L’US Navy démontre que deux EA-18 Growler peuvent être contrôlés à distance depuis un avion de combat

En 2014, Dassault Aviation avait été à l’origine d’une première mondiale en faisant voler le démonstrateur de drone de combat [UCAV] nEUROn en formation avec des avions Rafale et Falcon 7X. Mais tests que viennent d’être effectués depuis la base aéronavale de Patuxent River, sous l’égide de l’US Navy Warfare Development Command et Boeing placent la barre encore plus haut.

En effet, selon un communiqué publié le 4 février, l’US Navy et Boeing ont fait voler, à quatre reprises, deux avionsde guerre électronique EA-18G Growler contrôlés à distance, comme des drones, depuis un troisième appareil du même type.

Cela étant, les deux EA-18G Growler avaient des pilotes à leur bord afin d’assurer leur décollage et leur atterrissage. Mais durant les autres phases des vols, ces avions ont fonctionné comme des drones.

« Cette démonstration permet à Boeing et à l’US Navy d’analyser les données collectées et de décider où investir dans les technologies futures », a précisé Tom Brandt, responsable de l’équipe « Manned-Unmanned » au sein du constructeur aéronautique américain. « Cette technologie permet à l’US Navy d’étendre la portée de ses capteurs tout en gardant ses avions pilotés à l’abri du danger », a-t-il souligné.

« C’est un multiplicateur de force qui permet à un seul équipage de contrôler plusieurs avions sans augmenter considérablement la charge de travail tout en ayant le potentiel d’augmenter la survivabilité ainsi que la conscience de la situation », a encore ajouté Tom Brandt.

Ces essais ont été réalisés dans le cadre d’un programme visant à doter les avions d’ancienne génération avec de nouvelles technologies afin que leur usage soit encore pertinent à l’avenir. Ainsi, par exemple, un F/A-18 Super Hornet de l’US Navy a montré qu’il pouvait larguer des micro-drones capables ensuite d’évoluer en essaim.

Pour Boeing, les données collectées serviront à son projet de Loyal Wingman, c’est à dire un drone de combat pouvant voler en formation de façon autonome avec des avions avec équipage.

Quoi qu’il en soit, selon une étude du Center for Strategic and Budgetary Assessments, publiée en décembre 2019, avait souligné la nécessité pour la marine américaine de pouvoir mettre en oeuvre simultanément des avions avec équipage et des appareils contrôlés à distance afin d’étendre la portée de combat de ses groupes aéronavals. Et elle préconisait de développer un UCAV ayant une portée de 3.000 milles sans ravitaillement pour des missions de guerre électronique, de lutte anti-sous-marine et de frappes.

L’US Navy avait un tel projet dans ses cartons, avec l’UCLASS [Unmanned Carrier-Launched Airborne Surveillance and Strike], au titre duquel le démonstrateur de drone de combat X-47B, conçu par Northrop Grumman, fut à l’origine de plusieurs « premières » mondiales. Finalement, ce programme céda sa place à un autre projet, appelée C-BARS [Carrier-Based Aerial-Refueling System], la priorité étant désormais de disposer d’un drone pouvant ravitailler en vol les avions d’un groupe aérien embarqué [à bord d’un porte-avions] afin d’en accroître la portée.

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