Épidémie de Covid-19 : L’Escadron de transport 60 et l’Escadrille aérosanitaire 6/650 mobilisés

Si, le 16 mars, le président Macron a annoncé le recours aux Armées pour soutenir le système hospitalier face à l’épidémie de Covid-19, ces dernières ont en réalité été mobilisées dès janvier, notamment quand il fallut rapatrier des ressortissants français de la ville chinoise de Wuhan, où le coronavirus [SARS-CoV-2] faisait alors toujours plus de victimes.

Ainsi, le 31 janvier, un Airbus A340 de l’Escadron de transport 3/60 Estérel, implanté sur la base aérienne [BA] 110 de Creil, a été sollicité à cette fin, les rapatriés ayant ensuite été pris en charge par la brigade de gendarmerie de l’air [BGA] et le Service de santé des armées [SSA] avant d’être mis en quarantaine dans la région d’Istres.

« Les experts NRBC [nucléaire, radiologique, biologique, chimique] du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] ainsi que les équipes NRBC-E de la BA 120 de Cazaux, ont été mobilisées pour assurer la désinfection de l’avion et des moyens de transport des passagers, avec le soutien des pompiers de l’air des BA 115 d’Orange et BA 125 d’Istres », avait expliqué l’armée de l’Air, à l’époque.

Suite aux dernières annonces présidentielles, l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique reprend [ERVTS] 1/31 Bretagne a mobilisé l’un de ses A330 MRTT « Phénix », équipé d’un kit Morphée [module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation], pour assurer l’évacuation de 6 patients hospitalisés en Alsace vers les hôpitaux d’instruction des armées [HIA] de Marseille et de Toulon. Une seconde mission de ce type a été décidée ce 21 mars. Mais cette fois, il s’agira de transferer des malades du Covid-19 de Mulhouse vers la Nouvelle-Aquitaine.

L’évacuation de ces patients de Mulhouse vers d’autres établissements hospitaliers mobilise les équipes médicales d’une unité relativement peu connue : l’Escadrille aérosanitaire [EAS] 6/650 « Étampes », qui, implantée sur la BA 107 de Villacoublay et commandée par un médecin du SSA, réunit une vingtaine d’infirmiers convoyeurs de l’air.

« Nous sommes habitués à prendre en charge des patients gravement blessés. Pour la prise en charge d’un patient infecté par le coronavirus, ce qui change pour nous est le type de maladie ainsi que les équipements de protection, car nous travaillons avec un masque, des lunettes, une double paire de gants ainsi qu’une surblouse. Je suis d’ailleurs très fière de mon personnel et de son dévouement face à cette situation », explique Mme le lieutenant-colonel Marilyn Franchin Frattini, commandant l’EAS.

Mais d’autres moyens de l’armée de l’Air sont susceptibles d’être sollicités. En particulier les avions Falcon 2000LX et Falcon 900 de l’Escadron de transport 60, également basé à Villacoublay. Il lui  a été demandé, par la ministre des Armées, Florence Parly, de doubler sa capacité MEDEVAC [évacuation médicale], dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

« Conformément à notre contrat d’alerte, nous avons un équipage et un Falcon prêts à réaliser une Medevac au profit des militaires engagés sur les théâtres d’opérations extérieures ou au profit des forces prépositionnées à l’étranger, mais également dans les départements et territoires d’outre-mer », explique le chef des opérations de cette unité, via le site de l’armée de l’Air.

Désormais, a-t-il ajouté, la capacité d’alerte de l’escadron est « doublée avec un deuxième Falcon et deux fois plus de personnel d’alerte ». Ce qui signifie qu’un Falcon 2000LX et un Falcon 900, aménagés pour accueillir deux blessés couchés intubés et ventilés, sont prêts à décoller à tout moment.

Les éventuelles évacuations de malades contaminés par le coronavirus supposent évidemment des précautions supplémentaires pour les équipages des Falcon. « Ces missions nous imposent de voler avec des gants et un masque de protection. C’est inhabituel pour nous dans le cockpit, alors que l’équipe médicale à l’arrière est coutumière du port de ces équipements de protection, masques chirurgicaux et gants », souligne le chef « ops » de l’ET 60.

Outre la désinfection de l’avion, d’autres précautions sont aussi à prendre après la mission. « Ont été définies des mesures sur la conduite à tenir après le vol, concernant le lavage de nos vêtements, les mesures pour enlever les équipements de préparation. Ce sont des procédures locales d’adaptation », explique-t-il.

Pour rappel, l’ET 60 a également la mission d’assurer le transport du président de la République et des autorités gouvernementales.

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