Les pilotes d’avions espions U2 utilisent aussi les signaux de positionnement par satellites russes, chinois et européens

En 2018, la Norvège a accusé les forces russes d’avoir brouillé les signaux le système de géolocalisation par satellite GPS lors de l’exercice Trident Juncture, organisé par l’Otan. Ce qui affecta la sécurité du transport aérien civil. En outre, plusieurs navires avaient auparavant signalé des problèmes de GPS alors qu’ils transitaient par le détroit de Kertch, qui relie la mer Noire à la mer d’Azov.

« La Russie continue à jouer un rôle de pionnier dans ce domaine [le brouillage des signaux GPS, ndlr], manifestant sa volonté non seulement de déployer ces capacités pour la protection de personnalités importantes et d’installations d’importance stratégique, mais également de tirer parti de ces techniques pour promouvoir ses activités aux frontières de la Syrie et de l’Europe », avait conclu un rapport du Center for Advanced Defense [C4ADS], un centre de réflexion basé à Washington.

Cela étant, l’édition 2018-1 de Red Flag, un important exercice aérien régulièrement organisé sur la base de Nellis [Nevada], mit justement l’accent sur la capacité à opérer avec des signaux GPS brouillés. La liste des participants avait été réduite, se limitant à seulement deux invités, à savoir la Royal Air Force et la Royal Australian Air Force. « Nous allons essayer quelques nouvelles et différentes choses », avait expliqué le commandant du 414th Combat Training Squadron de l’US Air Force.

Cependant, le 9th Reconnaissance Wing, qui met en oeuvre les fameux avions espions U-2 « Dragon Lady », a trouvé une solution pour rémédier au brouillage des signaux GPS.

« Mes gars qui volent sur U2 ont maintenant une montre qui est connectée au GPS, mais aussi à BeiDou, à GLONASS et à Galileo, de sorte que si quelqu’un brouille le GPS, ils ont toujours accès aux autres » systèmes de positionnement par satellites, a confié le général James Holmes, le chef de l’Air Combat Command, lors d’une conférence à Washington.

Pour rappel, le GLONASS est un système mis en oeuvre par la Russie, tandis que le BeiDou a été déployé par la Chine. Le système Galileo est quant à lui européen.

Effectivement, si, par exemple, la Chine brouille le GPS américain, elle devrait, en toute logique, se garder d’en faire de même avec BeiDou…

Cela étant, le général Holmes n’a pas précisé le type de montre qu’utilisent les pilotes de U-2. Mais le site Defence One, qui a rapporté les propos du chef de l’Air Combat Command, rappelle que l’US Air Force avait commandé 100 montres D2 Charlie auprès de Garmin.

« Nous sommes ravis d’annoncer que la montre D2 Charlie Aviator a été sélectionnée par l’US Air Force pour être utilisée par les pilotes de l’avion Lockheed U-2 », s’était d’ailleurs félicité Garmin, en février 2018.

Le manuel d’utilisation [.pdf] de cette montre [qui coûte près de 1.000 euros] précise effectivement qu’elle permet de recevoir à la fois les signaux GPS et Glonass. Mais elle ne mentionne pas BeiDou et Galileo.  »

« L’utilisation de l’option GPS + GLONASS vous permet d’améliorer les performances dans les environnements extrêmes et d’acquérir plus rapidement votre position. L’utilisation de
l’option GPS + GLONASS consomme plus d’énergie que l’activation de l’option GPS seule. L’option UltraTrac permet d’enregistrer des points de tracé et des données de capteur moins souvent », y est-il expliqué.

Photos : #1 US Air Force #2 Garmin

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