Des tirs de roquettes contre une base irakienne font trois tués parmi les soldats américains et britanniques

Fin décembre, des tirs de roquettes contre une base irakienne abritant des forces de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR] dans les environs de Kirkouk coûtèrent la vie à un sous-traitant américain. Jusqu’alors, ce type d’attaque était devenu fréquent mais jamais l’un d’elles n’avait atteint une telle intensité.

Par la suite, les forces américaines ripostèrent en bombardant des positions de la milice chiite irakienne Kata’ib Hezbollah [KH ou Kataëb Hezbollah] et l’ambassade des États-Unis à Bagdad fut attaquée par les partisans de cette formation pro-iranienne.

Puis, le 3 janvier, une nouvelle frappe décidée par Washington fut fatale au général Qassem Soleimani, le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iraniens, qui se trouvait alors dans la capitale irakienne, ainsi qu’à Abou Mehdi al-Mouhandis, le numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de milices chiites inféodées à Téhéran. Cinq jours plus tard, l’Iran répliquait en tirant des missiles contre deux bases irakiennes abritant des militaires américains. Et 110 de ces derniers furent victimes de commotions cérébrales.

Depuis, la situation est progressivement revenue à ce qu’elle était avant cet épisode. Un temps suspendues, les activités de la coalition anti-jihadiste ont fini par reprendre [deux commandos américains y ont d’ailleurs laissé la vie lors d’une opération contre une cellule dormante de l’État islamique, le 8 mars]. De même que les tirs contre les intérêts américains en Irak.

Seulement, dans la soirée du 11 mars, au moins 18 roquettes Katioucha de 107 mm sont tombées dans l’enceinte de Camp Taji, une base irakienne abritant les forces de la coalition dans la région de Bagdad. Selon un responsable militaire américain, plus de 30 projectiles auraient été tirés contre cette emprise par un camion muni d’un lance-roquettes multiple.

Selon un bilan donné par le commandement de l’opération Inherent Resolve, trois militaires de la coalition – deux Américains et un Britannique – ont été tués. Douze autres ont été blessés et l’état de cinq d’entre eux a nécessité leur évacuation de Camp Taji. Leur nationalité n’a pas encore été précisée.

« L’attaque fait l’objet d’une enquête de la Coalition et des forces de sécurité irakiennes. Le Camp Taji est une base irakienne qui accueille du personnel de la Coalition pour la formation et le conseil aux missions », a indiqué é le porte-parole de l’opération OIR.

Cette nouvelle attaque n’a pas été revendiquée pour le moment. Mais il est probable qu’elle ait été menée par le Kata’ib Hezbollah. En tout cas, quelques heures plus tard, des positions tenues en Syrie, dans la région de Boukamal, par le Hachd al-Chaabi ont été visées par des frappes réalisées par des chasseurs-bombardiers non identifiés.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH] a avancé que ces appareils appartenaient « probablement » à la coalition internationale. Et de préciser qu’au moins « 26 combattants irakiens » ont été tués par ces frappes.

Cependant, des responsables américains ont déclaré que cette action n’était « pas du tout liée » à l’attaque de Camp Taji. Reste que, pour l’instant, on ignore qui a vraiment conduit ces raids contre le Hachd al-Chaabi en Syrie. Par le passé, la force aérienne israélienne a été accusée d’avoir visé des milices chiites irakiennes dans le secteur de Boukamal.

Par ailleurs, dans le même temps, à Washington, le Congrès a voté une résolution affirmant que le président des États-Unis ne peut pas engager les forces américaines dans des « hostilités contre contre la République islamique d’Iran » ou « toute partie de son gouvernement ou de son armée » sans son « autorisation explicite », sous la forme d’une déclaration de guerre ou d’un feu vert spécifique.

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