Mission Foch : Les Rafale Marine ont testé la défense aérienne chypriote lors d’un exercice

L’Union européenne [UE] peut bien multiplier les mises en garde et les condamnataions tout en promettant de prendre de ses sanctions… Rien n’y fait : la Turquie continue ses activité de prospection dans la zone économique exclusive [ZEE] de la République de Chypre, où d’importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes.

Qui plus est, la Turquie a signé un mémorandum sur ses frontières maritimes avec le Gouvernement d’unité national libyen [GNA], ce qui lui permettrait d’étendre son plateau continental de 40%, donc de soutenir ses revendications relatives à l’exploitation de gaz naturel en Méditerranée orientale et d’empêcher la construction du gazoduc EastMed, décidée par la Grèce, Israël, l’Égypte et Chypre.

Dans un communiqué annonçant la rencontre de la ministre des Armées, Florence Parly, avec le président chypriote, Níkos Anastasiádis, à l’occasion d’une visite à bord du porte-avions Charles de Gaulle, ce 18 février, le ministère des Armées s’est gardé de citer la Turquie.

Pour autant, le texte souligne que la République de Chypre est « confrontée à un environnement troublé », étant donné qu’elle est « aux premières loges de la crise migratoire » liée au conflit syrien et qu’elle a « dû faire face aux tentatives d’intimidation de ses voisins, contre lesquelles il est essentiel que sa souveraineté soit protégée. »

« Florence Parly redira l’attachement de la France à sa relation privilégiée avec Chypre et sa détermination à contribuer au respect du droit maritime international », a ensuite annoncé le communiqué.

Ce qui a donc été fait. Ainsi, selon le porte-parole adjoint du gouvernement chypriote, Panayiotis Sentonas, cité par le Cyprus Mail, la réunion entre M. Anastasiádis et Mme Parly a été « très importante ».

« En plus d’exprimer la position des autorités françaises, la rencontre a permis d’évoquer les moyens de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le secteur de la défense », a précisé M. Sentonas.

Et, toujours d’après lui, le président chypriote s’est « félicité du niveau de coopération entre les deux pays et a remercié » Mme Parly pour le « soutien de Paris à la fois dans les efforts pour trouver une solution au problème chypriote et pour la coopération en matière de défense ».

Pour le moment, Mme Parly n’a pas fait de commentaire sur ses entretiens avec M. Anastasiádis et son homologue chypriote, Savvas Angelides. Si ce n’est qu’elle a partagé, via Twitter, un message de l’ambassade de France à Chypre disant que « nous continuerons à renforcer l’excellente coopération » entre Paris et Nicosie.

Récemment, Nicosie a commandé des missiles MISTRAL [MIssile Transportable Anti-aérien Léger] Exocet auprès de MBDA pour un montant total de 240 millions d’euros. Et, début février, après des exercices de la marine chypriote auxquels ont pris part des frégates françaises, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle [TF 473] a traversé le « bloc 8 » de la ZEE chypriote, celui qui, attribué par Nicosie à Total et à ENU, fait l’objet d’une campagne de prospection conduite par le navire turc Yavuz.

Mieux encore : le 17 février, le groupe aérien embarqué [GAé] a participé à l’exercice Talos 1-2020, organisé par la garde nationale chypriote. Selon la presse locale, les Rafale Marine du Charles de Gaulle ont simulé des attaques aériennes, l’objectif étant de préparer la défense aérienne chypriote à une telle éventualité.

« Ce que nous avons vu […] est un exemple tangible de la coopération de la France avec la République de Chypre », avait commenté M. Angelides, quelques heures avant de recevoir son Mme Parly. Et de se réjouir que la France ait pu donner la possibilité à la garde nationale de l’île de s’entraîner à un « niveau aussi élevé ».

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