Piste terroriste finalement écartée pour l’agression d’un gendarme par un jeune soldat à Dieuze

Au soir du 3 février, le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, avait indiqué que la piste terroriste n’était pas écartée après l’attaque, quelques heures plus tôt, de la brigade de gendarmerie de Dieuze [Moselle].

Pour rappel, un gendarme avait dû faire usage de son arme pour neutraliser un individu [Mathias R.] qui s’était présenté dans les locaux de la gendarmerie avec une arme blanche. Blessé à l’abdomen, ce dernier fut hospitalisé. Plus tard, on apprit qu’il s’agissait d’un jeune soldat, récemment incorporé au Centre de formation initiale des militaires du rang [CFIM] de Dieuze.

Peu avant ce passage à l’acte, le centre opérationnel de la Gendarmerie avait reçu un appel téléphonique émanant d’un individu qui, après s’être présenté comme militaire et membre de l’État islamique [EI ou Daesh], menaça de commettre un « carnage » à Dieuze.

Pour le moment, « nous sommes dans une enquête de droit commun qualifiée de tentative d’homicide sur agent de la force publique », avait alors expliqué le procureur de la République. Cependant, avait-il ajouté, la piste terroriste ne pouvait pas être totalement écartée au regard de ces éléments, d’autant plus que Daesh venait de revendiquer une attaque à l’arme blanche commise le veille à Londres.

Finalement, le Parquet national anti-terrorisme ne s’est pas saisi de l’enquête. « Cette affaire reste sous le régime du droit commun, c’est une tentative d’homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique », a précisé Christian Mercuri, 24 heures après les faits, auprès de l’AFP.

En effet, la piste privilégiée est celle d’une tentative de « suicide par police interposée » [un individu s’attaque à des policiers ou à des gendarmes en espérant une riposte, ndlr]. Des militaires de la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle ont d’ailleurs été confronté à ce type d’affaire.

Selon le procureur de la République, les investigations menées dans la chambre du jeune soldat, l’examen de son téléphone portable ainsi que l’audition de ses proches et de ses camarades au CFIM de Dieuze « n’ont révélé aucun élément de radicalisation ». En outre, a-t-il ajouté, il se disait « athée sur le plan religieux ». Enfin, jusqu’à son passage à l’acte, il n’avait aucun antécédent judiciaire et policier. »

Entendu par les enquêteurs sur son lit d’hôpital, ce soldat originaire du Puy-de-Dôme a « reconnu les faits en les minimisant », a indiqué le procureur. « Son intention était de mourir sous le feu de la gendarmerie, il souhaitait en finir avec la vie », a-t-il continué. Et d’ajouter : « Il explique qu’il ne supportait pas la vie militaire. »

Ce soldat avait été incorporé au CFIM de Dieuze le 2 décembre dernier. Et il devait ensuite, selon le Figaro, rejoindre le 40e Régiment de Transmissions de Thionville. Aussi, et comme l’a souligné la ministre des Armées, Florence Parly, dans un « tweet » pour condamner « l’agression » d’un gendarme, il était encore en « périodre probatoire ». En effet, durant les six premiers mois d’engagement, une recrue décue par la vie militaire [ou pour toute autre raison] peut dénoncer son contrat.

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