Le Niger assure avoir « neutralisé » 120 jihadistes dans le région de Tillabéri avec l’appui de Barkhane

Le 21 février au soir, le ministère nigérien de la Défense a indiqué que 120 « terroristes » venaient d’être « neutralisés » lors d’une opération lancée conjointement par les forces nigériennes et françaises au début du mois dans la région de Tillabéri, frontalière avec le Mali.

« Le bilan à la date du 20 février 2020 s’établit comme suit : côté amis, aucune perte n’est à déplorer, côté ennemis, 120 terroristes neutralisés dont 23 dans le triangle Inatès, Tongo Tongo, Tilowa. Dix motos et divers équipements servant à la réalisation d’engins explosifs improvisés et à l’observation saisis et détruits », a-t-il en effet via un communiqué.

Cette opération a donc eu lieu dans une région où plusieurs attaques de grande ampleur et particulièrement meutrières ont été revendiquées et par l’État islamique au grand Sahara [EIGS], comme à Chinégodar [89 morts le 8 janvier] et Inates [71 morts, 10 décembre 2019].

Face à cette situation, le gouvernement nigérien avait annoncé, fin janvier, sa décision d’étendre l’état d’urgence à un nouveau département de la région, en l’occurrence celui de Filingué. Au total 11 départements sur les 14 que compte la région de Tillabéri sont désormais concernés par ce type de mesure.

Quoi qu’il en soit, le ministre nigérien de la Défense, Issoufou Katambé, a salué la « coopération avec le partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des forces armées nigériennes », en faisant allusion à la force française Barkhane. « Cette opération conjointe cadre avec les recommandations issues du sommet de Pau du 13 janvier 2020 », a-t-il souligné.

Pour rappel, lors du sommet de Pau, ayant réuni la France et ses partenaires du G5 Sahel [Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad], il avait été décidé que l’effort de Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S] se concentrerait sur la région dite des trois frontières [Liptko-Gourma], où sévit notamment l’EIGS.

À Paris, l’État-major des armées [EMA] est resté plutôt discret sur cette opération au Niger. Si ce n’est qu’il a évoqué, sans donner trop de détails, une frappe aérienne qui, effectuée le 8 févirer dans le Liptako nigérien, a « neutralisé près d’une dizaine de terroristes ».

Dans son dernier point de situation, l’EMA a surtout évoqué les actions de Barkhane dans la région de Mopti [centre du Mali], où, entre les 9 et 17 février, plus de 50 jihadistes ont été mis hors de combat par des frappes aériennes et une opération héliportée. Ces actions ont visé la Katiba Macina et l’EIGS.

En réalité, les jihadistes de l’EIGS visés par Barkhane appartenaient auparavant à un groupe en rupture de ban avec la Katiba Macina, laquelle fait partie du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM].

Début février, il avait été en effet rapporté qu’un groupe de combattants, dirigé par Mamadou Mobbo et implanté dans la région de Nampala, à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie, venait de faire allégeance à l’État islamique.

Or, d’après l’EMA, c’est justement à Nampala qu’ont été effectuées les frappes aériennes de Barkhane. Ces dernières ont « neutralisé » un « cadre de l’EIGS », a-t-il affirmé sans préciser son identité. Serait-ce Mamadou Mobbo?

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