La base aérienne de Creil va accueillir 547.000 panneaux solaires dans le cadre du plan « une place au soleil »


Développer une filière photovoltaïque en France : tel est l’enjeu du plan gouvernemental « Une place au soleil ». Et, premier propriétaire foncier de l’État, avec plus de 250.000 hectares, le ministère des Armées a évidemment été sollicité pour trouver des terrains susceptibles d’accueillir des panneaux solaires.

En 2018, il avait ainsi pris l’engagement qu’il trouverait une surface totale de 2.000 hectares à cette fin, selon trois moyens : accorder des autorisations d’occupation du domaine public, céder des emprises dont les armées n’ont plus l’utilité ou mettre en place des installations en autoconsommation.

En août dernier, le ministère des Armées avait annoncé que, d’ici la fin 2019, il allait mobiliser « 267 hectares sur quatre sites expérimentaux », en plus des « 100 hectares » qu’il avait déjà cédés, et lancer un « appel à manifestation d’intérêt » afin de pouvoir sélectionner les opérateurs susceptibles de « mettre en oeuvre des projets » sur ces surfaces ainsi libérées.

Les sites « expérimentaux » en question étaient alors ceux de la base aérienne [BA] 110 Creil [256 hectares], de Querqueville [4 ha], Saint-Christol [5,5 ha] et de la Valbonne [4,5 ha].

S’agissant de la BA 110, Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, a annoncé, le 11 février, que l’entreprise Photosol avait été retenue pour y installer 547.000 panneaux solaires sur 180 ha, « pour une surface totale de prise en charge de 253 ha ». L’accord porte sur 30 ans.

Cette installation sera opérationnelle d’ici la fin 2022. Dès lors, selon le ministère des Armées, sa production annuelle d’électricité devrait être de 241.000 MWh, soit l’équivalent de la consommation [hors chauffage] de 185.000 foyers.

Les critères qui ont conduit au choix de Photosol portaient notamment sur la gestion environnementale du site, le respect de la biodiversité, le bilan carbone de l’installation et le niveau de rémunération proposé [au sujet duquel le ministère des Armées n’a pas donné de précision].

« Photosol regroupe l’ensemble des compétences techniques et financières indispensables à la bonne marche du projet : souplesse d’une PME et solidité financière », a expliqué Mme Darrieussecq. « C’est donc un contrat de confiance que nous passons, un contrat de 30 ans. Un contrat d’avenir donc, car c’est bien à la fois le devenir de nos approvisionnements énergétiques, de notre souveraineté et de la viabilité de notre société qui est en jeu », a-t-elle souligné.

Pour rappel, la Programmation pluriannuelle de l’énergie a fixé à 20,6 gigawatts la production d’électricité d’origine solaire d’ici cinq ans et à 35,6/44,5 gigawatts d’ici 2028, l’objectif étant d’arriver à 30% d’énergies renouvelables en 2030.

La base de Creil n’est pas la première emprise militaire à accueillir des panneaux solaires. Celle d’Istres comptait, en 2012, 15.000 m2 de panneaux photovoltaïques. Et la toiture sud de l’Hexagone-Balard » en compte 5.600 m2, ce qui permet de produire 500 MWh d’énergie électrique par an.

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