Pour Mme Parly, l’épidémie de coronavirus est un « défi » pour les armées

Le 16 mars, la ministre des Armées, Florence Parly, a diffusé un message dans lequel elle a évoqué les défis auxquels les militaires et les civils de la défense doivent faire face avec l’épidémie de coronavirus [ou Covid-19].

Évoquant une situation « inédite depuis près d’un siècle », c’est à dire depuis l’épidémie de grippe espagnole, en 1918-19, Mme Parly a insisté sur la nécessité pour les forces, les directions et les services de s’adapter aux « contraintes nouvelles que cette pandémie impose », étant donné que le premier des défis à relever est d’assurer la continuité des opérations, que ce soit sur les théâtres extérieurs ou sur le territoire national.

Cette crise est un « défi pour continuer à assurer nos missions essentielles, opérationnelles et de soutien, qui permettent à la dissuasion nucléaire, aux opérations extérieures, à l’administration du ministère ou à la conduite des programmes d’armement d’être menées au niveau de performance qu’elles exigent », a en effet souligné la ministre.

Cela étant, des mesures ont été prises afin d’anticiper cette crise. Des plans de continuité de l’activité ont été mis à jour, a relevé Mme Parly. De même que le rythme de fonctionnement des armées a été adapté, notamment en accélérant les relèves en opérations extérieures « en prenant toutes les mesures qui permettent de préserver l’accomplissement de leurs missions au très haut niveau d’engagement qu’impose la situation internationale. »

Un autre défi pour les armées est d’être en mesure de « participer à la résilience de la Nation ». Sur ce point, Mme Parly demande aux militaires de mettre leur imagination ainsi que les moyens et les ressources des Armées au « service » des Français, « autant qu’ils peuvent l’être ».

Là, et pour le moment, le Service de santé des Armées [SSA] est le premier concerné. Devant l’urgence en Alsace, et conformément à la demande du président Macron, il va déployer un « élément militaire de réanimation » [EMR-SSA] afin de soulager les établissements hospitaliers de la région, actuellement sur-sollicités. Selon le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a des hélicoptères [de l’Aviation légère de l’armée de Terre, ALAT] ont d’ores et déjà été sollicités pour transférer des « malades graves et jeunes » du côté de Mulhouse et de Strasbourg.

Pour relever les défis qu’impose cette crise, Mme Parly demande « à tous les états-majors, unités, établissements, services et directions de faire preuve d’un esprit combattif, résolu et entreprenant pour mettre en oeuvre et adapter localement les mesures qui seront décidées dans les prochaines semaines » et compte sur la « confiance, la créativité, l’engagement et l’esprit de solidarité, qui sont la force de ce ministère et des armées françaises. »

« La solidarité est une valeur cardinale de notre communauté de défense, plus que jamais, il faut la faire vivre au quotidien », a souligné la ministre, qui a invité les états-majors à « faciliter l’organisation des familles » des militaires sans oublier celles des soldats « engagés en opérations ».

« Notre promesse est de maintenir les forces armées opérationnelles au service de la Nation. Notre engagement est de protéger les Français. Notre devoir, face à cette crise inédite du coronavirus est de maintenir ces deux raisons d’être », a insisté Mme Parly.

Reste que, pour le moment, l’important est de faire face à l’urgence. Viendra ensuite le temps de relever d’autres défis. Budgétaires cette fois. En effet, ce 17 mars, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a indiqué que l’impact économique de cette crise coûterait probabement un point de PIB en 2020.

Cette guerre contre le coronavirus, pour reprendre l’expression répétée par le président Macron lors de sa dernière adresse aux Français, est « aussi une guerre économique et financière, » a dit M. Le Maire. Et ce sera une guerre économique « durable et violente » qui « doit mobiliser toutes nos forces », a-t-il insisté. Déjà, 45 milliards d’euros vont être immédiatement mobilisés pour soutenur les entreprises contraintes de réduire, voire cesser leurs activités, en raison des mesures de confinement. Un projet de loi de finances rectificatif sera d’ailleurs prochainement soumis au Parlement.

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