L’Espagne signe un contrat de 200 millions d’euros pour la livraison de 24 avions d’entraînement Pilatus PC-21

En novembre 2019, la force aérienne espagnole [Ejército del aire] indiqua avoir sélectionné l’avion d’entraînement PC-21 du constructeur suisse Pilatus pour remplacer partiellement sa flotte de Casa C-101, un appareil actuellement utilisé pour la formation de ses futurs pilotes de combat.

Seulement, en janvier, le groupe américain Textron Aviation, qui espérait gagner ce marché avec le Beechcraft T-6C Texan II, contesta cette décision en déposant un recours auprès d’un tribunal administratif relevant du ministère espagnol des Finances. Selon lui, l’offre faite par Pilatus n’était pas conforme à l’appel d’offres et la proposition de livrer gratuitement deux simulateurs à l’Ejército del aire n’était pas légale au regard du droit de la concurrence. Et de dénoncer une « violation du principe d’égalité entre les soumissionnaires ».

Finalement, le recours déposé par Textron Aviation fut rejeté quelques jours, ce qui laissait le champ libre à la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] pour finaliser les négociations avec Pilatus. Ce qui a donc été fait le 30 janvier. L’annonce en a été faite le lendemain par l’industriel suisse.

« Après une évaluation longue et extrêmement professionnelle, Pilatus a battu plusieurs concurrents prestigieux pour remporter l’appel d’offres avec le PC-21. Le contrat, d’un montant de plus de 200 millions d’euros, a été signé hier soir [30 janvier, ndlr] avec la Dirección General de Armamento y Material. La commande comprend un système de formation intégré dont des simulateurs développés et produits par Pilatus, des pièces détachées et un support logistique », a fait savoir le constructeur suisse.

Les six premiers PC-21 – qui porteront le nom d’E.27 sous les couleurs espagnoles – devraient être livrés en mars 2020, le retrait des premiers CASA 101 Aviojet étant attendu en septembre 2021.

Étant un turbo-propulseur, le PC-21 est un avion moins puissant qu’un avion d’entraînement à réaction, comme l’est le CASA 101. Cependant, de par son avionique, il permet à l’aspirant pilote de se familiariser avec l’environnement qu’il trouvera quand il prendra les commandes d’un chasseur-bombardier moderne.

En outre, l’appareil de Pilatus est en mesure de simuler le comportement d’un réacteur, grâce à un calcul électronique qui « gomme » les effets de son hélice. Enfin, il est très maniable [-4G/+8G] surtout en dessous de 15.000 pieds.

Un autre intérêt du PC-21 est économique : il permet en effet de réduire le coût de la formation d’un pilote de chasse de plus de 50% [une heure de vol coûte 1.500 euros, soit cinq fois moins par rapport à un avion à réaction, nldr].

Tous ces éléments expliquent pourquoi l’armée de l’Air française a retenu cet appareil dans le cadre de son programme FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse]. Actuellement, 17 exemplaires sont en service sur la base aérienne de Cognac. Et, au titre du projet MENTOR, il est question d’acquérir 8 exemplaires de plus, afin de pouvoir assurer la transition opérationnelle des futurs pilotes [laquelle est actuellement assurée avec des Alphajet].

Cela étant, l’Ejército del aire ne semble pas aller dans cette voie, étant donné qu’elle a l’intention de remplacer ses F-5M d’entraînement qu’elle utilise pour la transition opérationnelle par de nouveaux appareils.

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