Pour le développement de son futur avion de combat FX, le Japon préfère les États-Unis au Royaume-Uni

Ayant impérativement besoin d’un avion de supériorité aérienne, le Japon exprimé le souhait de se procurer des F-22A Raptor auprès des États-Unis. Ce qui ne lui fut pas accordé, l’appareil de 5e génération conçu par Lockheed-Martin ne pouvant pas être exporté. Aussi, Tokyo lança son propre programme et confia à Mitsubishi Heavy Industries [MHI] le soin de mettre au point un démonstrateur, appelé dans un premier ATD-X, puis X-2 Shinshin [« Esprit »].

Ce démonstrateur effectua une trentaine de vols au total. Ce qui permit de collecter suffisamment de données pour une éventuelle suite à donner à ce programme. Puis, récemment, il a été avancé que, dans le cadre d’un nouveau projet appelé FX, le Japon s’apprêtait à lancer la conception d’un nouvel avion de combat, sur la base du X-2, en partenariat avec un autre pays. Ce qu’a par la suite confirmé le porte-parole du ministère japonais de la Défense auprès de Jane’s, qui a dévoilé le concept du futur appareil japonais [voir photo ci-dessus]

« Les F-2 [une version nippone du F-16, ndlr] des forces aériennes d’autodéfense doivent être retirés du service vers 2035. Nous développerons donc le FX afin pouvoir liver les premiers appareils d’ici-là », a expliqué ce responsable. Et ce dernier d’ajouter : « Nous continuons de discuter avec des partenaires potentiels », à savoir les États-Unis, avec Lockheed-Martin et Boeing, et le Royaume-Uni », où BAE Systems conduit le projet d’avion de combat de nouvelle génération « Tempest », concurrent du Système de combat aérien du futur [SCAF] mené par la France, l’Allemagne et l’Espagne.

« Nous aimerions déterminer un cadre préliminaire concernant les partenaires d’ici décembre prochain, lorsque nous élaborerons le prochain budget pour l’exercice financer 2021 », a en outre précisé le porte-parole du ministère japonais de la Défense. Le coût du programme F-X est pour le moment évalué à 40 milliards de dollars, pour une centaine d’avions.

Le 6 mars, le quotidien économique Nikkei a révélé que, finalement, le Japon comptait choisir les États-Unis pour développer le F-X, malgré des garanties données par le Royaume-Uni sur les modernisations futures de l’appareil.

« Il est extrêmement important d’avoir la garantie que nous pourrons librement modifier et mettre à niveau [les nouveaux avions] à l’avenir », avait pourtant affirmé Taro Kono, le ministre japonais de la Défense. En clair, il n’était pas question pour Tokyo de se faire piéger comme pour le programme F-2, la moindre modification de ces appareils étant soumise à une autorisation américaine.

« Tokyo soupesait l’offre américaine par rapport à une proposition britannique qui lui aurait garanti la liberté de mettre à jour les nouveaux avions à sa guise. Mais finalement, il a décidé de rester avec son principal allié étant donné que leurs liens en matière de sécurité se sont considérablement élargis ces dernières années. Une décision officielle sera prise dans le courant de cette année », a en effet écrit le journal nippon.

Ce choix en faveur des États-Unis a été confirmé par des responsables japonais à l’agence de presse UPI, ces derniers ayant expliqué qu’il s’agissait pour Tokyo d’intensifier sa coopération militaire avec Washington. Un annonce officielle sera faite plus tard dans l’année.

Pour les Britanniques, il s’agit d’une seconde déconvenue dans le domaine de l’aviation militaire au Japon. En 2011, Londres avait en effet soumis la candidature de l’Eurofighter Typhoon dans le cadre d’un appel d’offres lancé par Tokyo pour remplacer les F-4 Phantom de ses forces aériennes d’autodéfense. Mais elle fut supplantée par celle du F-35A de Lockheed-Martin.

Cela étant, après l’expérience avec les F-2, Tokyo entend garder la mainmise sur le développement de son nouvel avion de combat, c’est à dire que les équipements cruciaux comme les radars, les capteurs et les systèmes de guerre électronique relèveront exclusivement de l’industrie nationale.

« Des entreprises japonaises ont entamé des recherches sur les moteurs à haut rendement et les systèmes radar puissants et compacts, capables de détecter les chasseurs furtifs. Les participants au projet devraient être Mitsubishi Heavy Industries, Toshiba et IHI », avance Nikkei.

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