Le Pentagone a annoncé un premier ajustement de la présence de ses forces en Afrique

Actuellement, le chef du Pentagone, Mark Esper, conduit une revue des théâtres extérieurs où les forces américaines sont actuellement engagées en fonction des priorités définies par la nouvelle stratégie de défense nationale des États-Unis, dévoilée en janvier 2018.

Cette dernière affirme notamment que la première des priorités pour les forces américaines doit être de se concentrer sur les défis posés par leurs homologues chinoises et russes, les missions de contre-terrorisme [et de contre-insurrection] passant au second plan. Aussi, deux commandements régionaux sont particulièrement concernés par ce réajustement de la posture militaire des États-Unis : l’US CENTCOM [Asie centrale et Moyen-Orient] et l’US AFRICOM [Afrique].

Évidemment, au regard de l’importance du soutien apporté par les forces américaines à l’opération Barkhane dans les domaines du ravitaillement en vol, du transport aérien et, surtout, du renseignement, cette revue menée par M. Esper est vue non sans inquiétude à Paris.

D’où, d’ailleurs, récent déplacement de Florence Parly, la ministre des Armées, à Washington pour convaincre le chef du Pentagone de maintenir cet appui. Faute de quoi, le tempo opérationnel de la force Barkhane s’en trouverait ralenti [à moins que les Européens prennent la place des Américains en matière de transport et de ravitaillement en vol].

Quoi qu’il en soit, le 12 février, le Pentagone a annoncé un premier ajustement concernant ses troupes présentes en Afrique. Ainsi, il a l’intention de remplacer une brigade d’infanterie appartenant à 101e division aéroportée et actuellement déployée au Kenya dans le cadre de l’East African Response Force [EARF] après l’attaque d’une base américaine par les jihadistes somaliens, en janvier, par la « 1st Security Force Assistance Brigade » [SFAB].

Cette dernière a été créée à Fort Benning en 2017, dans le cadre d’un plan dévoilé un an plus tôt par le général Mark Milley, qui était alors à la tête de l’US Army avant d’être nommé chef d’état-major interarmées. À l’époque, il s’agissait de mettre sur pied cinq unités de ce type, avec 500 à 800 cadres expérimentés, afin de former, conseiller et entraîner les armées locales partenaires et d’affecter les unités de combat à d’autres tâches. Cette 1st SFAB a été par la suite envoyé en Afghanistan au printemps 2018.

Le déploiement de la 1st SFAB permettra de « mieux concurrencer la Chine et la Russie », qui cherchent à accroître leur influence en Afrique, a fait valoir le Pentagone. En outre, étant de retour à Fort Campbell [Kentucky], les unités de la 101e Division aéroportée pourront se concentrer sur leur préparation opérationnelle en vue d’un éventuel « conflit de haute intensité », a-t-il ajouté.

« Le message que je transmets à mes partenaires [africains], c’est que nous ne partons pas. […] Nous sommes encore impliqués », a commenté le général Roger Cloutier, le chef des forces terrestres relevant de l’US AFRICOM.

Pour rappel, environ 6.000 militaires américains sont actuellement présents en Afrique, dont 800 au Sahel… et 3.000 à Djibouti.

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