L’Iran dit avoir modernisé les Mirage F1 irakiens récupérés lors de la guerre du Golfe

En 1991, peu avant le lancement de l’opération « Tempête du Désert » visant à libérer le Koweït de la mainmise de Bagdad, 24 Mirage F1 [18 EQ et 6 BQ] de la force aérienne irakienne s’envolèrent vers l’Iran afin d’éviter d’être détruits par la coalition emmenée par les États-Unis. Seulement, les hostilités terminées, Téhéran décida de conserver ces appareils – de même que des Su-25 « Frogfoot » – à titre de « réparation » pour la guerre qui l’avait opposé à l’Irak durant les années 1980.

Évidemment, la difficulté pour la force aérienne iranienne [IRIAF] aura été de maintenir ces Mirage F1 en état de vol. Cela étant, le même problème s’est aussi posé pour d’autres types d’avions, notamment d’origine américaine comme les F-4 Phantom et les F-14 Tomcat, acquis par Téhéran avant la révolution de 1979.

Sur ce point, l’Iran a utilisé des circuits d’approvisionnements « alternatifs », passant par des intermédiaires peu scrupuleux. Ainsi, en novembre 2018, un homme d’affaires britannique, Alexander George, a été condamné à deux ans de prison pour avoir mis en place un réseau d’entreprises écran pour vendre des pièces détachées de MiG-29 et de F-4 Phantom à l’Iran. Ce commerce lui aurait rapporté la rondelette somme de 5 millions de livres sterling.

Quoi qu’il en soit, et selon les informations disponibles, l’Iran disposerait encore d’une douzaine de Mirage F1 opérationnels [dont 4 biplaces]. Seulement, encore fallait-il pouvoir les armer…

Ainsi, en décembre 2014, l’agence Tasnim avait affirmé, en citant un responsable du ministère iranien de la Défense, que des travaux avait été conduits pour mettre au moint un « missile de croisière pouvant être emporté par des avions de combat Mirage » et ayant une portée de 300 km. Au passage, les ex-chasseurs irakiens avaient été « rénovés ».

Mais l’Iran n’a pas souhaité en rester là. En effet, la semaine passée, le chef d’état-major adjoint de l’IRIAF, le général Hamid Vahedi, a indiqué que les Mirage F1 restants avaient été récemment modernisés avec l’integration d’un nouveau radar de conception locale. Aucune précision n’a été donnée sur les capacité de ce dernier.

« Ces avions [Mirage] peuvent également emporter des armes de conception nationale », a ajouté le général Vahedi. Mais là encore, il n’a guère donné de détail sur cet armement. Si ce n’est que les médias iraniens ont souligné que le Mirage F1 peut assurer des missions de défense aérienne et être utilisé pour faire de l’appui au sol. Ce qui suggère que ceux mis en oeuvre par l’IRIAF seraient en mesure d’emporter des missiles air-air [ce qu’accrédite l’installation du radar] et air-sol.

À noter que le Mirage F1 est actuellement surtout utilisé aux… États-Unis, via les sociétés militaires privées ATAC [Airborne Tactical Advantage Company], qui a acquis les ex-avions de l’armée de l’Air française, et Draken International, qui a récupéré 22 appareils auprès de l’Ejército del Aire espagnole.

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