°2]

Lockheed-Martin, la maison-mère de Sikorsky, insiste surtout sur les performances, a flexibilité et le comportement en vol du Raider X, lequel est annoncé comme devant être très maniable. Son avionique et son système de mission seront bâtis selon une architecture modulaire ouverte [MOSA], qui autorisera l’ajout d’équipements selon le principe du « plug & play ».

S’agissant de son concurrent, le 360 Invictus [photo n°1], il reprendra en partie les technologies héritées du Bell 525 Relentless. Annoncé comme pouvant voler une vitesse supérieure à 185 noeuds, il sera armé d’un canon de 20 mm et de missiles air-sol. Doté de commandes de vol électriques, d’une avionique fournies par Collins Aerospace et d’innovations issues de programmes civils et militaires, il aura un rayon d’action de 135 nautiques, avec la possibilité de rester 90 minutes sur zone.

« La lutte multi-domaines sera complexe et notre équipe fournit une solution hautement performante et à faible risque pour répondre en toute confiance aux exigences opérationnelles avec une flotte durable », avait expliqué Vince Tobin, le directeur des affaires militaires chez Bell, lors de la présentation du 360 Invictus.

Le choix du futur hélicoptère d’attaque et de reconnaissance de l’US Army devrait être annoncé en 2023, pour une mise en service en 2028.

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