Le démonstrateur de drone furtif nEUROn participe aux études relatives au Système de combat aérien futur

Mis au point dans le cadre d’un programme européen dirigé par Dassault Aviation, le démonstrateur de drone furtif de combat nEUROn s’est fait discret durant ces derniers mois, sa quatrième campagne d’essais ayant été menée jusqu’au début de l’année 2019. Selon la Direction générale de l’armement [DGA], cette dernière avait eu pour objectif de confronter la furtivité de l’appareil aux capteurs des avions de combat ainsi qu’aux radars au sol.

« Les campagnes ‘Low Observability’ permettent à la DGA d’évaluer les développements en cours sur les moyens de détection. Elles permettent également aux forces armées d’évaluer leur capacité de détection d’un drone furtif représentatif des menaces futures », avait alors expliqué la DGA.

À cette occasion, deux Eurofighter EF-2000 de la force aérienne espagnole furent envoyés à Istres afin de préparer la modernisation de ce type d’appareils. En outre, ce fut lors de cette campagne d’essais que le nEUROn effectua son 150e vol depuis depuis son premier, réalisé le 1e décembre 2012.

Cela étant, la 5e campagne d’essais du nEUROn, qui vient de s’achever à Istres, aura consisté plus précisément à collecter des informations pour les besoins du Système de combat aérien du futur [SCAF], programme mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne.

Étant donné que le SCAF sera un « système de systèmes » reposant sur un avion de combat de nouvelle génération [le NGF, pour New Generation Fighter] associé à des effecteurs connectés, des drones et d’autres aéronefs, l’un des objectifs de ces essais était « d’étudier l’utilisation d’un drone de combat furtif dans un contexte opérationnel, impliquant également une réflexion sur les tactiques de défense face à un tel vecteur », explique la DGA.

Durant cette campagne, menée avec le concours du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] et l’Escadron de détection de contrôle aéroporté [EDCA] de l’armée de l’Air, le nEUROn a été effectué un vol « en ambiance de combat collaboratif » aux côtés de cinq Rafale et d’un E3F AWACS. Et cela, précise la DGA, dans « des configurations tactiques multiples ».

Les résultats de ces essais, qui ont permis de collecter « enseignements extrêmement riches dans le domaine de la furtivité et des technologies de pointe associées », sont actuellement en cours d’analyse par les centres d’essais et d’expertise de la DGA. Cette dernière s’attend à ce qu’ils apportent « des éléments majeurs pour aiguiller les choix d’architecture et de technologie du SCAF. »

Pour rappel, lancé en 2003 [mais les contrats n’ont été notifiés que trois ans après, ndlr], le programme nEUROn est le fruit d’une coopération européenne association la France [Dassault Aviation, maître d’oeuvre], la Suisse [avec RUAG], la Suède [avec Saab], l’Italie, l’Espagne et la Grèce. Ce drone de combat, dont la furtivité serait « excellente » selon les tests effectués dans une chambre anéchoïde du centre de recherche de la DGA de Bruz, peut voler à la vitesse de Mach 0,8 à 14.000 mètres d’altitude, grâce à son turboréacteur Rolls-Royce Turbomeca Adour Mk. 951. D’une masse de 7 tonnes pour 12,5 mètres d’envergure et 9,2 mètres de large, il est en mesure d’emporter des bombes guidées laser de 250 kg ou GBU-12.

Photo : Dassault Aviation

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