Les forces armées maliennes subissent de lourdes pertes à Tarkint, entre Gao et Kidal

Alors que la force Barkhane et la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S] accentuent leurs efforts contre l’État islamique dans le grand Sahara [EIGS] dans le secteur dit des trois frontières, car situé aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, d’autres groupes armés terroristes ont probablement plus de marges de manoeuvre dans d’autres régions maliennes.

Ainsi, fin janvier, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM pour Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn], lié à al-Qaïda, a revendiqué l’attaque d’un poste tenu par la gendarmerie malienne à Sokolo, dans l’ouest du Mali, non loin de la frontière mauritanienne. Selon les autorités maliennes, 20 gendarmes y ont laissé la vie et trois autres ont été faits prisonniers par les assaillants.

Mais le nord-est du Mali n’est pas en reste. Plusieurs attaques commises avec des engins explosifs improvisés [IED] ont visé des convois de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. La dernière en date a eu lieu contre des Casques bleus irlandais, à environ 80 kilomètres au nord-est de Gao.

Et c’est justement dans cette zone que, le 19 mars, les Forces armées maliennes [FAMa] ont subi à nouveau de lourdes pertes, lors de l’attaque du camp militaire de Tarkint, situé entre Gao et Kidal. Selon un dernier bilan communiqué par l’état-major malien, 29 soldats ont été tués par les assaillants.

A priori, ces derniers ont attaqué le camp selon trois axes [comme à Sokolo], après être arrivés à moto et à bord de plusieurs véhicules. Leur nombre a été estimé à « quelques dizaines ».

Ce n’est pas la première que le camp de Tarkint est visé. En février 2019, le JNIM y avait revendiqué un attentat suicide, suivi d’un assaut contre la garnison malienne. Le bilan avait été de deux tués parmi les FAMa. Pour les trafiquants qui sévissent au Sahel, cette localité est stratégique. D’où l’activité des jihadistes….

Cette nouvelle attaque meutrière contre les FAMa survient alors que le gouvernement malien tente de nouer un dialogue avec les chefs du JNIM, dont le premier d’entre-eux, le toureg Iyad Ag Ghali. Ces derniers ont fait savoir qu’il accepterait de négocier à la condition d’un retrait de la force Barkhane et de la MINUSMA.

Photo : FAMA / Archive

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